Un jour, après avoir vécu un énième bide en sortant un jeu de mots bien mal à propos, je me suis un peu recroquevillée sur moi-même en rêvant soudainement de devenir cool. Le fait est que depuis mon plus jeune âge, je suis incapable de faire preuve de coolness tant la désuétude et l’importunité semblent s’être greffés à mes fesses. À l’école primaire, au collège ou au lycée, je n’ai jamais su être la fille cool, la fille détendue, la fille populaire à qui tout le monde a envie d’aller parler. Avec le temps, cette impression s’est un peu estompée car les critères sociaux des gens changent considérablement avec l’âge adulte. N’empêche que, régulièrement, j’envie les cool kids, ceux qui font rire autrement que malgré eux et qu’on admire en soirée pour leur sens de la répartie. Ceux pour qui la sociabilité est un jeu d’enfant.
Et toi, dans quel camp te situes-tu ? Es-tu plutôt Guy Roux ou Emma Stone ? Plutôt Mark Ronson ou Philippe Bouvard ? Plutôt JT ou Cody Lambert ? Pour t’aider à répondre à cette question hautement existentielle, je te propose un petit comparatif entre la lose et le cool.
1. Qu’est-ce qu’une personne cool ?
Selon un article du site 11points publié le 6 juillet dernier, 11 éléments suffisent à définir scientifiquement la coolitude de quelqu’un. Ces points sont les suivants :
- Être un hédoniste, savoir profiter des petits plaisirs de la vie et, en gros, être un bon vivant
- Savoir contrôler ses émotions
- Avoir confiance en soi
- Avoir de l’humour
- Être prosocial, se soucier des autres et être honnête
- Être non conventionnel : avoir une personnalité unique, savoir faire la différence
- Être séduisant
- Être désirable, savoir se faire aimer
- Être branché, être dans le mouv’ (note : avoir écrit « être dans le mouv' » suffit à me disqualifier direct à l’examen d’entrée du cool kid)
- Être sociable et amical.
En somme, le cool a la classe même quand il apporte à manger à des chiens en salopette avec un bandana sur la tête. Un peu comme David :
Autant dire que les personnes cool ne courent pas les rues : rassembler ces onzes critères relèvent du domaine du miracle, et croire que ceux qui y parviennent sont en majorité revient à croire au Père Noël, aux fées et à l’orgasme vaginal systématique.
2. Qu’est-ce qu’un loser ?
Le loser est largement plus difficile à décrire : il existe moult losers différents, à des degrés variés.
On peut être loser à plusieurs niveaux : il y a les ceux qui étaient des losers dans leur enfance parce qu’ils étaient différents, et qui ont tendance à toujours se considérer comme tels alors que ce n’est plus le cas. Il y a les « clignotants » qui ne sont réellement losers que de temps en temps, quand ils se sont levés du mauvais pied. Il y a aussi les losers assumés, qui cultivent leurs goûts désuets et leur décalage au point d’en faire un atout. Et d’en devenir cool, avec leur poster de Mike Brant trônant au-dessus de leur lit.
Rien à voir avec le mec qui porte des santiags en velours et des pulls en angora, conduisant une voiture doté d’un klaxon La Cucaracha
et alpaguant les femelles dans la rue en les interpellant d’un « Coucou jolie miss« .
Bonjour, toi…
3. Savoir différencier un cool kid d’un kid moins cool
La prochaine fois que tu entres dans un bar, fais un petit 360° rotatif oculaires : il y a de fortes chances pour que, dans l’assemblée, tu remarques une personne qui lance des boutades hilarantes en prenant un air blasé, entourée d’une vingtaine de personnes qui la regardent avec des étoiles dans les yeux. Cette personne n’hésitera pas à faire la tête quand elle en aura envie, à envoyer bouler les gens quand elle estimera cela nécessaire. Pour autant, les individus qui l’entourent n’en seront pas rebutés pour autant, car cette sorte de reine des abeilles est suffisamment cool pour que toutes les personnes alentour veuillent être ses ami-e-s.
À ses côtés, tu pourrais remarquer un autre énergumène qui semble s’efforcer à attirer l’attention sur lui/elle. Riant à ses propres blagues, il/elle sourira à tout le monde dans le but de se faire accepter et d’arriver à la cheville de la confiance en soi du plus populaire du groupe.
Le cool kid est donc en définitive celui qui ne fait aucun effort pour paraître cool tandis que le moins cool est l’hystérique qui en suerait presque tellement il s’efforce de passer pour la personne sympa. Et, bon, j’en sais quelque chose puisque, n’est-ce pas, j’aurais tendance à être comme ce dernier.
4. Le cool, le loser et le too much
Prenons l’exemple d’un individu qui a des tendances loseriennes. Genre, moi. Quand il se retrouve au milieu d’une conversation très drôle, le loser peut éventuellement vouloir participer à la grosse marrade et fait la blague de trop. Celle qui met un terme à la bonne ambiance tant elle tombe comme un cheveu sur la soupe ou pire, comme une rognure d’ongles dans le couscous. Dans ces moments-là, la tentative d’humour fait un plat – à l’image de l’enfant qui veut faire un plongeon dans la piscine à son premier cours de natation.
En faire trop : définition en image.
Mais ne nous enflammons pas et ne paniquons surtout pas. Depuis quelques années, on assiste à une tendance : la glorification du loser. À la télévision, la série Glee propose de suivre les pérégrinations d’un groupe de jeunes chanteurs s’égosillant dans une chorale. Tous ont une particularité qui les éloigne largement de leur objectif de popularité. Dans les films, il suffit de voir que les acteurs américains ne sont plus seulement choisi pour leur coolness et leur physique avantageux : on fait se côtoyer Steve Carrell et Ryan Gosling et tous les degrés de coolness sont représentés. Dernier point : Guy Roux n’a jamais cessé d’être payé pour faire des pubs à la télévision française, preuve que le loser est le nouveau cool kid.
Mettons ensemble un terme à la dictature du cool et assumons la lose que nous avons toutes en nous. Et assumons-nous avec tous nos bides, toutes nos bourdes, et toutes les petites failles qui font que nous sommes uniques.
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
Beck - Loser - YouTube