— Publié le 26 septembre 2016
« La meilleure des contraceptions, c’est celle que l’on choisit ! »
Ce slogan, je l’ai entendu toute mon adolescence et je me suis longtemps dit qu’il était tout à fait vrai.
Mes débuts avec la contraception
Il faut dire que j’avais toutes les bonnes armes pour commencer ma sexualité sereinement : une sensibilisation certaine aux questions de protection et de consentement.
Avec mon premier copain, nous utilisions des préservatifs. J’attendais que notre relation devienne plus sérieuse pour passer à autre chose. C’est là que nous avons connu deux accidents de capote consécutifs à dix jours d’intervalle. Ma peur d’attraper des MST/IST était déjà beaucoup trop prégnante pour avoir en plus peur d’être enceinte. J’avais envie d’un autre moyen de contraception pour sécuriser le tout.
C’est donc à 18 ans que je me suis pour la première fois rendue chez ma médecin généraliste pour aborder ce sujet. Elle m’a posé quelques questions sur mes antécédents médicaux, et ceux de ma famille. Quinze minutes plus tard, je suis ressortie avec une prescription pour une pilule générique.
Ce que je ne savais pas encore, c’est que ce n’était que le début d’une histoire bien trop longue à mon goût.
Pilule contraceptive : la contraception, ce n’est pas si simple
Je me souviens avoir lu la liste des effets secondaires de la pilule le soir même. Je suis quelqu’un de très positif alors j’ai pris mon cachet, en me disant que, statistiquement, tout devrait bien se passer pour moi. Après tout, plusieurs de mes copines la prenait déjà depuis plusieurs années sans aucun problème.
Le problème de miser sur des statistiques c’est que, parfois, on fait quand même partie du pourcentage malchanceux.
C’est comme ça que j’ai rapidement eu des maux de têtes pas possible et une crise d’acné assez conséquente. J’ai alors appelé ma médecin qui m’a conseillé d’attendre trois mois de prise pour être certaine que mon corps ne se régule pas. Ça n’a pas marché. Je suis retournée la voir et elle m’a prescrit une seconde pilule.
Les effets secondaires ont cette fois évolué : les boutons ont disparu en même temps que ma libido. J’ai commencé à avoir des pertes de sang au milieu de mes cycles. La chose qui ne changeait pas, c’est que j’avais toujours des maux de tête.
Trois mois plus tard, j’ai pris cette fois rendez-vous chez une gynécologue pour voir qu’est-ce qu’on pouvait faire. Six mois que ça traînait, ça commençait à franchement m’agacer…
L’implant contraceptif, ou comment j’ai tué mon vagin
Je commençais à me dire que prendre des hormones n’était pas forcément adapté à mon corps mais la gynécologue m’a dit sur un ton très sérieux :
« Mais je ne peux pas vous poser de stérilet, vous êtes célibataire et à votre âge, être célibataire c’est être un nid à MST ! Si la pilule ne vous convient pas, essayez l’implant. »
« Le risque invoqué d’infections est davantage lié au changement de partenaires ou à plusieurs partenaires en même temps (…). On peut mettre un stérilet lorsqu’on change de partenaire à condition de mettre régulièrement un préservatif. »
Si c’était à refaire, j’aurais pris mes affaires pour partir, ou bien j’aurais répondu. À l’époque, je me suis juste dit que l’implant contraceptif pouvait être une solution. Après tout, j’avais lu des témoignages vantant cette contraception alors, pourquoi pas moi ?
Je me souviens qu’à peine trois jours après la pose, j’ai commencé à sentir des changements dans mon corps. Ma libido était (faiblement) de retour mais je sentais que je ne mouillais pas du tout. Je savais qu’il fallait être patiente alors je ne me suis pas alarmée.
