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Comment survivre au concours de médecine (PACES)

Si le concours de médecine PACES est une allégorie de l’Enfer pour toi, le témoignage et les conseils de Marie, qui a passé son PACES l’an dernier, pourront t’aider !

Publié le 12 décembre 2018.

Je m’appelle Marie, j’ai 19 ans, je suis en P2 (c’est comme ça qu’on appelle les 2e année en médecine).

J’ai eu ma PACES (Première Année Commune aux Études de Santé) l’année dernière en tant que primante (cela signifie que j’ai décroché le concours du premier coup.)

Ma première année de médecine… bof

Globalement j’ai très mal vécu mon année…

J’avais l’habitude de travailler beaucoup au lycée et je sais que je veux être médecin depuis que je suis en 4e. Je suis également quelqu’un de très sociable, j’avais l’habitude de faire plein de choses en-dehors des cours.

Alors ce qui a été le plus dur pour moi c’était l’isolement. C’était d’accepter que je ne verrais mes amis que 2h par semaine et seulement si je n’avais pas de retard.

Je me gardais 2h de natation par semaine pour ne pas craquer mentalement, mais dès que j’avais du retard j’avais du mal à ne pas culpabiliser dès que je prenais une pause.

Tout le reste du temps, c’était travail, à fond.

Le concours PACES, un combat avec soi

En rentrant en PACES j’avais aussi un copain. On était ensemble depuis 2 ans et demi mais à cause de la distance et de la PACES je ne pouvais plus le voir souvent.

C’était lui qui revenait me voir une fois par mois et il souffrait beaucoup du fait que je ne puisse plus être très disponible…

J’ai donc dû gérer une rupture avec quelqu’un qui m’était important. En plus de tous les cours à apprendre c’était franchement la PLS.

Images de la vie me mettant en PLS. 

Mais aujourd’hui je me rends compte que cette année m’a apporté énormément et m’a rendu très forte.

Donc au final, la PACES, c’est avant tout un combat vis-à-vis de soi-même.

J’adorais mes cours, ils m’intéressaient vraiment et j’ai eu la chance d’avoir des professeurs passionnants, mais le rythme et le « apprendre par coeur » ça épuise même les plus motivés…

À lire aussi : Comment j’ai survécu à ma première année de prépa, et même surkiffé !

S’écouter plus pour mieux travailler le concours PACES

Il a donc fallu que j’apprenne à me connaître, à écouter mon corps quand il avait besoin de sommeil, de manger, de bouger.

J’avais une chance, c’est que je voulais ce qu’il y avait derrière.

Être médecin, c’est ce qui m’a toujours motivée à travailler, à me dépasser, c’est vraiment le projet de ma vie, moi qui suis passionnée de science mais aussi par les gens dans toute leur singularité !

Alors il a fallu faire des sacrifices, faire des choix difficiles, mais je savais au fond de moi pourquoi je faisais tout ça, et ça m’a rendue forte.

J’ai réussi à trouver ce qui me poussait à aller de l’avant, à me lever pour bosser à 6h tous les jours.

C’est vraiment précieux d’avoir trouvé une force en soi-même, qui est là même les jours où rien ne va.

Plus je devais sacrifier de choses de ma vie d’avant plus j’avais la rage d’avancer, de me battre contre ma flemme et mon envie de tout lâcher parfois. J’avais en tête et dans le coeur plein de raisons bien précises de ne rien abandonner.

Penser à ça ça m’a toujours reboostée (même si des fois c’est si dur que bon nombre de PACES éclatent en larmes au moment d’attaquer un nouveau chapitre).

De plus, je suis rentrée en PACES avec une fille que je ne connaissais pas très bien (on avait juste des potes en commun) mais on a appris à se connaître, on a réussi à travailler vraiment ensemble.

Avoir quelqu’un avec qui partager ses cours et ses fiches (dans un climat hostile de concours) c’était très précieux !

Ça a été un vrai coup de foudre, j’ai gagné une personne qui aujourd’hui est une de mes amies les plus proches, on passe rarement plus de 24h sans s’appeler ou se voir.

Le concours PACES, comment ça se passe ?

Chaque semestre se termine par le concours. On passe la première partie en décembre, et l’autre en mai.

