En voilà une drôle d’idée : le maire d’Onomichi, dans le département d’Hiroshima au Japon, a fait parvenir aux femmes enceintes de la ville un document contenant des indications sur comment se comporter pour ne pas irriter leurs maris. Comme on pouvait s’y attendre, la démarche a provoqué un tollé et le maire a dû présenter ses excuses jeudi 27 juillet.
« Conseils de pères »
Le document distribué contenait un paragraphe intitulé « Conseils de pères », reprenant les réponses à une enquête menée cinq ans plus tôt dans la municipalité. Comme le relate le HuffPost, « les autorités locales partageaient depuis des conseils sur ce que les nouveaux pères aiment ou pas dans le comportement de leur épouse après l’accouchement ».
Exit le post-partum, les sautes d’humeur et la fatigue mal venue : même après l’accouchement, les femmes doivent prendre sur elles pour préserver le bien-être de leurs maris douillets.
Parmi les comportements qui agacent les hommes, selon le courrier, et qu’il convient donc de proscrire : être « irritée pour des raisons inconnues » et ne « pas s’occuper des tâches ménagères » parce qu’on est trop occupée à prendre soin du bébé.
Indignation sur les réseaux sociaux
De nombreux préjugés pèsent déjà sur les femmes japonaises. En mars dernier, le Premier ministre, Fumio Kishida, reprochait par exemple aux femmes sans enfants d’être responsables du vieillissement global de la population.
Cette nouvelle salve d’injonctions, cette fois destinée aux mères, a donc suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Suite à cela, le maire d’Onomichi a présenté ses excuses dans un communiqué, reconnaissant que le courrier envoyé allait « à l’encontre des sentiments des personnes qui élèvent des enfants, y compris les femmes enceintes et les mères avec des nouveau-nés, ce qui a offensé de nombreuses personnes ».
Il a également reconnu que le document contribuait à perpétuer une certaine vision genrée de la répartition des tâches et du soin aux nouveau-nés : « Le document contient des expressions promouvant des rôles fixes basés sur le genre, et nous avons donc cessé de le distribuer. Nous présentons nos excuses les plus sincères ».
Sur Twitter, comme le rapporte le Huffpost, un internaute s’est interrogé sur la pertinence du document : « Pourquoi n’était-ce pas des conseils “des pères expérimentés aux nouveaux pères ?” Pourquoi n’enseignent-ils pas “ce qu’il ne faut jamais faire à sa femme avant et après l’accouchement ? ” ». À méditer.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
On parle d'un pays qui est littéralement dans les derniers en terme d'égalité femmes/hommes, entre le Qatar et l'Angola. 10% des femmes parlementaires seulement, quasi autant avec des postes managériaux dans les entreprises. On parle pas d'un écart genre 40/60 (ce qui est énorme déjà), mais de 10/90. Il y a 9 hommes manager (ou plus haut) pour 1 femme. 9 hommes dans les ministères pour 1 femme.
(Il n'y a pas de départements au Japon sinon. Le terme c'est préfecture.)