Les douleurs dues aux règles peuvent être, selon les personnes, plus ou moins fortes. Mais pour certaines, elles peuvent devenir réellement handicapantes.
En Italie, quatre parlementaires ont décidé de se saisir du sujet en proposant l’introduction d’un « congé menstruel ».
L’idée est relativement simple : sur présentation d’un certificat médical attestant que l’on est atteinte de dysménorrhée — les douleurs accompagnant la menstruation — les femmes pourront bénéficier de trois jours de congés payés par mois.
Le congé menstruel, une proposition qui fait débat
L’Obs a très bien fait le point sur cette mesure dans un article que je vous invite à lire, en expliquant en quoi elle consiste et en interrogeant un avocat en droit du travail sur son applicabilité en France.
La proposition de loi fait débat, y compris chez celles qui veulent protéger les intérêts et droits des femmes.
Côté italien en tout cas, la proposition de loi fait déjà débat.
On peut en effet considérer cela comme un vrai progrès pour les femmes qui voient reconnue cette pénibilité souvent négligée.
Mais d’autres s’inquiètent du potentiel frein à l’embauche qu’une telle mesure pourrait constituer : en effet, l’éventualité d’une grossesse est déjà considérée par certains employeurs comme une raison légitime de s’interroger sur l’opportunité d’embaucher une femme.
En 2013, une madmoiZelle témoignait d’ailleurs avoir été victime d’une telle discrimination lors d’un entretien d’embauche.
Dans un pays où les femmes sont encore fortement absentes du marché du travail, cela pourrait être une nouvelle façon de leur en restreindre l’accès.
Le congé menstruel, une série de dilemmes
Face à cette mesure, la rédac elle-même s’est trouvée confrontée à différents dilemmes.
D’abord, sur cette histoire de discrimination à l’embauche.
Faut-il attendre que le sexisme disparaisse
pour qu’une mesure en faveur des femmes ne finisse pas par leur nuire sur un autre plan ? Ou faut-il avancer coûte que coûte tout en combattant le sexisme sur tous les plans ?
La mesure pourrait répondre à une problématique qui touche beaucoup de femmes.
La même question se pose quant au fait d’assumer de prendre ce congé ou pas.
Entre tabou des règles encore tenace et l’idée de renvoyer une image de « faiblesse », pas sûre que nous soyons très nombreuses à le demander in fine… mais cela pourrait dans le même temps contribuer à démystifier ce phénomène tout à fait naturel.
À lire aussi : Pourquoi les règles, ce n’est pas sale
En termes d’application aussi, cela peut sembler complexe.
Selon le texte évoqué par l’Obs, 60 à 90% des femmes souffriraient de dysménorrhée, ce qui signifierait pour une entreprise de devoir se passer de ce personnel 3 jours par mois, sans savoir forcément quand puisque les règles sont souvent imprévisibles.
Pour autant, ça ne veut pas dire que la mesure est dénuée de sens. Elle répond à une problématique qui touche bon nombre de femmes.
Et si son application pour les femmes touchées par la dysménorrhée peut sembler compliquée, peut-être la proposition peut-elle être étudiée au moins pour celles atteintes d’endométriose, moins nombreuses ?
Les formes d’endométriose diffèrent en effet mais certaines provoquent des douleurs accrues au moment des règles.
En résumé, cette mesure soulève de nouvelles problématiques mais a le courage de mettre en avant un sujet dont on parle trop peu : le caractère handicapant des douleurs de règles.
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Les Commentaires
Quand je suis arrivée en région parisienne j'ai eu du mal aussi à trouver un gynéco qui me prenne rapidement et qui ne fasse pas de dépassement d'honoraires (mais le pire c'est les ophtalmos :stare. Mais peut-être que ton généraliste peut te dépanner en attendant...