Née d’une maman aux abdos inexistants et d’un papa qui, même body builder n’a jamais réussi à se forger une tablette de chocolat digne de ce nom (en échange il a eu des gros bras et des pectoraux du diable), j’ai très vite compris que pour mon bide, ça n’allait pas être facile. Pas de doute, j’allais moi aussi hériter de la brioche familiale.
Petite, j’ai toujours vécu dans l’illusion qu’à l’âge adulte, je serais parfaite. Grande, bien gaulée, avec de beaux cheveux et un super métier. Arrivée à 13-14 ans, j’avais déjà atteint la taille maximale affichée encore aujourd’hui (1m55 au compteur), ce qui compromettait d’emblée mon avenir de grande fille. Mon ultime espoir désormais : perdre ce physique un peu potelé avec l’âge. Vers 15 ans j’ai compris que le ventre de la petite fille qui vient de manger ses gaufres au goûter ne disparaîtrait pas, et j’ai dû m’adapter tant bien que mal.
Problèmes avec les garçons
Bien entendu, un complexe, c’est avant tout une foutue barrière avec le peuple. Encore plus quand ce peuple, on le voudrait bien en version intime.
Mon premier vrai copain savait depuis des lustres que mon ventre était une bataille sans fin entre mon corps et moi-même. Soi-disant pour « me décomplexer », il m’avait proposé, dans un cinéma, de toucher l’importun. Gros fail ce jour-là à tout point de vue : non seulement à force de me contorsionner et de rentrer le ventre comme une maboule, je me suis à moitié claqué les abdos et j’ai souffert durant des jours, mais en plus ce cher garçon n’a rien trouvé de mieux à dire que mon ventre lui faisait penser à de la pâte à pain. En un instant, ma petite brioche devenait un cramique. Bien joué.
Problèmes de fringues
A l’époque où mon complexe me dévorait plus qu’aujourd’hui et que je ne parvenais pas à maîtriser mon style vestimentaire, j’épluchais les magazines de mode et conseils morpho pour adapter mon look à ma morphologie d’escargot par-devant.
Problème : tout ce que j’ai pu lire se résumait à des « rien de serré » « rien qui serre à la taille » « pas de ceinture » « pas de taille basse » « du large, du fluide ». En gros, si toi aussi tu as du bidou, achète-toi un boubou et basta.
Je sais désormais quelles formes de vêtements peuvent flatter ce type de physique, mais ceci est seulement le résultat d’une longue quête. Quand je pense à toutes ces filles qui pensent qu’une djellaba est le seul moyen pour elles de s’habiller, j’ai envie de verser une petite larme.
Problèmes de sport
[rightquote]Je soupçonne mes intestins de s’être décapsulés à ma naissance et tout le sport du monde ne me donnera pas un ventre plat[/rightquote]Évidemment, avant de m’acheter des fringues adéquates, j’ai fait du sport ! Plus particulièrement des abdos, très indiqués quand on a ce petit souci. Un été, je me suis donc retrouvée à faire plus de cent crunchies tous les soirs en espérant me réveiller le lendemain avec un ventre ferme et plat.
Non seulement le miracle n’a jamais eu lieu, mais en plus je me suis tuée le dos avec ces bêtises. J’ai aussi compris que je ne pouvais rien faire contre ce ventre : je suis littéralement formée comme ça, je soupçonne mes intestins de s’être décapsulés à ma naissance et tout le sport du monde ne me donnera pas un ventre plat. Tant mieux, j’aime pas trop le sport de toute façon.
Quelle solution, donc ? Les fringues bien coupées, les tailles hautes pour ne pas avoir l’impression de transporter ma bouée quand je marche, l’arrêt de la culpabilité à tout va. Je vois toujours mon ventre et il me lance toujours des insanités à la figure quand je tente de discuter avec lui, mais ça va quand même beaucoup mieux.
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Les Commentaires
Mon ventre me complexe depuis que je suis enfant. Il est tout rond, j’ai l’impression d’être enceinte de trois mois. Et comme j’ai le reste du corps plutôt mince j’ai l’impression qu’on ne voit que ça...
J’ai une hygiène de vie de plus en plus saine avec le temps (alimentation, sport) mais rien n’y fait.
Et plus on focalise dessus pire c’est, on a l’impression que les gens ne voient que ça. Ce qui me gonfle (haha, même pas fait exprès ! ^^) le plus ce sont les copines qui disent que ça ne se voit pas et que tu exagères mais qui disent aussi que tu es une flemmarde parce que tu as fini par arrêter les abdos
Et comme certaines j’ai beau observer, j’ai l’impression que toutes les filles ont le ventre plat autour de moi ! Et j’ai le sentiment aussi que c’est un complexe dont on ne parle jamais, comme si c’était quelque chose d’hyper rare unno:
Je n’ai pas de solution miracle mais grâce à vous je me sens bien moins seule, cœurs que vous <3