Que tu sois confinée avec ton plan cul, ton copain, ou toute autre personne avec qui tu pourrais potentiellement concevoir des bébés, ne relâche pas ta vigilance sur la contraception (avec ton partenaire, car la contraception, on y pense à deux), et ne tarde pas à entamer les démarches si tu suspectes une grossesse non désirée.
En effet, le confinement pourrait te faire flipper, et te faire repousser à plus tard tes autres besoins de santé. Dont une potentielle IVG. Je fais le point avec toi.
Peur du coronavirus et baisse des recours à l’IVG : les craintes des professionnels de santé
Si tu penses que tu ne peux pas avoir accès à l’IVG, tu te trompes ! Sarah Durocher, la coprésidente nationale du Planning Familial interviewée par France 24, insiste sur ce point :
« Certaines femmes pensent qu’elles n’ont pas accès à l’avortement, à tort ! Les IVG ne sont pas interrompues pendant le confinement, les professionnels continuent leur travail. […]
Si une femme est enceinte et que cette grossesse est non désirée, elle peut se rendre dans un cabinet médical, chez une sage-femme, un centre de santé réalisant des IVG. »
Le ministre de la Santé Olivier Véran a également fait part de ses inquiétudes concernant une baisse réelle des recours à l’IVG, comme le rapporte Public Sénat :
« Des remontées de terrain confirment qu’il y a une réduction inquiétante du recours à l’ IVG. »
Une piste d’explication pourrait, certes, se trouver dans une baisse de l’activité sexuelle des femmes pendant le confinement.
Mais des professionnelles de santé s’inquiètent elles aussi d’une peur d’aller consulter, ce qui pourrait avoir des conséquences dramatiques. C’est ce qu’a expliqué la gynécologue-obstétricienne Ghada Hatem à France Inter :
« Les jeunes femmes ont peur de sortir et nos consultations sont en diminution. »
Pendant le confinement, le droit et l’accès à l’IVG sont maintenus
Alors, si jamais tu retardes une consultation gynécologique urgente par peur du coronavirus ou de ne pas pouvoir avorter, je te le répète : tu peux avoir recours à l’IVG, et l’épidémie de coronavirus ne justifie pas que tu ne t’occupes pas de tes besoins de santé importants.
L’IVG est classée comme une « intervention urgente » par le gouvernement, et justifie donc que tu te déplaces.
Je te conseille d’appeler au préalable le numéro vert du Planning Familial, le 0 800 08 11 11, qui t’expliquera la marche à suivre et te redirigera vers le bon endroit. Les écoutantes du Planning sont en effet extrêmement mobilisées en cette période de confinement.
Tu peux aussi appeler directement ton médecin traitant ou gynécologue.
Dans tous les cas, l’heure et les conditions d’arrivée en consultation seront discutées par téléphone. Par exemple, pour éviter les risques de transmission du coronavirus, certains médecins font attendre leurs patients dehors et les appellent quand vient leur tour.
Pour avoir recours à une IVG pendant le confinement, les démarches restent les mêmes
La démarche pour recourir à une IVG est la même qu’en période normale. Pour cela, tu devras effectuer deux consultations médicales auprès d’un médecin généraliste ou gynécologue, d’une sage-femme ou d’un centre de planification familiale. Pour plus de détails, je te conseille de te rendre sur le site service-public.fr.
Jusqu’à la fin de la 5ème semaine de grossesse, une IVG se fait par voie médicamenteuse. Au-delà, et jusqu’à la 12ème semaine de grossesse maximum, une IVG chirurgicale pourra être pratiquée.
Pour en savoir plus sur l’IVG en période de confinement, mais aussi sur la contraception, je t’invite chaudement à lire mon article ressource sur la contraception pendant l’épidémie de coronavirus. Tu devrais, je l’espère, y trouver des réponse à tes questions.
À lire aussi : J’ai avorté en plein confinement
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.
Les Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.