C’est un test d’apparence plutôt simple que nous propose Liz Plank, journaliste chez .Mic (et également titulaire du meilleur pseudo Twitter du monde, selon un sondage très subjectif auprès de moi-même : @feministabulous).
Reconnaître un moyen de contraception : ça va. C’est pour expliquer son fonctionnement que ça se corse…
En gros, on vous présente une boîte contenant divers objets, et vous devez retirer ceux qui ne sont pas des moyens de contraception. Jusque là, normalement, je crois que beaucoup d’entre nous savent faire la différence entre un stérilet et un hameçon, par exemple. Ou entre un préservatif féminin et un gant de latex. (Indice : le nombre de tubes est un bon indicateur, en cas d’hésitation.)
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Jusque là, a priori, ça va, même si on a déjà perdu du monde entre le diaphragme et l’anneau, et que ce n’est pas un constat très rassurant, en 2015. C’est surtout au moment de demander « comment ça marche » que les choses se corsent sérieusement pour ces messieurs… Mais tout autant pour ces dames.
- Pour en savoir plus : .Mic a accompagné la publication de cette vidéo d’un article critique (en anglais).
C’était déjà Liz Plank qui, l’année dernière, demandait à des hommes de dessiner des vulves, avec fort peu de succès.
Pour tout savoir sur le vagin, clique sur le dessin mon petit.
Tant de débats, si peu d’infos
En France, on a le Planning Familial (même si une partie des élu•es FN souhaite sérieusement l’affaiblir, n’est-ce pas Marion Maréchal-Le Pen ?), on a un peu d’éducation à la sexualité et à la contraception dans les lycées, (n’en déplaise à La Manif Pour Tous & consorts). Ça ne va pas bien loin, mais il n’y a pas d’entrave à l’information.
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Aux États-Unis, en revanche, c’est une autre histoire. La « guerre contre les femmes » fait rage depuis plusieurs années déjà : côté Républicains, le contrôle de la sexualité des femmes semble être un sujet de prédilection en période de campagne. Ainsi, en 2013, une nouvelle bataille était livrée contre les cliniques pratiquant l’avortement, et ce round fut perdu malgré l’héroïque flibuste-marathon de Wendy Davis, sénatrice texane.
Plus récemment, c’est John Oliver, qui dans son émission hebdomadaire faisait un point sur l’éducation sexuelle des jeunes Américain•es. Spoiler alert : c’est pas brillant (mais l’émission, si !)
Ça t’a plu ? On a plein de John Oliver traduit par ici !
On s’étonne donc que tant de jeunes adultes soient incapables d’expliquer comment fonctionne un spermicide ou une pilule contraceptive…
Moins de débats, plus d’éducation et d’information sur les droits sexuels et reproductifs !
Liz Plank pose le bon constat, et la bonne conclusion : il ne s’agit pas ici de se moquer de celles et ceux qui ne savent pas comment fonctionne un anneau vaginal ! La culpabilité est ailleurs, et la journaliste fait le parallèle avec les nombreux débats qui reviennent régulièrement sur l’accès à la contraception des jeunes Américain•es.
Et si, au-lieu d’émettre des jugements à l’emporte-pièce sur « la morale » de la sexualité, ou de condamner des méthodes contraceptives au nom de croyances « pro-vies », on commençait par apprendre comme tout cela fonctionne ? Ça éviterait peut-être d’entendre des gens traiter des femmes de « meutrières », coupables de « génocide » (oui je parle de vous, M. Bompard)…
Donc voilà. Avant de critiquer la façon dont les femmes, les hommes, les couples gèrent leur contraception, ce serait peut-être pas mal de mettre les pendules à l’heure pour tout le monde : d’abord, sachons de quoi on parle.
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Les Commentaires
En tout cas très bonne vidéo, j'ai bien rigolé à la mention du "sperm genocid" vis-à-vis du spermicide