Disons le tout net, quand j’ai commencé à rouler des pelles, j’ai essuyé un peu de salive et beaucoup de râteaux.
Oui, en matière d’hommes j’étais une galérienne. Aujourd’hui, j’en ris. Mais à 15 ans, se voir transmettre une lettre de refus ou se faire poser un lièvre devant le Monoprix de la croisée des Lys, c’est super dur. Et comme j’étais dans la catégorie des adolescentes qui ne ressemblent pas à Kelly Taylor, il fallait que je prenne mon mal en patience et que je trouve une occupation en attendant d’être mignonne.
Confession : comment MCM a transformé ma vie…
C’est en la musique que j’ai trouvé le salut. J’ai mangé du clip et du clip jusqu’à développer une faculté hors du commun à me persuader que les Boys II Men chantaient pour moi. Pareil pour Brandy. En fait, dès que ça miaulait un peu, j’étais cliente. Elevée à la soap music comme une vache est élevée au grain d’avoine, je ne me voyais pas autrement que sur un quai de gare/rue pluvieuse/entrée de boîte en train de rompre avec en fond sonore une chanson contenant au moins les mots « pass you by », « secret love » ou « sad & beautiful ».
Donc quand je suis devenue un peu mignonne, j’ai d’abord été cliente de types complètement cons. Tout ça rien que pour vivre encore et encore dans un clip triste où Montell Jordan irait toujours tromper sa sublime femme parfaite avec une poufiasse. Ouh baby touch my broken heart.
A 20 ans, j’ai zappé plus loin que les 5 chaînes de black music. Le choc : comme si Galilée trouvait un iPod.
Un univers tout neuf et hétéroclite s’offrait à ma vue. A ma grande surprise, un homme pouvait plaire même sans costume en satin ni borsalino. Il y en avait même des blancs qui étaient doués, d’autres que le Roch Voisine de mes 10 ans… Le plus grand looping pour moi s’est effectué dans la case romantisme : jusqu’alors conditionnée par Tony Braxton, j’avais l’imagination d’une planche de parquet en le domaine. Au delà des roses dans le bain accompagnées d’une centaine de cierges de messe, j’étais paniquée. Et puis et puis, j’ai rencontré des loving Zorros qui m’ont emmenée prendre des cours de tango et de char à voile. C’est pas Montell Jordan la pince qui aurait fait ça !
Petit à petit, j’ai posé ma télécommande pour ne garder que la quintessence moëlle de MCM. Depuis que j’ai compris que quelques gouttes suffisent, je vis dans la vraie vie et n’ai gardé de mes anciennes amours qu’un seul héritage : je sais danser.
Les Commentaires
Certes, certes (enfin je suppose: parce que moi je ne suis ni spécialement intelligente, ni dotée d'un talent de shakage de fesses).
Néanmoins, le remue-fesses en public (même en boîte, ou juste pour délirer entre potes) est une atteinte à l'idée que je me fais du bon gout, et de la dignité féminine. Tant que les mecs shakent pas leurs couilles (et je veux voir le mouvement des machines, hein), moi je shake pas mon cul. Non mais ho.
Sinon bah... j'aime pas le R'nB.
Mais effectivement, j'devenais parfaitement niaiseuse quand j'écoutais "I don't wanna miss a thing" d'Aerosmith.
Même si j'ai jamais vu Armageddon.