Aujourd’hui, nous allons causer de ces conventions sociales qui donneraient à Brigitte Bardot l’envie de dépecer un chaton et à Frigide Barjot celle de l’épouser — je veux parler de ces actes du quotidien que nous nous forçons à perpétuer sous peine de passer pour d’infâmes gougnafiers.
Lectrices, lecteurs, redressons-nous : l’heure de la révolte a sonné au clocher de l’indignation, et il est grand temps de dénoncer ces pratiques sociales plus nauséabondes qu’un cheesecake abandonné depuis un lustre dans un placard.
Ne pas se goinfrer
En quelques occasions — trop rares, mille fois hélas — nous avons l’occasion de nous remplir la panse à volonté, et ce sans vendre nos foies respectifs sur Ebay. Buffets en l’honneur d’une médaille du mérite agricole, cocktails pour le bicentenaire de l’amicale des lanceurs de nains, soirées d’entreprise et autres joyeusetés sont le lieu de débauches alimentaires en puissance, où nous pourrions manger des macarons à l’oeil et notre propre poids en toasts au foie gras.
OUI MAIS. Si nous nous empiffrons, nous récoltons parfois un lot de regard assassins et l’on nous soupçonne d’être la descendante directe de Pantagruel. La vie est une chienne, vraiment.
S’extasier devant des bébés moches
Parlons bien, parlons bébés moches : pourquoi faut-il qu’un gigot amélioré, rougeaud, braillard et recouvert de viscères soit considéré comme la huitième merveille du monde ? Heing ?
Et pourquoi n’est-il pas admis de s’apitoyer sur la plastique des mères, qui endurent vergetures, poitrine souffrant de la gravité et épisiotomies pour un petit être qui, quinze ans plus tard, écoutera l’équivalent de Justin Bieber et claquera les portes en criant qu’il n’a jamais demandé à naître ?
Par ailleurs, il serait grand temps de causer de l’invasion des photos desdits bébés moches sur les réseaux sociaux. Parents, je vous en conjure, cessez de poster cent clichés de votre progéniture à la minute. Tout le monde s’en fout. Bisous.
Parler de la pluie et du beau temps
– Salut, ça va ? – Oui. – Il fait beau aujourd’hui, hein ? – Oui. – Parce qu’hier, il pleuvait. Et la pluie, ça mouille. – Oui. – J’espère qu’il continuera de faire beau, parce que j’ai prévu un barbecue ce week-end.
Cessons ! Même un scénariste de Plus belle la vie trouverait des dialogues plus piquants que la sempiternelle causette-sur-la-pluie-et-le-beau-temps. De plus, quand l’été a décidé de prendre des congés à durée à durée indéterminée, pourquoi enfoncer le couteau dans la plaie et répéter à l’envie « il fera moche toute la saison, c’est mon astrologue qui me l’a dit » ? Cela ne sert à rien. Qu’on se le tienne pour dit.
Ce que j’ai envie de dire à mon voisin qui disserte sur le mauvais temps depuis deux heures.
Arriver à l’heure
Certaines personnes semblent avoir reçu à la naissance le don de la ponctualité. Je parle de ces gens qui parviennent toujours à arriver à l’heure, sans perdre toute dignité à courir en talons après un bus qui ne s’arrêtera jamais.
Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Quels sont leurs réseaux ? Toute personne ayant des éléments de réponse est priée de contacter la rédaction. En attendant, ôtons nos chapeaux et faisons une minute de silence pour toutes ces fois où nous avons essuyés moult regards haineux pour avoir dépassé, de dix minutes ou d’une heure, la date d’un rendez vous chez le dentiste/rencard amoureux/diffusion d’une série palpitante. Ce sera un petit pas pour l’homme, mais, assurément, un grand pas pour nos consciences alourdies par la somme de nos retards.
L’épilation
Si je deviens un jour Présidente de la république — quoi que cette hypothèse soit très improbable : je préfèrerais être l’assistante personnelle d’Adrien Brody — j’interdirai l’épilation par décret.
Pourquoi, dans notre monde cruel, devons-nous faire subir à nos innocents épidermes la torture de la cire, la composition improbable de la crème dépilatoire ou encore le supplice du rasoir ?
On se le demande. Cela est d’autant plus injuste que nos confrères masculins peuvent se permettre de se balader le pelage libre sans que personne n’y trouve rien à redire. Bref, l’épilation, ça pue, ça tue. Le seul avantage que pourrait avoir cette pratique barbare est son efficacité par rapport à un régime : personnellement, à chaque fois que je m’épile, je perds un kilo.
Quand je croise le chemin d’un pot de cire brûlante
Et toi, quelles sont ces conventions sociales qui te brisent les ovaires en mille morceaux ?
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