Peu de vacances et beaucoup de révisions pour le concours PACES

Neuf mois de galère donc, avec seulement deux semaines de vraies vacances à Noël.

Je dis « vraies » vacances parce qu’on en a aussi en février et en avril en théorie, mais comme c’est un concours et qu’on n’a JAMAIS fini de réviser ben c’était plutôt des « révicances ».

Pour ma part je bossais comme en révisions, c’est-à-dire de 6h à 21h.

Et au premier semestre, on enchaîne vraiment 3 mois et demi avec cours tous les jours, on a cours même pendant les vacances de la Toussaint donc c’est vraiment la mort en novembre-décembre, on est nombreux à accumuler du retard !

Le système de notations du concours PACES, avec les UE

Le découpage des UE (unités d’études) est différent selon les facs.

En décembre, à Besançon, là où j’étudie, on passe toutes les UE très scientifiques et très peu médicales (maths, chimie, biologie cellulaire et biophysique).

C’est seulement au deuxième semestre qu’on a de l’anatomie, de la pharmacologie, de la psychologie-sociologie-philosophie (c’est une matière qui mélange un peu tout)…

Une semaine ou deux avant le concours, on a des partiels blancs organisés par le tutorat (dans chaque fac c’est pareil) auxquels presque toute la promo participe, c’est donc plutôt représentatif de ce que ça va donner au vrai concours.

Mais il faut bien retenir une chose, c’est que jusqu’au bout rien n’est joué.

Aux partiels blancs du premier semestre je n’étais pas dans le numerus clausus de Besançon (j’étais au-delà des 191 premiers, nombre d’étudiants reçus en médecine) alors qu’aux vrais partiels de décembre j’ai été 62ème.

Cela veut dire que tous ceux qui étaient devant moi sont descendus dans le classement.

Ça va dans les deux sens, on ne peut jamais être serein, il ne faut pas se reposer sur ce qui a déjà été fait, on peut toujours faire mieux.

Comme tout le programme tombe, on ne peut faire AUCUNE impasse. Les profs sélectionnent les étudiants sur des infimes détails…

À lire aussi : Conseils pour réviser à la dernière minute et ne pas (trop) se planter

Le jour du concours PACES

Le jour J, voir la salle de concours remplie, ça met un sacré coup de pression mais il faut garder la tête froide.

Il vaut mieux faire son truc sans penser que les milliers de gens autour veulent la même chose que toi mais que seulement 10% seront retenus en médecine.

Les derniers jours sont les pires, on a l’impression de plus rien savoir mais c’est normal, il faut se concentrer, et tout donner.

Heureusement le tutorat nous prépare beaucoup à ça, je n’ai donc pas été surprise en voyant les questions des profs, tout passe assez vite finalement (eh oui, on joue un semestre sur 1 ou 2h d’épreuve par UE).

Et puis après c’est les post-partiels et Noël, le jour de l’an pour ceux qui ont la chance de passer le concours avant les vacances tant attendues !

Quand enfin : C’EST LES VACAAAAAAANCES !

Mes conseils pour passer le concours PACES

Voilà une petit liste des choses qui m’ont aidée à surmonter tout ça :

Se motiver pour le concours PACES

En premier la motivation : faites vous une petite liste de pourquoi vous voulez faire ces études, qu’est-ce qui est important pour vous, et relisez-là au moindre coup de mou (je l’avais même accrochée au dessus de mon bureau).

On est beaucoup plus efficace et même heureux quand on se bat pour quelque chose qui a du sens pour nous.

Être entourée des gens aimés et aimants en préparant le concours PACES

Ensuite, être bien entouré : ma famille et mes amis ont été un véritable pilier dans toute cette année, en comprenant que je ne puisse pas être très disponible.

Ils ont toujours été là quand je les appelais à l’aide en pleurs, il m’ont encouragée tous les jours, tout en essayant de me comprendre.

(Même si personne ne peut vraiment comprendre comme ça peut rendre fou de passer ses journées entières à seulement travailler sans le vivre…)

Comprendre les cours de médecine pour mieux apprendre

Essayer de s’intéresser le plus possible à ce qu’on apprend.

Tous les enseignements ont un lien avec la santé, et comme les cours m’ont passionnée j’ai l’impression d’avoir été plus efficace, on retient de manière générale mieux les choses qu’on aime, et la curiosité ça se travaille.

