« Un look moderne pour les familles modernes ». La marque Hasbro a annoncé cette semaine que son jouet mythique, son fameux Monsieur Patate, rendu encore plus culte par le film Toy Story, va être renommé et ne sera plus « Mr. Potato Head », mais « Potato Head » tout court.
Contrairement à ce que beaucoup de médias français écrivent depuis ce matin, Hasbro ne dégenre pas son jouet Patate. Monsieur Patate et Madame Patate seront toujours bien vendus dans les magasins de jouets.
La vraie nouveauté, c’est le coffret « Crée ta famille Patate » qui permettra désormais aux enfants de créer leur famille sans forcément devoir plaquer un cadre hétérosexuel
avec un papa Patate et une maman Patate.
Une façon tout à fait assumée pour la marque de coller à l’air du temps et de montrer qu’elle accorde une attention particulière à toutes les familles, notamment les familles homoparentales.
« Pas touche à Monsieur Patate »
Mais évidemment, il est plus facile de hurler au scandale. Vous le voyez venir gros comme une maison : la décision de Hasbro a déclenché un concert de ouin ouin et les Jean Moulin de Twitter sont de sortie (d’ailleurs, ils l’ont été toute la semaine, à nous poster des photos de leur steak pour protester contre les menus sans viande à la cantine et à nous rappeler à quel point ils détestent l’écriture inclusive).
Pour eux, le choix d’Hasbro est une hérésie. Pourtant, il ne s’agit là que d’ouvrir les possibilités de créer des personnages un peu moins figés dans leurs expressions de genre et de permettre aux enfants de créer tout type de familles avec des patates en plastique.
Au fond, quel est le problème si un enfant décide de créer une famille avec deux papas Patate, dont l’un portera talons et moustaches et l’autre un chapeau et des lunettes ? Comme le rappelle le spot d’annonce de la marque, « il n’y a pas de mauvaise manière de jouer ».
Comme à chaque fois qu’une initiative vise à lutter contre les stéréotypes de genre et à se débarrasser de l’hétéronormativité, les accusations de mettre de l’idéologie dans la tête des enfants et d’utiliser la soi-disant «théorie du genre» pour les influencer refont surface.
Alors que l’industrie du jouet est depuis longtemps le meilleur artisan de la répartition des rôles genrés dès le plus jeune âge, voir les lignes bouger aurait de quoi faire plaisir. Mais une fois de plus, on assiste à une levée de boucliers. Preuve avec ce début de polémique, qu’il reste encore du boulot…
Ajoutez Madmoizelle à vos favoris sur Google News pour ne rater aucun de nos articles !
Les Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.