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Consultation gynécologique d'une femme enceinte
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Contre les violences gynécologiques, un collectif de soignants publie une charte de bonnes pratiques

Épisiotomies, jugements sur la sexualité, spéculums utilisés sans consentement… Les témoignages de violences gynécologiques sont aussi communs que nombreux. Un collège de praticiens tente de border les consultations par des règles de bonne conduite.

Suite à la déferlante causée par les accusations contre le gynécologue Émile Daraï de l’hôpital Tenon à Paris, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a pondu un texte reprenant les bonnes pratiques de la profession.

La charte, qui a pu être consultée en avant-première par une poignée de médias, a été rédigée à destination des praticiens pour les mettre à jour sur la bonne attitude à adopter auprès de leurs patients et patientes et pour que ces dernières puissent connaître leurs droits, savoir ce qu’elles peuvent demander, accepter ou refuser lors d’une consultation.

On fait le point ?

Des violences d’une « banalité » affolante

Les témoignages d’anciennes patientes contre le chef du centre endométriose de l’hôpital Tenon à Paris s’accumulent. L’affaire a relancé le feu aux poudres et poussé les gens dans la rue le 2 octobre, dans une manifestation contre les violences obstétriques et gynécologiques.

Une enquête judiciaire a été lancée le 20 septembre dernier contre le médecin pour « viol sur mineur de plus de 15 ans », maltraitances et violences gynécologiques. Le gynécologue, visé par au moins deux plaintes, a été est mis en « retrait de ses responsabilités de chef de service et de responsable pédagogique ».

Selon l’Assemblée Parlementaire, les violences gynécologiques et obstétricales se définissent comme :

« […] une forme de violence restée longtemps cachée. Dans l’intimité d’une consultation médicale ou d’un accouchement, des femmes sont victimes de pratiques violentes ou pouvant être perçues comme telles. Il s’agit d’actes non appropriés ou non consentis, tels que des épisiotomies, ou la non-utilisation de l’anesthésie pour des interventions douloureuses. Des comportements sexistes ont aussi été recensés. »

Les violences gynécologiques et obstétricales, ce sont des injures sexistes, des remarques sur le physique ou la corpulence, des jugements sur la sexualité, des agressions sexuelles, des actes médicaux exercés sans demande de consentement… Et elles sont bien plus communes qu’on ne le croit !

Si communes q’un hashtag les recensent a été créé (#PayeTonUtérus) et qu’elles font presque partie du « jeu » — surtout lors du suivi de grossesse ou de l’accouchement, durant lesquels 6% des personnes enceintes se déclarent insatisfaites.

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Une charte pour que les gynécos filent droit

Ce n’est déjà pas bien rassurant de venir se faire trifouiller le vagin, les pieds pris dans des étriers, mais quand notre consentement est constamment bafoué par un professionnel de la santé, là, c’est inexcusable et ça tombe sous le coup de la loi.

C’est un peu pour cela que jeudi 21 octobre, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français a publié un rappel des règles élémentaires à respecter. Comme le précise la charte, « la consultation en gynécologie ou en obstétrique n’est pas une consultation comme les autres puisqu’elle touche à l’intimité des patientes » — d’où les précautions particulières que les pros se doivent de respecter. Entre autres, le document rappelle :

  • qu’un « examen clinique n’est pas systématique » et peut être zappé, surtout lors d’une première consultation ou si vous ne présentez aucun symptômes
  • que « l’accord oral de la femme est recueilli avant tout examen clinique »
  • que la personne examinée « peut être assistée par l’accompagnant de son choix »
  • que la patiente doit pouvoir « se dévêtir à l’abri des regards »
  • ou encore qu’elle peut interrompre à tout moment un examen

Reste à savoir si et comment sera garantie l’application de cette charte dans les cabinets, et si une telle initiative suffira à ralentir ce type de violences…

À lire aussi : Des femmes témoignent des violences gynécologiques et obstétricales

Crédits photos : Mart Production (Pexels)


Les Commentaires

3
Avatar de megann31
23 octobre 2021 à 10h10
megann31
Donc en gros on est au courant que ça se passe. On sait que ce n'est pas acceptable, d'où la création de cette charte mais on ne rend pas le bon traitement des patient(e)s obligatoire?
Dans n'importe quelle autre branche ça ferait un scandale, pratiquer des actes douloureux sans anesthésie, pratiquer des actes sans le consentement du patient...
Mais là comme c'est un truc majoritairement de femme donc "sale" et caché parce qu'il faut entretenir le mystère on compte sur la bonne volonté des abrutis qui nous maltraitent en toute détente.
( je ne vise pas tous les médecins hein, mais les respectueux appliquaient déjà cette charte d’eux-mêmes parce c'est du bon sens). Pour ceux qui ne le font pas c'est parce qu'ils s'en foutent ou éprouvent du plaisir à humilier des patientes dans un état de vulnérabilité, il faut que ce soit obligatoire et puni en cas de non-respect.
Perso si je devais accoucher en clinique traditionnelle mon accouchement serait filmé de A à Z et j'en aurai rien à faire que les images sortent en cas de problèmes. Et le soucis c'est qu'en parlant autour de moi j'ai l'impression que les problèmes sont la norme. Marlène Schiappa a quand même témoigné l'avoir vécu dans le documentaire d'Ovidie mais elle n'a rien fait pour que ça change...
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