Sauf que ça s’est de plus en plus asséché. Quinze jours après le début de cet essai, je suis allée voir ma mère en pleurs : mon vagin était tellement sec que la peau en interne craquait et saignait. Je me suis dirigée en urgence vers ma médecin généraliste qui m’a tout de suite retiré l’implant. Elle m’a avoué n’avoir jamais vu ça.
J’ai dû attendre plus d’un mois et demi avant que mon vagin revienne à un état normal et je me suis promis d’en arrêter là avec les hormones. Je suis retournée chez la gynécologue qui m’avait proposé l’implant, la suppliant de me poser un DIU cuivre (aussi nommé stérilet non-hormonal).
Je me souviens encore qu’elle a dit oui, la mort dans l’âme, avant de me faire la remarque suivante :
« La généraliste a fait n’importe quoi en vous retirant l’implant, ça ne devait être qu’une mycose ! Ce n’est pas possible que le vagin s’assèche comme vous le racontez… »
Le stérilet en cuivre, la paix dans la douleur ?
C’est ainsi qu’en décembre 2012, on m’a posé mon premier stérilet. Je me souviens que j’ai eu très, très mal et que sur le chemin du retour, j’ai dû m’arrêter de peur de faire un malaise dans la rue.
Le premier mois, j’ai eu des pertes de sang presque en continu, et puis ça s’est arrêté, et petit à petit mes cycles sont devenus totalement anarchiques. Un coup j’attendais huit semaines entre des règles, un coup deux. J’avais d’autres préoccupations dans ma vie, la tête ailleurs et j’avoue que j’ai laissé ça trainer.
Certes mes règles étaient plus longues et plus douloureuses, et mes cycles relevaient du n’importe quoi mais c’était le seul effet secondaire que je notais.
Finalement, je me suis posée avec un monsieur à la rentrée 2013, et c’est là que j’ai commencé à trouver ça relou d’être déréglée. Il faut dire qu’après 2 mois de relation, j’ai commencé à avoir des saignements en continu… Au même moment, nous avons décidé de nous faire dépister et quand j’ai parlé de mon problème de règles partant dans tous les sens, la médecin en face de moi m’a dit d’un ton sûr de faire un test.
« C’est le chlamydia. En même temps, c’est ça de mettre un stérilet sur une fille aussi jeune. »
Je me souviens être sortie de la consultation désespérée et culpabilisant d’avoir peut-être mis en danger mon copain. Une semaine plus tard, les résultats sont arrivés : je n’avais rien. C’est une autre médecin qui m’a annoncé ça. Elle a cherché à en savoir plus et m’a fait passer d’autres tests. Les résultats étaient formels : flore vaginale inexistante. Je me souviens encore l’entendre s’exclamer :
« Ah ça, c’est original ! Au moins, ça explique les saignements… »
Pas d’hormones mais 2 ans de questionnements
J’ai suivi un traitement pendant un mois pour restaurer la vie dans ma culotte. Tous les soirs, je devais m’insérer des ovules avant de dormir. Le glamour était au max dans mon couple. Heureusement, suite à ce traitement, mes cycles se sont plus ou moins stabilisés.
Quelques semaines plus tard… Les problèmes de pertes de sang arrivant n’importe quand sont revenus. C’est alors que j’ai commencé à voir des gynécos à la chaîne pour essayer de percer ce mystère et découvrir la raison de ces pertes continues. À chaque fois, les conversations prenaient la même forme.
— J’ai des pertes de sang presque permanentes. — Vous prenez la pilule ? Ou une contraception hormonale ? — Non, justement, j’ai un stérilet cuivre. — Ah, alors ça ne peut pas être lié. Vous devez avoir le chlamydia alors… — Bah non, je suis en couple monogame depuis longtemps et on n’a rien.
Et là le summum du n’importe quoi a été atteint quand une gynécologue m’a dit, le plus naturellement du monde :
« Oh, peut-être que vous, vous ne trompez pas, mais qu’en savez-vous de votre partenaire ? »
Après bien trop de tests de MST/IST, trois échographies, une IRM et un bilan hormonal, on n’a rien trouvé. Finalement une gynécologue m’a prescrit de la progestérone six mois pour voir si ça se stabilisait. Elle a été formelle :
« Si ça redevient du n’importe quoi, il faudra repasser à la pilule. »
Vous sentez l’angoisse remonter ?
