Décidément le sujet ne passe pas. Après le rejet par le Sénat d’une proposition de loi qui prévoyait l’instauration d’un congé menstruel en février, le nouveau texte remodelé, a été à son tour rejeté ce mercredi 27 mars. Le simulateur de règles douloureuses testé il y a quelques jours par les députés n’a visiblement pas convaincu.
Selon le député Nupes Louis Boyard, « à 16 voix contre 16, l’article 1 de la loi est rejeté. Les Macronistes ont voté contre. Le Rassemblement National avait piscine et s’est abstenu. Quelle honte.» Il s’agit de l’article 1 de la proposition de loi « Reconnaître et protéger la santé menstruelle et gynécologique dans le monde du travail ».
Ce texte prévoyait la possibilité par les femmes d’avoir jusqu’à 13 jours d’arrêt maladie par an, sans carence et intégralement payés par l’Assurance maladie, sous réserve d’un certificat médical. Il visait aussi à permettre le télétravail pendant cette période du mois, ou encore d’ouvrir des négociations en entreprise et dans la fonction publique pour prévoir des aménagements de poste. Dans une story Instagram, Marie-Charlotte Garin, la députée écologiste qui a porté ce projet, se veut cependant optimiste. « 16 voix contre 16, cela montre qu’il y a un espoir, on est pas loin de la majorité. Il faut continuer à se mobiliser, c’est le sens de l’histoire ! »
Une femme souffre pendant ses règles
Une femme sur deux souffre aujourd’hui de douleurs menstruelles, parfois en raison d’une l’endométriose et à l’heure actuelle, rien n’est prévu dans les entreprises pour pallier ce problème qui peut avoir une incidence importante sur l’organisation du travail. Dans un article du Monde, on peut lire que les opposants au premier texte avaient argué un risque de « désorganisation du travail », d’« abus », d’« atteinte au secret médical », ou encore de « discrimination à l’embauche », alors que « certains employeurs pourraient être tentés de privilégier les candidatures masculines afin d’éviter la gestion de ces difficultés récurrentes ». Pourtant, de plus en plus d’entreprises s’emparent du sujet, à l’instar de Carrefour qui, depuis l’été 2023 propose douze jours d’absence autorisés par an pour ses employées souffrant d’endométriose. Par ailleurs, 66 % des Françaises sont favorables à l’instauration d’un congé menstruel.
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