Écouter son métabolisme (et le respecter)

Écouter son corps : surement la chose la plus importante !

SURTOUT : boire beaucoup d’eau car ça améliore la mémoire (mais vraiment beaucoup : encore maintenant quand je révise je bois environ 1,5L dans la matinée et 1,5L l’aprem sans compter les repas).

Ne pas sacrifier le temps de sommeil : s’il vous faut 8h dormez 8h, si vous pouvez vous contenter de 6h tant mieux.

Mais il ne faut pas oublier qu’il faut tenir 9 mois, et si vous manquez de sommeil la journée vous dormez sur vos cours et vous mettez beaucoup plus de temps à apprendre un cours.

Garder un moment dans la semaine pour faire du sport ou au moins sortir marcher DEHORS au moins 15 min par jour (même si c’est juste pour faire un tour de pâté de maisons : il faut s’oxygéner le cerveau de temps en temps).

Aller en cours de médecine et étudier sa méthodologie

On comprend bien mieux devant un prof qui nous explique lui-même son propre cours.

Se remettre en question, être réactif… il faut savoir modifier sa méthode de travail quand on s’aperçoit que les résultats ne sont pas ceux qu’on attend.

Pour trouver une méthode de travail je vous conseille de regarder la vidéo du youtubeur Douzerie qui en propose plusieurs, et quand vous en trouvez une qui vous convient ne la lâchez pas !

Demande de l’aide aux tutrices et tuteurs pour le concours PACES

Petite précision qui a sûrement son importance : cette année j’ai décidé d’être tutrice.

Je suis embauchée par ma fac (par contrat étudiant) avec 31 autres étudiants de 2e et 3e année pour apporter une aide gratuite aux PACES.

On les prépare au concours grâce à deux séances d’entraînement par semaine durant lesquelles des QCM de toutes les matières (créés par nous et relus par les professeurs qui font les questions au concours) leur sont proposés et corrigés.

Après chaque séance, ils sont classés de manière anonyme, ce qui leur permet de voir où ils en sont tout au long du semestre.

En plus de l’aide scolaire, on leur apporte une aide morale en leur proposant des séances de footing avec nous, des concours de Snap sur leur vie en PACES, et la possibilité de venir nous parler n’importe quand de ce qui leur pose problème, en séance ou sur internet.

Donc : ne pas hésiter à parler de ce qui ne va pas aux tuteurs, on est là pour ça.

Prenez soin de vous malgré le concours PACES

Continuer à vous faire plaisir : en mangeant un repas que vous aimez, ou en écoutant de la musique, en regardant une petite vidéo YouTube ou en écoutant un petit podcast, (madmoiZelle vous m’avez sauvée en PACES ♥️) après une journée de travail efficace.

Sais-tu que madmoiZelle a tout plein de podcasts géniaux comme Laisse-moi kiffer, Coucou le Q ou encore Sois gentille, dis merci et fais un bisous?

Pour en savoir plus c’est par ici.

Tu peux t’abonner sur toutes les plateformes d’écoute de podcasts de l’Internet, même YouTube !

Courage à toutes et tous pour le concours PACES

Quoiqu’il en soit, ne lâchez rien, après un semestre d’efforts intenses c’est pas le moment d’abandonner.

Vous pouvez être fières et fiers de vous car beaucoup de gens auraient déjà jeté l’éponge à ce stade.

Vous vous démenez pour accéder à des études et à un métier passionnant, ce qu’il y a derrière vaut vraiment le coup, on vous attend, courage ! ?

À lire aussi : Voilà à quoi ressemble une première année en médecine !


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

27
Avatar de Ninae
21 décembre 2018 à 17h12
Ninae
@Khirty Oui, moi non plus on ne me l'avait jamais dit, et j'avais aussi déjà du mal en terminale. Il faudrait vraiment le dire plus pour que les gens sachent que y a pas de honte à avoir. J'ai été hospitalisé.e plusieurs fois et je me repose pour prendre soin de ma santé et y a toujours quelqu'un pour appeler ça "perdre du temps" parce que je fais pas d'études.
Après faut savoir que la prépa normalement c'est lié à la fac donc tu peux basculer sur une licence assez facilement, je trouve que c'est rassurant pour les gens qui sont pas sûrs.
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