Un policier devenu fugitif. Selon les informations de nos confrères de Politis, Xavier P., condamné en septembre dernier à dix ans de prison pour viols et violences conjugales sur trois femmes, et suspendu de ses fonctions depuis, a pris la tangente après son interpellation dans l’Essonne vendredi dernier pour des nouveaux faits supposés de violence conjugale.
Il aurait profité d’une « incompatibilité de garde à vue » pour s’enfuir
Bien que condamné pour des faits remontant à 2008-2014, le policier avait fait appel de la décision de justice et avait été libéré sous contrôle judiciaire, après seulement deux mois d’incarcération. Une situation jugée extrêmement préoccupante par ses victimes, qui, dans un article du Parisien daté de novembre dernier, avaient partagé la peur qui les animait de savoir leur agresseur dans la nature. « Je suis révoltée par cette décision. Depuis qu’il est sorti, j’ai peur, mes proches ont peur pour moi », avait notamment témoigné une de ses ex-conjointes. Toutes avaient déploré que leur bourreau, qui avait pour habitude de les menacer avec un couteau ou son arme de service, ne soit pas contraint de porter un bracelet anti-rapprochement.
Concernant les nouveaux faits présumés pour lesquels Xavier P. a été interpellé la semaine dernière, « une enquête était en cours et une confrontation avec la victime était prévue. Lors d’une visite à l’hôpital, il s’était vu délivrer une ‘incompatibilité de garde à vue’ le temps que son état de santé lui permette de retourner en cellule. D’après nos informations, Xavier P. aurait profité de ce moment pour s’éclipser discrètement » précisent nos confrères de Politis.
Les cas de violences intrafamiliales commises par un membre des forces de l’ordre ne sont malheureusement par des cas isolés. S’il existe peu de chiffres sur l’ampleur du phénomène, la base de données compilée par nos confrères du média d’investigation basta!, à retrouver dans son intégralité sur ce lien, donne un bon aperçu de ce fléau. Sur 861 décès recensés suite à l’action des forces de l’ordre entre 1977 et 2022, 80 cas impliquaient des agents qui n’étaient pas en service. Pour ces affaires, l’écrasante majorité des victimes faisaient partie de l’entourage intime du policier (conjointe et/ou enfants). Triste illustration de la manière dont les violences policières s’immiscent aussi dans la sphère intrafamiliale.
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
Les Commentaires
Courage à ses victimes, j'espère qu'il va se refaire chopper vite !