3ème année : pétage de plomb et changement de stérilet
Pendant six mois, j’ai retrouvé un cycle tout à fait normal… Mais je vous passe la crise de larme en revoyant du sang dans ma culotte deux jours après avoir arrêté le fameux traitement. C’est simple, ça n’en finissait pas.
Un jour, j’en ai parlé à ma meilleure amie, infirmière, qui m’a conseillé d’essayer le stérilet hormonal. C’était la première fois que quelqu’un m’évoquait cette idée. Selon elle, les hormones étant diffusées à un niveau local, les risques d’effets secondaires sont diminués.
J’ai alors pris rendez-vous chez une sage-femme à qui j’ai raconté mon histoire. Elle m’a regardé droit dans les yeux et a mis fin à des années d’errance médicale :
« C’est simple, tu n’as rien, c’est juste qu’il y a des filles qui ont des cycles ordonnés, toi pas. Alors tu peux essayer le stérilet hormonal sinon ça continuera. »
Une semaine après, elle a enlevé ce stérilet en cuivre pour le remplacer par un stérilet hormonal. J’ai eu très peur, me souvenant de la douleur extrême que j’avais ressenti à la la pause de mon DIU trois ans plus tôt. Mais là, ça s’est bien passé et pour cause : elle a pris son temps.
Le stérilet hormonal, un an plus tard
Quelques jours après m’être fait poser ce stérilet, j’ai vu pour la première fois depuis des semaines ma culotte vierge de pertes de sang. Ça peut sembler ridicule mais ça me paraissait déjà énorme !
Malheureusement, le bonheur fut de courte durée. À peine une semaine plus tard, les pertes rouges sont revenues et se sont installées de nouveau pendant de longs mois.
À l’époque, je venais de m’installer en Espagne et l’idée d’aller voir un gynécologue hors de la France m’a fait patienter. Et puis j’ai trouvé mon emploi chez madmoiZelle et comme si cette nouvelle ne suffisait pas, mes règles ont disparu. Plop, plus rien pendant deux longs mois : le paradis. Ne nous réjouissons pas tout de suite car ce qui a suivi a été dix longs jours ensanglantés, puis trois semaines sans rien, puis encore dix jours…
Jusqu’à me retrouver cet été avec un mois et demi de règles. Vous me direz, je commence à être habituée à la situation. Sauf qu’on ne s’habitue jamais vraiment à avoir peur de mettre une culotte blanche ou même à avoir du mal à se sexualiser, parce que les règles sont encore trop souvent perçues comme anti-glamour.
Jusqu’à aujourd’hui, j’ai fait beaucoup de recherches mais je n’ai jamais trouvé de témoignages de gens ayant connu les mêmes problèmes que moi. La plupart des médecins que j’ai croisé m’ont signifié que mon cas n’avait rien de commun. Une fois, une gynécologue m’a dit que ça se calmerait peut être après le premier enfant.
Là, j’en suis à un mois sans règles. Si ça recommence, j’envisage de retourner voir un médecin pour essayer une autre contraception. Qui sait, je dois ne pas encore avoir trouvé celle qui me correspond !
Et vous, avez-vous déjà eu des effets secondaires bien relous à cause de votre contraception ou d’un médicament ?
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On a hâte de vous lire !
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Les Commentaires
Le retour de libido +1000 peut à la fois être une bonne nouvelle et une mauvaise nouvelle.
Le truc c'est que les hormones masculines augmentent beaucoup la libido mais provoquent la peau grasse, l'acné, l'accroissement de la pilosité et la chute de cheveux.
Du coup regarde si tes bilans hormonaux sont bons et passe une échographie de tes ovaires.