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Société

Consentement, première fois, identité… : voilà comment les 15-25 ans vivent leur sexualité en 2021

Une vision du consentement plus claire, mais un éloignement du dépistage. L’enquête HEYME prend la température des pratiques sexuelles des jeunes de 2021.

Comment la génération Z vit-elle la sexualité en 2021 ? C’est à cette question que la mutuelle HEYME a tenté de répondre à travers une enquête menée en ligne auprès de plus de 2000 personnes âgées entre 15 et 25 ans : le rapport au préservatif, l’entrée dans la sexualité, la masturbation ou encore la consommation de contenus pornos.

On a lu les résultats et voilà ce qu’on a retenu :

Identité et orientation sexuelle

Sur les 2043 personnes interrogées, une vingtaine de personnes ne s’identifient ni comme homme ni comme femme, soit 0,9% des sondés. Un chiffre qui s’éloigne  de celui présenté par d’autres enquêtes, notamment celle de Yougov qui relevait que 13 % des 18-30 ans interrogés s’identifient en dehors des cases homme ou femmes.

C’est davantage sur la question de l’orientation sexuelle qu’on peut observer que la norme hétérosexuelle est moins pesante (soyons honnêtes, elle reste malgré tout très majoritaire) : même si 8 personnes interrogées sur 10 se déclarent hétérosexuelles, elles sont 9,6% à se déclarer bisexuelles et 3,1% à se déclarer pansexuelles. Les identités gays et lesbiennes sont respectivement déclarées par 2,2 et 1,3% des répondants et 2,1% ne définissaient pas leur orientation sexuelle.

Sexualité et première fois

Sur les 2000 et quelques répondants, 1 sur 10 n’a jamais eu de relations sexuelles.

Selon l’enquête de HEYME, l’âge du premier rapport est de 16,5 ans en moyenne, soit légèrement en dessous de l’âge médian relevé par Santé Publique France (17,6 ans pour les filles et 17,0 ans pour les garçons).

La première fois reste majoritairement lié au couple : presque les trois-quarts des répondants ont affirmé l’avoir vécu avec la personne avec qui ils ou elles étaient en couple à cette époque.

Ils et elles sont aussi 72,4% à penser qu’un rapport sexuel n’implique pas forcément une pénétration. Et dans une société qui valorise encore les normes sexuelles hétéronormatives selon lesquelles si un pénis ne rentre pas dans un vagin, ce n’est pas du « vrai sexe », cela signifie que côté cul, on peut encore un peu avoir foi en l’avenir et en la jeunesse.

Consentement : la théorie et la pratique

Un tiers des répondants disent ressentir ou avoir ressenti une « pression sociale en lien avec le premier rapport sexuel ». En outre, 7,7% des personnes interrogées affirment que leur consentement n’a pas été respecté lors de leur première fois

.

De façon plus globale, 30,7% des répondants et répondantes affirment qu’au cours de leur vie sexuelle, il est arrivé que leur consentement soit « bafoué » ou « pas respecté ».

Les 15-25 ans ont-ils une vision précise de ce qu’est le consentement ?

Les trois quarts des répondants sont d’accord avec l’affirmation : « Obtenir le consentement, c’est lorsqu’il n’y a pas d’ambiguïté dans le comportement de la personne (état de conscience et d’éveil, avenant ou répondant positivement) ». Une majorité des répondants font aussi le distinguo entre le consentement et l’absence de refus.

Dépistage et santé sexuelle

C’est une observation constante dans les enquêtes sur les pratiques sexuelles des jeunes : le préservatif externe n’a décidément pas le vent en poupe.

L’enquête de HEYME ne fait que le confirmer : si les trois-quarts des personnes ayant répondu à la question « Lorsque tu rencontres un.e nouveau/nouvelle partenaire sexuel, utilises-tu un préservatif ? » se sont effectivement protégés par ce moyen, quelles sont les raisons de celles et ceux qui y sont réfractaires ?

La première raison invoquée est l’absence de préservatifs à disposition. Une raison à mettre en lien avec l’isolement et le confinement, voire de façon plus globale à un manque d’informations et de ressources autour de la santé sexuelle ?

On trouve aussi l’utilisation « d’un autre moyen de contraception » (rappelons au passage que la capote est un contraceptif ET qu’elle protège des IST), le préjugé « Je pensais que mon/la partenaire n’avait pas le sida/d’IST » (rappelons aussi qu’à moins d’avoir des supers pouvoirs, vous ne saurez pas si votre partenaire a ou non des chlamydiae juste à la tête qu’il ou elle a), ou encore la pratique du retrait (qui déjà, n’est pas très fiable en termes de contraception, alors ne parlons même pas des IST).

Côté dépistage, à la question « Te fais-tu dépister en cas de changement de partenaire pour le VIH ? », ils et elles sont 63,1% à répondre oui. En majorité, le confinement n’a pas fait changer ces habitudes.

À lire aussi : À quand une véritable éducation sexuelle pour les jeunes en France ?


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