La 15e conférence de l’ONU sur la biodiversité se tient depuis le 7 décembre, à Montréal (Canada). Jeudi 15 décembre, les ministres de l’Environnement du monde entier ont entamé les conversations à l’issue desquelles un « cadre mondial pour la biodiversité » devra être adopté. Mais alors que l’heure tourne, le grand quotidien britannique The Guardian rapporte que certains experts s’inquiètent de l’absence des océans dans les conversations.
2 mots sur 5000
Le « cadre mondial pour la biodiversité » doit contenir une vingtaine d’objectifs, dont la protection de 30% des terres et des mers, la réduction des pesticides et la restauration des millions d’hectares de sols dégradés. Mais les océans seront-ils inclus dans ces 30% ? Les délégués interrogés par le Guardian ont relevé que dans le dernier accord de travail en date, sur 5000 mots, le mot « océan » n’apparaît que 2 fois. Ils craignent ainsi que les mesures de protection marine soient noyées — c’est le cas de le dire — au milieu des autres objectifs pris par l’ONU, voire totalement absents des accords. Ils soulignent également que, jusqu’à présent, aucune demande spécifique n’a été formulée pour lutter contre la surpêche, pour protéger les récifs coralliens ou encore arrêter l’exploitation minière en eau profonde.
L’objectif des 30% déjà menacé
Des experts ont même confié au journal américain que des représentants de certains pays feraient même obstruction à l’objectif des 30%, comme la Chine, la Russie, l’Islande et l’Argentine. « Nous craignons que ces pays n’essaient de diluer l’accord à, disons, 10 %, a déclaré Simon Cripps, directeur exécutif de la conservation marine à la Wildlife Conservation Society et participant à la Cop15. Nous sommes actuellement à 7 % de protection, dont 3,5 % sont gérés de manière efficace, et regardez : les requins se raréfient, la pêche est massivement surexploitée, les récifs coralliens sont au bord du gouffre. Il est donc clair qu’un objectif de 10 % ne fonctionne pas ».
Le rôle de la Chine
Rappelons également que cette année, la Cop est présidée par Xi Jinping, le président chinois à la tête du pays qui émet le plus de gaz à effet de serre au monde. Quand on sait à quel point la Chine est peu encline à contribuer à la préservation de l’environnement, difficile de ne pas être déjà découragé. Ce pays possède aussi la plus grande flotte de pêche lointaine au monde, c’est-à-dire la pêche pratiquée en haute mer ou dans les eaux internationales, avec 17 000 chalutiers industriels qui sillonnent le globe. Les convaincre de réduire la surpêche apparaît donc comme une gageure. Les membres de l’ONU ont jusqu’au 19 décembre pour parvenir à un accord.
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Crédit photo de Une : Unsplash.
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