TikTok n’est pas toujours un nuage rose constitué de challenges de danse et de lipsyncs. Parfois, des trends naissent sur la plateforme et contiennent des messages dangereux pour les utilisateurs et utilisatrices, particulièrement les plus jeunes.
Nous avons déjà exploré les tendances du réseau social qui glamourisaient les troubles du comportement alimentaire, avec par exemple des vidéos où les gens montrent ce qu’ils mangent en une journée : une pomme, un café, un morceau de chocolat, et c’est tout.
Ce genre de tendances montre qu’il y a un problème de vigilance sur la plateforme et que beaucoup de contenu dangereux passe entre les mailles du filet.
Les nouvelles mesures de TikTok
Le 8 février, TikTok a publié un article expliquant que la plateforme allait renforcer son règlement pour lutter contre différentes problématiques.
Concernant les troubles du comportement alimentaire (TCA), l’article de TikTok explique que les contenus vantant le jeûne intermittent, par exemple, seront à présent modérés.
« Élargir notre approche des TCA : nous censurons déjà les contenus promouvant les TCA, nous allons à présent retirer les contenus autour de l’alimentation perturbée. Nous faisons ces changements en consultant des experts des TCA, des chercheurs, des physiciens. Nous comprenant que certaines personnes ont des TCA, sans pour autant être diagnostiquées. Notre but est de reconnaître que ces symptômes existent — l’abus d’exercice physique ou le jeûne intermittent — mais ne sont pas fréquemment reconnus comme des signes d’un potentiel problème. »
En plus d’une vigilance sur les contenus concernant l’alimentation, TikTok va également être plus clair sur les propos haineux qui sont interdits sur la plateforme, particulièrement concernant les discours transphobes.
L’article précise qu’utiliser le deadname d’une personne ou la mégenrer, la misogynie ou encore promouvoir les thérapies de conversion sont explicitement considérées comme des propos haineux et donc sont interdits sur TikTok.
Beaucoup de personnes trans changent de prénom au cours de leur transition, souvent parce que le prénom qu’on leur a assigné ne correspond pas à leur genre réel. Utiliser le prénom « pré-transition », ou deadname, d’une personne trans est souvent vécu comme une violence : il est recommandé de n’utiliser que son ou ses prénom(s) d’usage.
Dans la même idée, se référer à une personne trans en n’utilisant non pas son genre, mais celui qu’on lui a assigné à tort à la naissance — donc la mégenrer — est une violence. On ne parle pas d’une femme trans au masculin, même en évoquant sa vie pré-transition : elle a toujours été une femme.
Le guide Respecter les personnes trans de l’Association des journalistes LGBTI+ est une précieuse ressource pour éviter les impairs !
À la fin de l’année 2021, 91 millions de vidéos, soit 1% du total de vidéos présentes sur la plateforme, ont été supprimés car elles ne suivaient pas le règlement.
En plus de ce nouveau règlement, le réseau social va créer des vidéos de prévention en collaboration avec des tiktokeurs et tiktokeuses, qui apparaîtront sous le hashtag #SaferTogether.
Ces mesures sont importantes, car TikTok est majoritairement un réseau social utilisé par les jeunes, plus vulnérables face aux discours haineux.
À lire aussi : Qu’est-ce que le clowncore, l’esthétique bariolée et barrée qui envahit TikTok ?
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.