Quand un vêtement ou accessoire mode coûte vraiment peu cher, c’est souvent la planète qui en paie le prix caché. C’est ce que compte illustrer l’écobalyse, que veut lancer le gouvernement français avec les marques, d’abord sur la base du volontariat.
Qu’est-ce que l’écobalyse, l’éco-score des vêtements ?
L’agence de la transition écologique qu’est l’ADEME a ainsi longuement planché sur la question avec des marques volontaires afin de mettre en place cet outil de calcul du coût environnemental des vêtements et accessoires de mode. Il prend en coûte la consommation d’eau, la biodégradabilité des textiles, l’utilisation de pesticides et autres produits chimiques, les rejets éventuels de microplastique, mais aussi le volume de production et la fréquence de renouvellement des collections.
L’écobalyse résume l’impact social et environnental des vêtements par un système de points
Concrètement, plus la note (exprimée sous forme de chiffre de zéro à l’infini) de l’écobalyse sera élevée, plus le vêtement ou l’accessoire de mode sera à considérer comme polluant et/ou socialement irresponsable. Ainsi, un produit qui aura un tout petit prix financier aura peut-être une écobalyse très élevée, par exemple. Une façon de faire comprendre si un article coûte cher à la planète ou non.
Sauf que la méthode de calcul s’annonce compliquée, vu le manque de traçabilité des marques sur leur propre chaîne de production. Si bien que cette écobalyse qui devait devenir obligatoire en 2023 ne débutera que sur la base du volontariat en 2025. L’outil de calcul est d’ores et déjà disponible auprès du grand public dans une version beta, afin de comprendre comment il fonctionne, et l’impact de chaque variable sur le nombre de points total.
Durabilité non-physique, matières premières, transformation (filature, tissage, tricotage, ennoblissement, confection), distribution, utilisation, fin de vie : tels sont les critères qui peuvent plus ou moins alourdir la note de l’écobalyse de nos vêtements. Ce service public numérique devrait à terme permettre de calculer le coût environnemental de la plupart des produits.
Derrière les petits prix, le vrai coût social et environnemental de la mode peut faire des ravages
En 2021, 2,8 milliards de vêtements, accessoires et linges de maison ont été mis sur le marché, d’après le ministère de la Transition écologique. En 2022, cela a encore augmenté : 3,3 milliards. De quoi s’inquiéter de cette surproduction toujours croissante malgré un éveil des consciences que compte entériner la loi française contre les ravages de la fast fashion.
Il serait donc plus que temps de comprendre aussi que plus on vend des vêtements, et plus on détruit de l’emploi, comme l’illustre la crise de la mode milieu de gamme en France. Et que ce n’est pas le recyclage qui permet de lutter au mieux contre le gaspillage dans l’industrie textile, mais bien la sobriété.
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