Il y a quelques mois, lors de l’écriture de mon article consacré aux trucs de lectrices que je ferais si je n’étais pas une flemmarde, j’ai abordé la question du prêt de livres.
Son évocation a suscité des réactions très vives et passionnées, certaines d’entre vous clamant leur dégoût vis-à-vis de la pratique. J’ai vite compris que je devais m’emparer du sujet sur madmoiZelle.
Me voilà donc auprès de toi aujourd’hui avec les 4 commandements du prêt de ses livres, car tu en conviendras ou tu vas vite le comprendre, il nécessite un encadrement particulier et une façon de penser particulière.
Prêter tes livres tu accepteras
Commençons par le commencement, et remontons aux origines de la pratique : pourquoi prêter ses livres ?
Vous êtes nombreuses et nombreux à avoir témoigné de votre refus absolu de confier vos livres à qui que ce soit lors de mon article, et je vous le dis tout de go : c’est bien dommage.
Prêter ses livres, c’est répandre la culture, c’est être dans le partage de ce que vous trouvez qualitatif et enthousiasmant autour de vous, c’est favoriser la communication en procurant du bonheur !
Prêter ses livres, c’est donner plus de visibilité à ce qui nous tient à coeur, et encourager sa propagation à travers le bouche à oreille – car celles et ceux à qui vous prêtez des livres pourront avoir envie soit de l’acquérir pour eux-mêmes, soit de l’offrir à d’autres gens !
Prêter ses livres, c’est aussi offrir l’accès à un joli moment de lecture à celles et ceux qui n’ont pas tout l’argent du monde pour acheter tous les livres du monde. Tu n’es peut-être pas une bibliothèque municipale
, mais au moins tu es sympa !
À bien choisir le destinataire tu réfléchiras
Ce deuxième commandement fait écho au premier pour lui apporter une petite nuance.
C’est effectivement très urbain de bien vouloir répandre la culture et le bonheur autour de soi, néanmoins, au delà de l’idéalisme, il faut rester futé·e.
Prêter un livre que tu adores à ce pote qui s’en va 6 mois au Canada, ça n’est pas la meilleure des idées.
Prêter un livre à celui ou celle qui dit ne pas aimer lire du tout, c’est prendre le risque de voir son livre pris en otage par sa table de chevet pendant un long moment !
En prêter un à la personne qui a tendance à se trimballer avec un tupperware mal fermé de raviolis, celle dont le chien a une fâcheuse tendance au machouillage destructeur, ou celle qui multiplie chaque jour un peu plus les tâches d’encre de Chine sur son tote bag, c’est s’exposer à un danger de voir son livre revenir dans un sale état.
Ou cette pote qui a CETTE utilisation des livres
Prudence, donc ! Surtout avec vos Pléiades.
Accepter les pages cornées tu devras
Ce point vient encore nuancer le précédent, car décidément, prêter ses livres demande un cheminement mental de haute voltige.
Si les personnes peu soigneuses ou à fort potentiel de détérioration doivent être repérées rapidement avant de prêter un bouquin, ça n’est pas pour autant qu’elles doivent être exclues !
Il faut accepter qu’un livre vive, et puisse ne plus être dans son état d’achat quand il reviendra de son prêt. Un livre a le droit de s’épanouir comme il l’entend.
Alors bien sûr, si la couverture revient à moitié arrachée, c’est un problème. Mais une petite page cornée, un dos légèrement plié, ce sont finalement les signes de l’âge d’un livre qui a rempli sa fonction. Ce sont ses rides, celles qui vont raconter sa propre histoire : celui d’un ouvrage lu et peut-être relu, qui a voyagé, qui a partagé des moments particuliers de sa vie.
D’un point de vue personnel, j’aime bien que mes livres soient un peu abîmés, qu’ils témoignent d’un vécu, qu’on voie qu’ils ont été transportés partout, qu’ils ne sont pas restés à prendre la poussière dans ma bibliothèque.
Ça me permet de rattacher d’autres souvenirs à celui de l’intrigue : ceux des endroits où je l’ai lu, ceux des personnes à qui je l’ai prêté et de nos échanges !
Prendre note de ce prêt mieux il vaudra
Je n’ai pas commencé par lui, et pourtant, s’il y a bien un commandement primordial, c’est celui-ci : prends note des livres que tu prêtes.
À moins que ta mémoire soit incroyablement infaillible et que tu parviennes à te remémorer du visage de chaque personne et de chaque livre que tu leur as remis, c’est indispensable pour la sauvegarde de ta bibliothèque de garder une trace de tes prêts.
Que ça soit dans la fonction note de ton téléphone, sur de jolies fiches suspendues à ta bibliothèque, sur une page de ton bullet journal ou dans un grand registre officiel, c’est à ta convenance !
Pense également à inscrire ton nom dans tes ouvrages, afin que les gens qui ont tes livres ne puissent pas se les approprier.
Ou plus généralement pour qu’ils ne puissent pas oublier à qui ils ont emprunté un bouquin !
J’espère que ces conseils vont t’aider à aborder la question du prêt de livres plus sereinement et dans les meilleures conditions !
Et toi, tu prêtes tes livres ? Pourquoi ? As-tu un système pour ne pas oublier à qui tu les prêtes ?
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Les Commentaires
Perso mes règles sont :
- si je prête, j'accepte l'idée que je pourrais ne jamais revoir ce livre !
- si je refuse, j'explique le refus.
Pour moi c'est un peu le prix à payer pour que des gens lisent des livres que j'ai aimé, qui m'ont touché. J'ai beaucoup emprunté de livres quand j'étais plus jeune et que je ne pouvais pas acheter tout ceux que je voulais. J'ai même "oubliè" d'en rendre certains (mais je pense qu'il y a prescription). Donc c'est une manière pour moi de renvoyer l'ascenseur.