— Article initialement publié le 20 septembre 2016
Bébé,
Je ne connais pas ton prénom, je ne suis pas sûre que tu existeras un jour, ton père non plus. Il est 23h27, le 18 septembre 2016 et je suis juste une fille comme les autres, comme celles que tu rencontreras.
Je suis une fille et j’ai des choses à te dire.
Défendre les droits des femmes
Mon fils, il faut que tu saches que les femmes ne sont pas des bêtes de foire, qu’à défaut de les défendre, il faudra toujours défendre leurs droits, mes droits et ceux de toutes celles que tu connaîtras.
Il faut que tu saches que rien n’est acquis pour elles, que tous les jours elles doivent se battre pour avoir le droit de vivre comme elles le souhaitent. Une fille n’est pas une salope parce qu’elle porte un short, ou qu’elle refuse de coucher avec toi, et tu devras toujours empêcher tes ami•es mal élevé•es de les accabler.
Mon chéri, tu sais, je suis une fille et un jour un garçon a abusé de moi, parce que j’étais une fille un peu ivre, et qu’on peut tout faire à une fille un peu ivre
, puisque de toute façon on juge que ce sera toujours de sa faute, à « cette pute ».
Un jour, on m’a sifflée, insultée parce que j’étais en jupe, que je marchais et que non, je ne voulais pas tailler une pipe à la bande de clowns du trottoir d’en face. Un jour, j’ai eu peur, parce que je marchais dans la rue seule tard le soir et que comme j’étais une fille, j’étais forcément une proie.
Pour que tu ne sois jamais notre fléau
Tous les jours, mon fils, on reproche aux femmes d’être des femmes.
Et non, les femmes entre elles ne se soutiennent généralement pas ; non ce n’est pas logique, mais les femmes sont trop souvent les premières à justifier les actions des hommes, pour le meilleur comme pour le pire.
Dans mon espace-temps, il y a quelques jours, une fille a été agressée par d’autres parce qu’elle portait un short, « cette traînée ». Et parce que je ne veux pas me résigner, je t’écris cette lettre pour que tu ne sois jamais notre fléau. Parce que quand une fille te dira « non » cela voudra dire « non », et que même si elle te brise le cœur, tu ne devras jamais lever la main sur elle.
Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on fasse à ta mère
Tu dois savoir qu’une fille n’a pas besoin d’être une petite amie, ou une mère, pour être une femme accomplie. Qu’une fille célibataire n’est pas une fille facile.
J’ai choisi mon combat, celui des droits des femmes. Parce que ta marraine, ta tante et tes amies ont les mêmes droits que toi, tu peux aussi participer au combat et n’oublie jamais : ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on fasse à ta mère.
À lire aussi : « À Nos Fils », un poème sur les dommages collatéraux de la culture du viol
Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à :
[email protected]
On a hâte de vous lire !
Les Commentaires