Parlons des cons.
Nous sommes entourés d’idiots qui ne font JAMAIS ce que l’on attend d’eux. Il parait même que parfois, le con, c’est nous.
Les cons sont inventifs.
Ils ont plus d’un tour dans leur sac pour nous déstabiliser et nous créer des ulcères par la seule force de leur présence.
Parfois, j’aimerais les aimer. Mais c’est comme s’ils s’ingéniaient à m’ôter toute possibilité de ressentir de la compassion à leur égard.
Je refuse pour autant de me laisser aigrir par leur inconséquence. J’ai donc cherché des moyens de gérer ces personnes difficiles au quotidien.
Voyons comment résorber les envies de meurtre, ouvrir le dialogue, et ainsi vivre dans l’harmonie.
Le con a parfois juste besoin d’un coup de pouce
Pourquoi je le trouve con ?
Pensez à cette personne qui vous agace ou vous offense, voire que vous détestez.
Que fait-elle qui ne vous plaît pas ? Qu’est-ce que vous ne comprenez pas chez elle ?
Pour Isabelle Padovani, formatrice en Communication Non Violente, ces agissements qui nous horripilent sont liés à des besoins non nourris chez nous.
En d’autres termes, on trouve quelqu’un con quand son comportement ne sert pas nos envies, nos valeurs, nos aspirations.
Exemple :
Ce con parle très fort
→ Je ressens de l’indignation parce que
→ J’ai besoin de calme (car je suis au cinéma et j’essaie de suivre le film, bordel à culs.)
Ce raisonnement en termes de besoins non nourris nous invite à entrer en relation avec le con, au lieu de le juger.
Je suis entourée d’idiots → Un peu de compassion svp merci
En identifiant précisément la source de la connerie de l’autre, je peux désamorcer une partie de mon agacement en me disant ceci :
Ce n’est pas l’autre qui est con. C’est ce que son comportement titille chez MOI qui ME fait dire qu’il est con.
Ainsi, je vois la situation avec du recul et je ne prends pas le comportement du con comme une attaque personnelle.
« C’est un con », c’est l’arrêt de mort de l’empathie. Une étiquette indélébile, un diagnostic définitif qui tue dans l’oeuf toute possibilité de créer un lien avec cette personne qui nous court sur le haricot.
Ce qui nous amène avec une fluidité sans pareil à une deuxième question.
Pourquoi parler aux cons, d’abord ?
Parce qu’ils sont partout. N’espérez pas y échapper.
Trouver quelqu’un con est une pensée normale. Il ne faudrait pas tomber dans l’excès Bisounours en s’auto-flagellant de ne pas réussir à ravaler notre jugement.
Nous avons été entraînés toute notre vie à nous juger durement et à en faire de même avec les autres.
Mais lorsque je traite quelqu’un de con intérieurement, en rongeant ma rage comme un vieil os à moelle, j’observe que ça me fait me sentir en boule, révoltée, indignée, atterrée… Et je n’ai pas le temps pour ça.
Voilà pourquoi j’ai souhaité, à un moment de ma vie, entrer en connexion avec les cons.
Pour mon égoïste bien-être intérieur. Sue me.
Nous avons le choix de notre réaction face au con. À nous d’être plus intelligentes en cherchant sincèrement à établir le dialogue.
Cela demande vraiment de s’ouvrir à la personne et d’éprouver un peu de tendresse pour elle, raisons pour lesquelles nous préférons souvent nous braquer et lui hurler dessus (toujours intérieurement).
L’enjeu n’est pas d’aimer inconditionnellement ce fourbe qui a perdu le formulaire C43 qui manquait à notre dossier.
Mais adopter une attitude d’ouverture permet au minimum de se protéger des ondes de connerie et de préserver sa bonne humeur.
Au mieux, faire l’effort de parler avec un con peut permettre une réelle amélioration de vos relations.
La plupart du temps, le con n’a en effet tout simplement pas conscience d’avoir un impact négatif sur le reste du monde.
La raison pour laquelle le con nous énerve le plus, c’est que ce qui semble évident à nos yeux paraît totalement lui échapper.
Vous est-il déjà arrivé de découvrir que quelqu’un vous en veut depuis longtemps pour une raison qui vous était inconnue ?
À ces yeux, vous étiez un sacré con. Mais elle ne s’est jamais décidé à vous le dire, ne vous laissant aucune chance de vous expliquer.
Établir le dialogue permet de mettre l’autre au courant de ce que l’on ressent. Plutôt que de coller des grosses étiquettes «CON» sur les gens pour toujours, j’ai donc opté pour une solution pacifiste : la communication.
Comment dire aux cons ce que tu ressens ?
Cette personne me tend le système nerveux. J’identifie lequel de mes besoins n’est pas nourri par son comportement. Puis je cherche quelles demandes il serait légitime de lui formuler, en sachant qu’il n’y accédera peut-être pas et qu’il faudra l’accepter.
Voilà pour la théorie. Ça se travaille dans le temps, rassurez-vous.
Bien sûr, tout ce que je désire c’est que ce con se rende compte par lui-même de sa connerie. Il remonterait ensuite dans le temps et corrigerait son comportement avec le bon sens qui m’est dû.
Mais je vis le monde réel…
Alors comment exprimer ma frustration de ne pas comprendre et de ne pas être comprise par le con ?
En m’inspirant de la Communication Non Violente, théorisé par Marshall Rosenberg, j’essaie de dire à l’autre ce que son comportement ne nourrit pas CHEZ MOI, plutôt que de lui dire que ça tourne pas rond CHEZ LUI.
De la haine à l’amour, il n’y a qu’un pas <3
Plutôt que de dire à l’autre ses 4 vérités, j’essaie de lui partager ce que je vis.
La difficulté est de décrire à l’autre son comportement par de simples observations, sans interpréter ou faire des suppositions.
Sinon il ne pourra pas écouter votre demande, car personne n’aime s’entendre dire qu’il est con, figurez-vous.
En résumé :
- Identifier l’émotion que cette personne déclenche chez moi
- Trouver le besoin non nourri qui génère cette émotion
- Décrire à l’autre son comportement sans le juger
- Lui dire sincèrement ce que ça me fait ressentir et pourquoi
- Éventuellement, formuler une demande
Exemple :
Cette amie n’ouvre la bouche que pour se plaindre. Quelle conne !
Dire son intention : « J’aimerais tellement ressentir de la tendresse et de la bienveillance pour toi et prendre de la joie à notre relation. »
Faire une observation factuelle : « Quand tu me dis que tu n’aimes pas ton travail ou que tu as tel ou tel problème, »
Décrire ses émotions : « Je me sens triste et désemparée.»
Décrire son besoin : « Parce que j’ai envie de partager des trucs joyeux avec toi »
Être sympa : « Je comprends que tu ais besoin d’empathie »
Faire une demande : « En même temps ce serait tellement cool que tu me racontes parfois un truc qui t’a fait kiffer. »
Les émotions et les besoins sont communs à tous, de manière universelle. Les exprimer permet au con de s’identifier à vous, car le con est aussi un être humain.
En fait, il n’y a pas de con.
Il n’y a que des gens qui ne m’offrent pas les moyens de ressentir l’amitié, même l’Amour, que j’aimerais partager avec tous.
Voilà mes hippies, j’espère que ces quelques réflexions vous permettront de vivre plus sereinement avec tous les cons qui partagent votre vie. Namaste ♥
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