Aujourd’hui je vous offre un double article comme je l’ai fait récemment avec Noé & Le Petit Prince. Si pour ce dernier, il y avait une cohérence évidente (jeux pas chers avec un thème enfantin), cette fois, les deux jeux n’ont absolument rien à voir ! Leur seul point commun est d’être sorti fin 2013 chez le même éditeur belge, Repos Production, qui marche très fort, notamment grâce à des choix judicieux comme Time’s Up ou 7 Wonders.
Concept est un jeu où il faut faire deviner des mots à l’aide des icônes du plateau. Rampage vous met dans la peau de monstres détruisant tout sur leur passage, au sens propre ! Vous devrez détruire la ville et dévorer ses habitants…
Commençons par un peu de douceur avant d’aborder le monde des brutes.
Concept (2013)
- Difficulté : ambiance, à partir de 10 ans
- Mécanismes : communication, logique, deviner
- Univers : aucun
- Joueurs : 4-12
- Durée : 40 min
- Prix : 29€
- Éditeur : Repos Production
- Auteurs : Alain Rivollet et Gaëtan Beaujannot
- Illustrateurs : Eric Azagury et Cédric Chevalier
Concept est un jeu de type Time’s Up ou Taboo : le but est de faire deviner un mot sur une carte… mais cette fois-ci à l’aide des icônes du plateau ! Finis les mots interdits, les mimes ou les rébus, tout l’intérêt de ce jeu est de savoir enchaîner ces outils visuels à l’aide de marqueurs de différentes couleurs (nous y reviendrons).
Le matériel se veut sobre : boîte blanche et design des icônes sur le plateau qui n’est pas sans rappeler une célèbre marque à la pomme. Sur les cartes se trouvent 9 mots à faire deviner, divisés en 3 niveaux de difficulté à l’aide d’un code-couleur très facilement reconnaissable. Des jetons « ampoule » servent à compter les points.
Passons au matériel en plastique : des grands pions (un « ? » vert et des « ! » rouge/bleu/jaune/noir) et des cubes de ces 5 couleurs vous aideront à faire deviner ces mots. Dernier élément utile et important : deux aides de jeu recto-verso pour expliquer le sens des 100 icônes du plateau. Chaque icône peut représenter plusieurs choses à la fois.
Le design est épuré pour mieux discerner les icônes sur le plateau, bien vu !
- Comment jouer ?
Maintenant que vous êtes intriguées, voici comment on joue : ça ne devrait pas prendre plus de 2 lignes ! Enfin si…
Tout d’abord, formez des équipes. Ou pas. La boîte indique que l’on peut jouer à partir de 4, mais on peut y jouer même à 2 ou 3 pour le plaisir, ce que je fais fréquemment.
Quand c’est son tour, le joueur pioche une carte et choisit un des 9 mots à faire deviner. Vous pouvez également garder votre carte et tenter de faire deviner les 9 mots de cette carte à chaque fois que ce sera votre tour de le faire. Vous pouvez passer si aucun mot ne vous inspire. Bref, vous jouez comme vous voulez !
Une fois le mot choisi, prenez le pion « ? » de couleur verte et placez-le sur l’icône correspondant au mot à deviner. Par exemple, vous désirez faire deviner le mot « assiette » (j’adore manger) :
- Placez le « ? » sur l’icône « objet » située en haut à gauche du plateau. Vos partenaires vous disent : « alors c’est un objet que l’on doit deviner ? », vous pouvez répondre « oui » (ou « non », mais vous mentez, c’est mal !).
- Prenez des petits cubes verts et placez-les sur d’autres icônes du plateau que vous pensez en rapport avec le « concept d’assiette ». Par exemple, je placerais très certainement un cube vert près de l’icône représentant la forme « circulaire ». Mes partenaires savent maintenant qu’il s’agit d’un objet et qu’il est circulaire.
- Je placerais un deuxième cube près de l’icône signifiant « nourriture » et un troisième près de l’icône symbolisant « dedans ». Normalement cela devrait suffire, sinon changez de partenaires de jeu!
Trouvez l’assiette !
Théoriquement, la personne qui trouve gagne un jeton « ampoule » puis c’est à la personne à votre gauche de faire deviner, et ainsi de suite.
Voilà, vous savez jouer avec les mots faciles ! Maintenant, il va falloir expliquer un mot plus compliqué, par exemple « Blanche-Neige et les 7 Nains » (j’adore la neige). Les pions et cubes des autres couleurs permettent d’utiliser des sous-concepts. Exemple :
- Prenez le pion « ? » vert et placez-le sur l’icône « titre ou marque », puis un cube vert et placez-le devant l’icône « livre ». Vos partenaires savent maintenant qu’ils doivent trouver le titre d’une œuvre littéraire.
- Pour expliquer ce qu’il se passe dans ce livre, prenez un pion « ! » de la couleur de votre choix (par exemple bleu) que vous placez devant l’icône « femme », puis un cube bleu sur l’icône représentant un personnage « fictif », un autre cube près de l’icône montrant la couleur blanche et enfin un dernier cube près de l’icône représentant le froid et/ou la neige.
- Si personne n’a encore trouvé, prenez le pion « ! » de la couleur rouge et placez-le devant l’icône « homme », puis placez un cube rouge près de l’icône « petit », prenez les 7 cubes restants et placez-les 1 à 1 sur l’icône « chiffre 1 ».
- Quittez la pièce si personne n’a trouvé!
