Mise à jour du 22 juin
Youpi ! On l’apprend sur 20 minutes : les conducteurs venus travailler en jupe pour protester contre le dress-code inadapté à la canicule ont obtenu gain de cause !
« C’est formidable », se réjouit un représentant CFDT, le syndicat à l’origine de l’action.
Allez, espérons que cette histoire porte ses fruits et que d’autres corps de métiers adaptent les uniformes de leurs employé·es à la météo !
Merci à Laoragwen qui a signalé cette info dans les commentaires ♥
Les chauffeurs de bus nantais VS la canicule
— Le 21 juin 2017
Ce 21 juin 2017, en France, c’est la
canicule. Le thermomètre dépasse les 30°C ; à Nantes, il en fait 32.
Les véhicules de la compagnie de transports en commun nantaise Sémitan ne sont pour la plupart pas climatisés. Les personnes au volant passent des heures dans la chaleur — parfois jusqu’à 50°C, selon la CFDT.
Et si les conductrices ont le droit de venir en jupe, les conducteurs réclament l’autorisation de porter des pantacourts ou bermudas, qui leur est refusée. Ils ont donc décidé d’agir.
Des conducteurs de bus nantais travaillent en jupe à cause de la canicule
Si le bermuda ne fait « pas pro », qu’à cela ne tienne : à l’appel du syndicat CFDT Sémitan, plusieurs conducteurs sont venus travailler en jupe !
À lire aussi : Je suis un mec, et je veux porter des jupes !
Un représentant du syndicat explique à 20 minutes :
« La jupe fait partie de la dotation vestimentaire de nos collègues femmes et nous n’avons pas d’équivalent.»
Ils sont une demi-douzaine de conducteurs à avoir enfilé une jupe pour protester contre ce dress-code strict.
Un conducteur, Jean-Noël Boureau, explique :
« La direction ne veut pas donner un bermuda juste pour quelques jours dans l’année et estime que cela ne fait pas assez habillé d’être en pantacourt. »
Le dress-code, la canicule et le sexisme
Sur madmoiZelle, Clémence Bodoc vous en parlait dès 2015 : le code vestimentaire en période de canicule est absurde.
« Je me suis retrouvée obligée, comme toutes mes collègues féminines, de porter une laine à l’intérieur des bureaux en été, à cause de la climatisation.
C’est sûr que lorsque le mercure dépasse les 30 degrés à l’extérieur, on supporte assez mal la combinaison pantalon-chemise […] cravate et chaussures fermées.
Pour compenser, et offrir à ces messieurs fort bien sapés une atmosphère de travail agréable, on pousse la clim’ à 20 degrés dans les bureaux. »
« Du coup, les personnes qui sont effectivement habillées en accord avec la saison se pèlent les bras, les jambes et le décolleté !
Pour éviter ça, je venais au bureau jambes nues et je rajoutais des collants et un gilet une fois arrivée… »
Que mon chauffeur de bus, mon banquier ou mon boulanger soit en pantalon, en short ou en jupe, je m’en fous : je veux juste arriver à bon port, ouvrir un livret jeune ou acheter une tradition pas trop cuite.
Nous sommes en 2017 : il est temps d’admettre qu’être un homme ne protège pas de la chaleur, et qu’au lieu de pousser la clim, on pourrait juste tomber la chemise !
À lire aussi : Comment survivre à une semaine de canicule
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Je suis d'accord, je trouve ça aussi méga frustrant et dommage.
En revanche, c'est un vrai exemple positif pour expliquer ce qu'est le sexisme et l'égalité/inégalité des sexes. Ca touche les mecs, c'est facilement compréhensible pour un type qui se rend pas forcément compte des différences homme/femme, ça permet de bien visualiser je trouve .
Dans ce cas ci, leur revendication c'est : Ce qu'on autorise aux femmes (un des rare privilège que l'on a sur les hommes, l'autorisation de porter des jupes, youpi), devrait avoir un équivalent pour les hommes, ce sont les chauffeur hommes qui le réclament. Au final, la direction leur a autorisé un équivalent, le short (idéalement la jupe devrait leur être autorisée aussi ). Résultat : On a autorisé aux hommes ce qui était autorisé aux femmes, problème résolu tout le monde est content.
Je trouve que c'est un exemple concret, récent et marquant, que, en toute logique, l'inverse de cette histoire est aussi valable et très important : ce qu'on autorise aux hommes, devrait être également autorisé aux femmes.