Coucou toi ! Tout roule ?
Si c’est pas le cas, t’inquiète, j’arrive avec une dose de feel good et de bienveillance.
Maria a détesté ses mollets pendant de nombreuses années. Si elle a décidé de parler de son plus grand complexe
c’est aussi pour parler de rapport à son corps, de sexualité, de maternité…
J’ai toujours vu Corps à coeur, Coeur à corps comme un prétexte à parler de soi, au travers de son corps et particulièrement ses complexes. Ce témoignage en est un bel exemple.
Si tu n’as pas suivi, il s’agit d’une série de témoignages illustrés, mettant en avant des personnes qui ont décidé d’avoir un regard plus positif vis-à-vis de leurs complexes physiques.
Il ne s’agit pas de se sentir bien À TOUT PRIX (ça suffit les injonctions, oh !) ou de dire qu’il y a des complexes plus importants que d’autres, mais d’observer les chemins que prennent différentes personnes pour se sentir plus en paix avec elles-mêmes.
Tous les corps sont différents, ça te dit de les célébrer avec moi chaque semaine ?
Les illustrations sont faites par mes petites mains et à partir de photos envoyées en même temps que le texte. J’en reçois plusieurs et je choisis celle qui m’inspire le plus.
Donc, sans plus attendre, le témoignage de cette semaine.
Mes mollets, mon pire complexe
Mes mollets.
Je les trouve énormes, disproportionnés, monstrueux.
Mon corps a toujours été globalement plutôt svelte et sportif. J’ai fait 5 ans de danse classique, je me suis beaucoup déplacée à vélo depuis l’adolescence, et tout ça a plutôt augmenté une tendance naturelle.
J’ai depuis l’adolescence énormément de mal à me mettre en jupe, robe, short — sauf bien courts, car comme j’ai les cuisses fines (presque plus que mes mollets), je me dit que ça montre que malgré ces énormes poteaux je ne suis « pas si grosse ».
Jusqu’à mes 30 ans, j’ai eu beaucoup de mal à aimer mon corps, même si je n’étais pas la cible de remarques négatives… au contraire, même, à vrai dire !
Mais on sait bien que l’on ne perçoit pas toujours avec bienveillance notre corps. Je trouvais que j’avais trop de ventre ; des seins certes d’une taille satisfaisante, ni trop ni trop peu, mais pas de la bonne forme (merci les pub/ magazines « féminins » et stéréotypes à la con !) ; une peau pas nickel ; des bras trop gros… mais tout ça ne m’empêchait pas de vivre. Et puis c’était des « défauts » camouflables.
Mais les mollets, impossible ! Leur volume est inchangé et non dissimulable.
Je pensais même, à moitié en plaisantant, que si je me cassais les deux jambes, le plâtre pendant plusieurs semaines ferait fondre le muscle, et que ce serait pas plus mal… (what ???!)
Heureusement, je ne me suis rien cassé.
À 30 ans, bouleversement : je porte dans mon ventre, puis j’accouche de ma merveilleuse fille.
Ce corps que je dénigre a fait une chose si belle ! Et puis, oh ! Mais je suis pas si mal en fait ! Et ces seins qui nourrissent !
Devenir mère m’a chamboulée.
Toutes mes cartes sont rebattues, les squelettes familiaux sortent des placards, je me découvre, je m’affirme, et je rencontre l’Amour.
Bah oui, ce n’est pas mon mari, l’amour. Mais un autre homme, lui aussi en couple avec enfant.
Pour tous les deux, sensation d’évidence, amour profond. Après de très grandes difficultés, nous sommes libres et ensemble, une belle famille recomposée. Mais ce n’est pas le sujet !
Ensemble, en fait, nous avons aussi, tous les deux, découvert le sexe, ou faire l’amour, ou un truc de dingue, une expérience quasi mystique, JAMAIS ressentie avant (JAMAIS !!!!) (et je ne parle pas d’orgasme hein, mais d’expérience globale), et qui a largement dépassé les premières semaines de passion, qui dure et grandit.
Faire l’amour nous fait pleinement habiter nos corps, les sentir dans les moindres recoins, découvrir toutes les possibilités des 5 sens (et peut-être plus). Habiter mon corps comme ça m’a rendu reconnaissante.
Pas à mon mec magnifique, mais à mon corps lui-même.
Maintenant, je l’aime tellement ! Cette chose si complexe, toute la merveille de ces organes, membres, muscles, nerfs, organisés et efficaces, me permettant de vivre pleinement.
Alors mes mollets dans tout ça ? (D’après mon homme, ils sont magnifiques et musclés, mais je me fiche de son avis, c’est le mien qui compte !)
Eh bien je les aime encore moyen, mais ça va mieux ! Alors que des varices apparaissent doucement, que les poils sont un peu laissés en friche, je suis moins réticente à les montrer que quand j’avais 15, 20, 25 ou 30 ans.
J’en ai maintenant 35, et même si je choisis mes shorts et jupes avec attention (la bonne longueur), j’en ai plein, je les mets !
Victoire !
Témoigner sur ses complexes, ça fait quoi ?
J’ai également demandé à Maria de faire un retour sur cette expérience : témoigner et voir ses mollets illustré, ça fait quoi, qu’a-t-elle ressenti ?
Salut !
Chouette chouette : je me reconnais tout à fait dans le dessin (mais j’ai des chevilles plus épaisses que ça non ?).
Et je le trouve beau. C’est un vrai corps.
Oui, ça m’a fait du bien de témoigner. Parce que se prendre en photo de manière un peu clinique, dans un but non valorisant, sans chercher à se masquer, c’est se voir en se jugeant moins peut-être, mais surtout comme on le fait pour les autres.
Donc de manière moins dure, bienveillante, objective ?
Et puis mine de rien, regarder ses jambes d’en haut, c’est toujours moins bien que de face, la vision en fuite raccourcit et épaissit. Et là, les voir de l’extérieur leur rend leur vraie valeur.
J’ai pris conscience aussi à quel point je suis « victime » de l’image des corps supposés parfaits (mais non réels) à laquelle nous sommes exposées. À quel point ça nous vrille, et nous rend critique, alors que les corps sont si divers, faits d’aspérités, de cicatrices, de boudins, de plis, d’os saillants et de poils.
L’amorce était faite, mais participer à ce projet me donne encore plus d’élan pour m’accepter, profiter de mon corps, en prendre soin, le chérir à sa juste valeur.
Pour être plus bienveillante, vis-à-vis de moi et des autres. Pour me sentir totalement libre.
Une preuve de l’avancée : cet été, j’étais en short tout le temps. J’ai accepté mes (supposés) gros mollets, mes varicosités et varices naissantes, et même quelques poils (mais ça, j’ai pas trop de mérite car je suis peu poilue).
Et je me suis sentie belle et libre.
J’ai aussi laissé de côté les artifices dans lesquels je ne me retrouvais pas, et que j’utilisais de temps en temps pour correspondre à des codes qui ne sont pas moi : maquillage, talons hauts inconfortables, vêtements contraignants.
Je l’ai même fait pour des évènements auxquels on vient habituellement apprêtées, comme des mariages ou des réunions pro un peu strictes.
Envie de me vivre belle et forte avec la simplicité et la sobriété qui est en fait la plus naturelle pour moi.
Merci Léa !
Pour suivre Léa Castor, rendez vous sur Instagram et Facebook !
À lire aussi : J’ai testé pour vous… faire partie de la #FitFamily
Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à :
[email protected]
On a hâte de vous lire !
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.
Les Commentaires