Il y a quelques temps, la fantastique Mircea Austen vous a causé de son défi « Zéro dépenses pendant deux semaines » : figurez-vous que j’ai essayé de suivre son exemple… et que j’ai lamentablement échoué. Mais alors, existe-t-il quelques recherches scientifiques et études psychologiques qui donneraient quelques astuces pour nous aider à moins dépenser ?
Mettre de côté dès le début du mois
Les madmoiZelles du forum partagent le constat de l’économiste Richard Thaler : nous sommes parfois de faibles êtres, et il est difficile de contrôler nos impulsions dépensières.
Ainsi, pour parvenir à faire des économies, la plus mauvaise idée serait de se dire qu’à chaque fin de mois, on décidera de ce que l’on met de côté en fonction de ce qu’il nous reste. Pour Richard Thaler, c’est l’assurance de ne jamais rien mettre de côté, parce que dans la vie, il y aura toujours des dépenses imprévues, des trucs qui sembleront plus importants – la machine à laver qui claque, un pneu qui crève, une facture qui augmente, un nouveau livre, un vêtement soldé…
En bref, si nous le pouvons, l’économiste nous conseille fortement de mettre de l’argent de côté dès que nous touchons nos salaires, nos aides, nos revenus quoi. De cette façon, l’économie n’est plus « optionnelle », mais intégrée à nos budgets mensuels : même si la somme que nous décidons de mettre de côté est minime, ce sera un début !
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Penser en termes de jours
Pour les chercheurs-es Neil A. Lewis Jr et Daphna Oyserman, si nous souhaitons que nos efforts financiers soient pleins de succès, nous devrions peaufiner la manière dont nous pensons à nos économies.
Au cours d’une expérience, les psychologues ont sollicité des volontaires et leur ont demandé d’imaginer à quel moment ils commenceraient à économiser pour que leur futur hypothétique enfant puisse aller à l’Université. À certain-e-s, les chercheurs-es expliquent qu’ils ont 18 ans pour atteindre leur objectif. Aux autres, ils promettent 6 570 jours.
En fait, le laps de temps est le même : 6 570 jours, c’est 18 ans. Et pourtant, les personnes auxquelles les chercheurs-es ont parlé en jours plutôt qu’en années affirment qu’ils commenceront à faire des économies quatre fois plus tôt que les autres !
Notre futur financier pourrait se préparer au présent.
En fin de compte, pour Daphna Oyserman, penser nos objectifs en termes de jours plutôt que d’années permettrait de considérer que notre futur, c’est maintenant – avoir une sensation d’imminence nous pousserait à agir plus vite. Autrement dit, notre futur financier pourrait se préparer au présent – du coup, le futur est un peu le présent, vous voyez ?
Prenez vos décisions quand vous avez le moral au beau fixe
Pour Emily N. Garbinsky, Anne-Kathrin Klesse et Jennifer Aaker, nous aurions plus tendance à économiser de l’argent lorsque nous nous sentons « puissant-e-s », ou en tout cas, lorsque nous nous sentons bien.
Les chercheuses ont réalisé cinq expériences sur le sujet, et ont conclu que lorsque nous nous sentons fort-e-s, lorsque nous nous sentons « aux commandes » de nos vies, le montant de l’argent que l’on souhaite économiser pour notre avenir augmente clairement.
Dans l’une de leurs expériences, les chercheuses demandent à des volontaires d’imaginer le montant qu’ils souhaitent économiser. Elles demandent à certains volontaires de s’asseoir sur une grande chaise (où ils se sentiront bien, forts), et à d’autres de prendre place sur un petit pouf (où ils se sentiraient moins bien, moins forts, moins puissants). Paf : ceux qui s’assoient dans la grande chaise se sentiraient effectivement plus puissant-e-s et économiseraient plus d’argent !
En somme, la prochaine fois que j’essaierai de prendre des décisions pour économiser, j’irai m’asseoir dans mon plus beau fauteuil, avec mes plus beaux habits, et je ferai ça en début de mois, direct après les rentrées d’argent.
Pour aller plus loin
- L’étude de Neil A. Lewis Jr et Daphna Oyserman, et un article sur le sujet
- Un article du Time avec 9 astuces pour devenir riche
- Une vidéo et quelques ressources sur la « psychologie économique »
- L’étude de Garbinsky, Klesse et Aaker
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