Si pour moi le confinement rime avec pyjama et poils sous les bras, il semblerait que tout le monde ne soit pas d’accord avec le fait que les femmes « se laissent aller » pendant cette période.
Mais se laisser aller à quoi, au juste ?
Marre des injonctions à « ne pas se laisser aller » pendant le confinement
« Se laisser aller », c’est une expression qui est communément employée pour dire qu’une femme ne fait pas d’effort particulier pour être belle. Ce qui veut dire que pour être belle, il faudrait donc obligatoirement se farder, s’apprêter, se pailleter ?
C’est ça que ça veut dire, « se laisser aller » ? Qu’on ne peut pas être belle au naturel ?
Apparemment, certains sont encore de cet avis en 2020. Comme dans ce reportage, repartagé sur les réseaux sociaux, nous donnant des tips pour « résister au laisser aller » et « faire plaisir à nos maris ». (tu as bien lu)
Le maquillage ne devrait pas être une obligation
Se maquiller pour être belles, se maquiller pour être femmes, tant et si bien qu’il peut devenir difficile de se sentir soi-même, voire de se reconnaître sans maquillage. C’est ce que dénonce l’humoriste Marina Rollman dans une chronique pour France Inter :
« Je me suis rendu compte que le matin, devant la glace avec mon visage pas maquillé, j’avais l’impression de pas me ressembler. »
Ce qui est normal, selon elle, si tu as pris des champignons hallucinogènes… Mais pas si la seule raison est que tu ne t’es pas maquillée !
Attention, loin de moi l’idée jeter la pierre à celles qui se maquillent. Je me maquille moi-même souvent.
Mais comme le dit si bien Marina Rollman, les femmes ne devraient pas se sentir OBLIGÉES de porter du maquillage pour ressembler à des femmes. Les femmes ne devraient pas se sentir obligées, non plus, de performer cet exercice tous les jours en plus de leurs activités, de leurs études, de leurs métiers.
Le confinement, l’occasion pour les hommes d’essayer de se maquiller !
Et puis finalement, pourquoi le maquillage serait-il réservé aux femmes ? Plutôt que de conseiller aux femmes de ne pas se laisser aller pendant le confinement, pourquoi ne suggèrerait-on pas aux hommes de s’essayer aux tutos make-up, comme le préconise Marina Rollman ?
« Et moi les visages maquillés je trouve ça très beau, mais c’est pas hommes ou femmes, c’est une catégorie à part ! […]
N’importe qui devrait pouvoir en mettre quand il en a envie. Qu’on nous fasse pas croire que ça fait partie de notre essence à nous les femmes d’être laquées, poudrées, en robe de soirée dès le matin quand l’autre moitié du monde se gratte les couilles en short et en tongs. »
Avec ou sans maquillage, aime-toi !
Pour ma part, je prends beaucoup plus de plaisir à me maquiller depuis que je ne me sens plus obligée de le faire tous les jours, et que j’arrive à me sentir belle avec ou sans.
Aujourd’hui, j’ai ENFIN arrêté de prendre le maquillage comme une obligation, et comme la condition de ma beauté, de ma désirabilité. Et puis, j’ai arrêté de croire que ma valeur en tant que femme reposait sur cette désirabilité, aussi.
Et ça, c’était pas gagné pour une meuf à qui les garçons ont dit « T’es moche », puis « En fait, t’es belle depuis que t’as commencé à te maquiller ».
Pour une meuf qui a vaillamment décidé d’arrêter le fond de teint au lycée, et qui a tenu deux jours parce qu’on lui a dit qu’elle était rouge et que c’était bizarre.
Pour une meuf qui n’osait même pas se démaquiller avant d’aller dormir avec son mec.
Moi qui étais si complexée, et qui vois les complexes de mes sœurs, de mes amies, de mes camarades étudiantes, j’aimerais qu’on nous laisse la possibilité de nous aimer.
J’aimerais que le maquillage devienne un choix et un moyen de d’expression plutôt qu’une injonction faite aux femmes pour être « plus belles », ou même « belles tout court ».
Alors pendant le confinement, laissez les femmes se laisser aller si elles le souhaitent !
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