« Le nombre de femmes ayant recours à une réduction de leurs tétons a augmenté de 30% cette année. »
Ces mots viennent d’un chirurgien esthétique de la société britannique Plastic Surgery Group.
Ils sont relayés dans un article du Dailymail qui décrit les tendances en matière de chirurgie plastique pour 2017. Parce que oui, cette belle percée ne semble être qu’un début…
Ce chiffre pousse à se questionner sur le regard que l’on porte au corps et tout particulièrement aux tétons. Une simple expression résume ce que j’ai ressenti en lisant cette nouvelle : mais pourquoi ?
D’où vient le complexe d’avoir des gros tétons ?
Peur d’avoir des gros tétons : un problème de représentation ?
Dans cette même publication, le chirurgien ajoute :
« On se concentre de plus en plus sur la taille des tétons. Les femmes viennent pour différents types de complexes à ce propos : trop grands, trop petits, tétons inversés… Et nous avons des techniques pour opérer tous ces types de tétons. »
Je me suis alors demandé ce qui pouvait pousser toutes ces personnes à se refaire les tétons. Et puis je me suis rendue à l’évidence : en vrai, dans ma vie, je ne vois presque jamais de femmes dénudées.
Dans de très nombreux films ou séries, les actrices restent avec leur soutien-gorge. Sur Instagram ou Facebook, les tétons sont presque toujours interdits… Petite, je me souviens que je voyais de très nombreuses femmes torse nu à la plage, je n’en vois presque plus aujourd’hui.
Mymy racontait également qu’en grandissant, elle allait souvent au hammam marocain
et qu’y voir des femmes nues aux corps très différents l’avait aidée à être à l’aise avec le sien.
À côté, je me souviens de ces blagues d’ami•es sur « les meufs qui ont des tétons énormes » ou « celles qui ont les tétons super sombres ».
Sans accès à toute la diversité que peuvent avoir nos corps, comment ne pas se demander à un moment ou à un autre si on est normal•e, s’il ne faudrait pas corriger quelque chose ?
Le complexe d’avoir des gros tétons, un souci invisible
J’ai demandé à mes collègues si elles se sentaient concernées à ce sujet. L’une d’entre elle m’a expliqué qu’elle a longtemps cru que ses tétons étaient anormaux, à cause de leur forme (ils sont rentrés).
« Je n’ai jamais été à l’aise à l’idée de me mettre à poil devant une personne à cause de la forme de mes tétons. Tous ceux qu’on voit à l’écran sont différents des miens.
Encore aujourd’hui, j’ai beau savoir qu’une certaine proportion de femmes ont la même forme, je ne me sens pas dans la norme, donc je n’arrive pas à dépasser ce complexe. Mais ça va venir ! »
Un problème de représentation, donc. Pour une autre de mes collègues, le problème est différent. Elle m’a raconté que même si elle n’envisage pas la chirurgie, elle complexe sur ses tétons larges, qui ne pointent pas vraiment.
« Je trouve que ça fait vraiment mamelles. Ça me frappe surtout quand je me compare à mes sœurs qui ont des seins trop beaux, ronds, pas trop gros.
Heureusement, aujourd’hui j’ai fait la paix avec. Je n’en ai pas honte, je ne les aime juste pas plus que ça. »
Avoir ds gros tétons c’est aussi normal qu’en avoir des petits
Je ne blâmerai jamais une personne qui a recours à la chirurgie esthétique. Chacun•e fait ce qu’il/elle veut et c’est tant mieux si ça les aide.
Mais je ne peux que me sentir triste quand ma collègue me dit avoir du mal à se sentir dans la norme.
Le problème, quand on parle de tétons, c’est qu’il n’y a pas vraiment de norme. Il y en a de plein de couleurs, qui vont du rose très pâle au marron très sombre. Il y en a en relief, d’autres plats, d’autres inversés. Il y en a des larges et des minuscules.
Il n’y en a peut-être pas de tous les types dans les médias, mais dans la vie, oui. Et c’est important de le rappeler !
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