Cendrillon ? Ah non…
- Pour conclure…
Vous pouvez jouer à Concept sans compter les points. C’est une des particularités de ce jeu : il est centré sur la façon de faire deviner et pas sur « comment marquer des points », qui est un aspect plutôt secondaire pour moi : je préfère m’amuser en essayant de faire deviner plutôt de savoir qui a gagné. Tout dépend de comment vous abordez l’exercice.
De plus, vous pouvez décider à tout moment de comment terminer la partie, ou, si vous comptez les points, il suffit de se mettre d’accord au départ : faire deviner une carte entière chacun, le 1er arrivé à 10 points, etc.
Rampage (2013)
- Difficulté : familial, à partir de 8 ans
- Mécanismes : dextérité, adresse
- Univers : monstres, ville
- Joueurs : 2-4
- Durée : 30 min
- Prix : 49€
- Éditeur : Repos Prod.
- Auteurs : Antoine Bauza, Ludovic Maublanc
- Illustrateur : Piérô la Lune
Le visuel de la boîte annonce la couleur (criarde) : vous allez incarner des monstres furieux aux tendances destructrices et gustatives. À la destruction physique des éléments du plateau (la ville) s’ajoutera la dégustation (au sens figuré) de ses habitants.
À l’ouverture de la boîte, prévoyez un peu de temps pour l’atelier bricolage : il vous faudra coller quelques éléments du jeu sur le plateau, et si votre boutique a été sympa, les 180 stickers à poser sur les 90 habitants (la planche de stickers est fournie séparément, pensez à la demander lors de l’achat), appelés « meeples », dont la forme originelle vient du jeu Carcassonne.
Le matériel est pléthorique et explique le prix assez élevé pour un jeu de type ambiance/familial :
- 90 meeples en bois, soit 15 de chaque couleur ; je vous laisse découvrir à quoi ces couleurs font référence !
- Des éléments pour construire la ville : étages de buildings, stade, ruines, camions…
- 4 pions monstres et 4 « pieds » de monstres
- 3 pioches de cartes différentes : caractère (vert), pouvoir (bleu), super-pouvoir (rouge)
- 4 paravents « monstre » : derrière le paravent de chaque monstre se situe sa zone « estomac », tandis que devant vous placerez vos 4 jetons « dent ».
- La règle et des aides de jeu en 3 langues (français, anglais, allemand), une très bonne idée !
Grrrrr !
- Comment jouer ?
Il ne vous faudra pas plus de 5 min pour construire le plateau. Ensuite, chaque joueur choisit un monstre. Il place son « corps » sur ses « pieds » à l’un des 4 coins du plateau, prend le paravent de la même couleur et y pose ses 4 jetons « dent ». Chaque monstre disposant de 2 dents inamovibles, tous commencent avec un total de 6 dents…
Tirez 1 carte de chaque couleur. Votre carte « caractère » vous fera marquer des points en fonction d’un aspect du jeu, elle est visible par tous les joueurs. Votre carte « pouvoir », également visible, vous donnera un petit bonus pour le restant de la partie. Votre carte « super-pouvoir » reste cachée et ne fonctionne qu’une seule fois, mais elle est très forte… à vous de l’utiliser au mieux !
- Comment se déroule un tour de jeu ?
Vous disposez de 2 actions parmi 4 possibles, et vous pouvez effectuer 2 fois la même.
- Déplacement : retirez votre corps pour ne garder que vos pieds. Déplacez-vous sur le plateau en faisant une pichenette sur les pieds du monstre, puis reposez son corps sur ses pieds à l’endroit où il a bougé…
- Souffle : placez votre menton sur le corps de votre monstre et… soufflez !
- Torgnole : si les pieds de votre monstre touchent le trottoir d’un immeuble, prenez son corps, tendez le bras et lâchez-le sur cet immeuble, puis contemplez le résultat.
- Projection de camion : prenez un camion disponible dans le quartier où se situe votre monstre, posez-le sur votre corps, faites une pichenette, et constatez les dégâts !
Une fois ces 2 actions effectuées, vous aurez bien amoché la ville et vous allez pouvoir vous gaver :
- Prenez tous les « étages » d’immeubles libres (il ne doit plus y avoir d’habitants dessus) et placez-les derrière votre paravent (votre estomac).
- Mangez autant d’habitants présents dans le quartier (pas dans un immeuble évidemment) qu’il vous reste de dents (on commence à 6 et on ne peut pas en avoir moins de 2). Placez-les également dans votre estomac.
« Rendez-vous ! Vous êtes cernés ! »
Votre tour est terminé ! D’ici votre prochain tour, il va certainement se passer des choses : un adversaire va vous faire tomber et vous perdrez une dent. Un autre va projeter un camion sur un de ses acolytes et un dernier sera tellement brutal qu’il aura fait « fuir » des habitants.
Un habitant est considéré comme ayant fui s’il est projeté hors des limites du plateau. Il est ensuite placé sur le mini-plateau « de fuite » où des malus touchent le joueur qui l’a provoqué. Cela évite d’être trop « bourrin » avec le jeu.
Lorsqu’il n’y a plus d’étages à gober ou lorsque le plateau de fuite est rempli, les joueurs jouent un dernier tour chacun et on compte les points !
- Pour chaque série de 6 habitants différents, on marque 10 points.
- Chaque étage gobé rapporte 1 point.
- Chaque dent adverse détruite vaut 2 points.
- Comptez les points de votre carte « caractère ».
Un estomac vu du ciel
- Pour conclure…
Rampage est un jeu défouloir et complètement régressif. Il réussit l’exploit de pouvoir être joué en famille, par exemple avec ses petits frères et sœurs, mais aussi entre adultes décomplexés qui n’ont pas peur du ridicule.
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