« Je paie ma redevance pour ça, moi ?! » : voilà une phrase qu’on entend souvent jetée d’un air mécontent lorsque les programmes de France Télévisions ou de Radio France ne semblent pas à la hauteur de nos espérances.
Bonne nouvelle pour les citoyens et citoyennes de France : une grande consultation vous propose de donner vos avis (et vos envies) au sujet des médias publics !
#NosMédiasPublics, la consultation citoyenne
Après une consultation concernant uniquement France Télévisions menée en 2018, une nouvelle plateforme vous permet d’exprimer vos souhaits, besoins, déceptions et espoirs en ce qui concerne l’ensemble des médias publics. Comme l’explique La revue des médias de l’INA :
Pour la première fois, France Télévisions, Radio France, l’Institut national de l’audiovisuel (INA), TV5 Monde, et France Médias Monde (France 24, RFI, MCD) ont décidé d’interroger ensemble, jusqu’à la fin septembre, le public sur ses besoins et ses attentes. Les résultats de cette consultation lancée aujourd’hui devraient, dans les mois à venir, avoir une influence sur l’offre éditoriale des partenaires. C’est en tout cas l’intention de Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, qui avait déclaré, dans les colonnes du Journal du dimanche, que les résultats serviront à « définir les programmes » de France Télévisions pour la rentrée en janvier.
La consultation comprend de très nombreuses questions
allant de l’offre proposée pendant le confinement à votre vision des archives audiovisuelles, en passant par la vie culturelle, sans oublier l’Outre-Mer et la diversité dans les médias…
Bonne nouvelle : si certains sujets ne vous inspirent pas, vous pouvez tout à fait les passer ! Dernier détail, le site vous demande de vous inscrire, afin de pouvoir enregistrer votre brouillon et d’y revenir plus tard.
Participer à la consultation citoyenne #NosMédiasPublics
Les médias publics, un outil d’information essentiel
Les médias publics sont essentiellement financés par la contribution à l’audiovisuel public (dans la taxe d’habitation), la publicité et des fonds propres (billetterie pour des concerts, location d’espaces…). Ils sont différents des médias privés en cela qu’ils sont à but non lucratif. L’UNESCO définit la radiotélévision publique ainsi :
Elle n’est ni commerciale ni étatique, libre de toute ingérence politique et de toute pression de la part de forces commerciales. Grâce à la radiotélévision de service public, les citoyens sont informés, éduqués et divertis. Quand elle est garantie par le pluralisme, la diversité des programmes, l’indépendance éditoriale, un financement approprié, l’honnêteté des comptes rendus et la transparence, la radiotélévision de service public peut servir de clé de voûte de la démocratie.
Pour aller plus loin, La Revue des médias propose une série en 15 épisodes réfléchissant sur le rôle et la mission de ces médias particuliers ; une lecture passionnante, notamment l’épisode sur les ambitions de l’audiovisuel public français.
Vous avez jusqu’à fin septembre pour remplir la consultation citoyenne #NosMédiasPublics !
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Les Commentaires
Néanmoins, on sait d'ores et déjà que cette initiative n'aboutira à rien. Si ce que pense le peuple intéressait nos dirigeants politiques, ça se saurait. A titre non-exhaustif, on peut peut donner les exemples suivants:
- Un soi-disant grand débat national avait été lancé pour sortir de la crise des gilets jaunes. Qui est capable de dire ce qu'il en est ressorti? Qui a été sollicité pour participer à ce débat? Quelles mesures ont été prises pour répondre aux difficultés remontées? Quelles propositions ont donné lieu à des décisions politiques fortes?
- Le dernier référendum national, qui portait sur l'adoption d'une constitution européenne, avait abouti à un refus des français...mais cette constitution avait finalement été adoptée via le traité de Lisbonne approuvé par le Congrès en 2008. Valery Giscard d'Estaing, lui-même, l'a reconnu: https://www.lemonde.fr/idees/articl...par-valery-giscard-d-estaing_971616_3232.html
- Un dernier exemple concernant cette fois-ci le service public: Macron avait garanti pendant la campagne que France Ô serait sauvée et maintenue s'il était élu. Résultat: France Ô vient d'être supprimée: https://www.ozap.com/actu/-france-o...de-sauver-la-chaine-qui-va-disparaitre/595795
Par conséquent, je pense qu'il est naïf de croire que cette consultation aura quelque utilité que ce soit et surtout de croire que notre avis intéresse réellement les décisionnaires. Pour ma part, je vais simplement continuer à ignorer France Inter, ses "humoristes" et ses "journalistes objectifs".