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Société

Le chiffre impressionnant qui montre que les Américaines ont peur pour leur contraception

Donald Trump prendra bientôt ses fonctions et les Américaines s’en inquiètent. Les annonces des républicains font en effet craindre une détérioration dramatique de l’accès à la contraception… Et ça a des conséquences.

Aux États-Unis, ces dernières semaines, le Planning Familial a enregistré une forte hausse des demandes de pose de stérilet.

Et lorsque je dis « forte hausse », c’est un euphémisme : Cecile Richards, la présidente du Planning Familial américain, parle d’une hausse de 900%… et des facteurs qui ont conduit à cela.

« Nous avons constaté une hausse de 900% des demandes auprès du Planning Familial pour faire poser un DIU (NDLR : dispositif-intra utérin, ou stérilet) parce que les femmes ont réellement peur de perdre leur accès aux soins. »

À lire aussi : Petites galères et grandes joies : le DIU (« stérilet ») raconté par 12 lectrices

L’inquiétude post-élection de Trump

Cette hausse trahit l’inquiétude manifeste de beaucoup d’Américaines concernant leurs droits reproductifs et sexuels. Car le DIU, c’est un peu la solution miracle : pendant cinq ans, c’est-à-dire plus de la durée du mandat de Trump (en espérant très fort qu’il n’y en ait pas de second), ces femmes n’ont pas à s’occuper de leur contraception ou d’un éventuel avortement.

En écrivant ça, je craignais de donner l’impression qu’il ne s’agisse de femmes auparavant irresponsables, justement responsabilisées par le fait que leur accès à l’IVG serait potentiellement restreint… et donc de fournir un argument à ceux qui visent à restreindre ce droit.

Mais en réalité, elles ont une bonne raison de s’en préoccuper davantage en ce moment qu’auparavant.

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Le démantèlement d’Obamacare et l’arrêt des financements au Planning Familial

L’une des promesses de Donald Trump, c’est de démanteler l’Obamacare, la loi qui a rendu obligatoire l’assurance maladie pour les Américain•es, à travers divers processus.

Dans cette lignée là, Paul Ryan, le républicain président de la Chambre des représentants des États-Unis (pour faire simple, c’est un peu l’équivalent de l’Assemblée Nationale), a annoncé qu’il souhaitait également arrêter le financement du Planning Familial, qui permet pourtant à des milliers de femmes d’avoir accès aux soins comme le confirmait Cecile Richards :

« On existe depuis cent ans, on est le premier prestataire de soins pour les femmes aux États-Unis. »

Cette décision est extrêmement politique, puisqu’elle est appuyée sur l’idée que le Planning Familial finance l’accès à l’avortement qu’il fournit aux femmes avec l’argent de l’État… Ce qui est faux.

Cecile Richards le déplore d’ailleurs, mais en faisant ça, ce n’est pas l’avortement mais précisément ce qui permet d’éviter d’y avoir recours qui est visé : notamment la contraception.

« Ce dont on parle là, ce que le président de la Chambre Paul Ryan a dit l’autre jour, c’est d’arrêter le financement des soins préventifs du Planning Familial.

C’est-à-dire la contraception, le dépistage des cancers, les consultations de routine. On fournit des soins à 2,5 millions de personnes tous les ans et c’est cela qui est désormais en danger. »

Un avenir incertain pour la contraception des Américaines

Avec ces annonces, entre le démantèlement de l’Obamacare et les menaces qui pèsent sur le Planning Familial, les Américaines sont dans l’impossibilité de prévoir quelles seront leurs options en matière de santé reproductive et sexuelle sous la présidence Trump.

À lire aussi : Pourquoi les femmes américaines défileront-elles à Washington (et en France) aujourd’hui ?

Les républicains sont en effet en plein casse-tête pour trouver comment remplacer l’Obamacare, et rien n’est sûr concernant la forme que cela prendra. Certaines pourraient perdre l’assurance santé dont elles avaient bénéficié quand l’assurance maladie fournie aux plus pauvres par l’État a été étendue, des employeurs pourraient revoir la politique qu’ils appliquaient jusque-là…

En somme : qui pourra encore accéder à la pilule contraceptive une fois que Trump mettra en place sa politique ? C’est le flou. Et donc une bonne raison pour que les Américaines s’en inquiètent.

À lire aussi : Pourquoi la victoire de Donald Trump me fait peur


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