Le 16 juillet 2018
Les histoires d’amitié aussi connaissent des coups de foudre, des lunes de miel, des désillusions et, parfois, des ruptures. Pourtant cette forme de relation semble beaucoup moins codifiée que le couple amoureux. Comment s’y prend-on pour larguer un pote ? Voici des conseils !
Accepter la fin de la relation amicale
Avant de décider de rompre ce lien spécial avec cette personne, vous pouvez vous poser deux questions.
« Comment je me sens en sa présence ? »
Au contact de certaines personnes, vous avez l’impression de faire un discours à la remise du Prix Nobel tellement vous vous sentez. Avec d’autres, vous avez le sentiment d’être la pire personne. En leur compagnie, vous vous sentez virer compétitive, pleine de jugements, paresseuse ou narquoiss.
Bref vous n’êtes pas fan de ce qu’ils ou elles font ressortir chez vous. Si cette relation amicale exacerbe tous les mauvais côtés de votre personnalité, c’est sans doute que vous n’avez plus rien à y apporter.
« Cette situation est-elle passagère ? »
Il peut arriver qu’une personne proche devienne particulièrement relou suite à un changement dans sa vie ou un évènement particulier. Cela peut vous donner envie de vous enfuir le plus loin possible d’elle… Et dommage si elle a besoin de soutien. Ce genre de moment est peut mettre votre amitié à l’épreuve : si vous estimez que ce n’est qu’une phase temporaire, cela peut valoir le coup de s’accrocher.
Il faut néanmoins savoir mettre des limites aux efforts que réclame une relation. Bien qu’elle exige parfois de traverser des moments difficiles, une amitié ne se sauve pas à n’importe quel prix.
Si vous vous sentez au bout de vos efforts et que vous avez envie de mettre fin à cette relation, c’est sûrement qu’il est grand temps de le faire.
S’affranchir de la culpabilité
Le plus difficile dans une rupture, quelle qu’en soit la nature, c’est d’accepter que l’histoire soit finie. Les amitiés ne sont pas forcément éternelles, d’ailleurs, il n’y a personne que vous ne soyez obligée de vous coltiner à vie, même pas votre famille — sauf cas de jumeau siamois peut-être.
Se séparer d’un ami, c’est possible et parfois souhaitable.
Un ami peut vous ôter toute envie de le voir pour de très diverses raisons, et il y a mille façons dont vos « chemins de vie » peuvent diverger en cours de route. Il n’y a donc pas de culpabilité à avoir si votre relation arrive en bout de course, ou a besoin d’une pause. Ce sont des choses qui arrivent.
Il est facile de ne pas prendre ses responsabilités et d’esquiver la conversation de fond en étant hypocrite. Mais votre (futur-ex) ami n’apprécierait sûrement pas que tu continues à le voir par culpabilité et crainte de le blesser ! Certes, c’est un relou, mais il vaut sûrement mieux que ça.
De plus, vous n’êtes pas une horrible personne juste parce que vous souhaitez vous entourer de gens qui vous rendent heureuse.
Tout être humain recherche le plaisir et évite la souffrance. C’est à chacun de placer les curseurs de ses seuils de kif et de bad… Vous n’avez donc pas de raison de vous flageller d’avoir fait un choix qui vous semble sain pour vous-même.
Maintenant que vous avez gagné en sérénité quant au bien-fondé de cette décision, voilà des pistes pour dire gentiment bye-bye à ce pote qui vous irrite la rate.
Adiiiooooosss
Mettre de la distance, pour rompre avec un ami
C’est la voie ultime de ceux qui refusent la confrontation. De nos jours, on appelle aussi ça « ghoster » quelqu’un.
Vous disparaissez plus ou moins en douceur, des radars. Vous n’appelez plus, mettez du temps à répondre aux messages, déclinez les invitations. Cela peut signer la fin progressive de votre amitié, mais seulement si ce petit jeu est réciproque.
Dans le cas où la personne souhaite toujours vous voir, la ghoster serait juste impoli.
Si vous avez valorisé votre amitié dans le passé, vous devez à votre conscience un topo sur ce que cette personne peut désormais attendre de votre relation.
C’est-à-dire plus grand chose, donc.
Ceci dit, prendre raisonnablement ses distances pendant un temps peut préparer l’autre à la rupture au pire, et l’inviter à se remettre en question, au mieux.
Ne pas anticiper les réactions de l’autre
Ce qui nous retient de parler, c’est souvent la peur de la réaction de l’autre.
Effectivement, cette personne va peut-être se vexer ou vous en vouloir jusqu’à la mort. Mais si vous faites de votre mieux pour exprimer vos sentiments sans blesser l’autre, la suite n’est plus votre problème.
D’abord, parce qu’après cette conversation vous ne serez plus amis. C’est l’objectif, après tout.
Ensuite, parce que vous avez dit ce que vous aviez à dire, de la manière la plus honnête et cordiale possible. Vous avez rempli votre part du contrat, et vous êtes responsable votre sincérité envers les autres, pas des réactions qu’elle provoque.
Larguer quelqu’un et le consoler de la peine que ça lui fait sont deux rôles difficilement compatibles.
Dire les choses simplement
Se séparer de quelqu’un, ça n’est jamais facile, en amour comme en amitié. Pour vous inspirer, la Communication Non Violente peut aider à exprimer les besoins que cette relation ne nourrit plus.
Comme en amour, faire la liste de toutes les fois où l’autre a merdé ne sera guère constructif. Mettre en avant votre ressenti sera toujours mieux écouté que des attaques à grands coups de jugements !
Andrea Bonior est l’autrice de The Friendship Fix, un guide complet pour choisir, perdre et garder ses amis. Elle conseille dans cet article de jouer la carte de la transparence avec une déclaration du type :
« Tu as dû remarquer que je traîne plus beaucoup avec toi. Pour être honnête, ma vie est tiraillée entre plusieurs directions en ce moment.
J’ai toujours accordé de l’importance à notre relation mais je n’ai plus le temps de l’entretenir aujourd’hui. »
Cette personne, qui a un jour compté à vos yeux, mérite au moins cette clarté, selon l’experte. C’est un peu fourbe de prendre le manque de temps pour excuse mais toujours plus diplomate que « Je ne te supporte plus ».
Ecrire une lettre
Il est possible que l’idée du face-à-face avec votre futur ex-pote vous tétanise, que la distance ou votre histoire le rende impossible. Coucher vos sentiments sur papier peut constituer un bon moyen de communiquer, via ces formidables outils qu’on appelle les mots.
La lettre peut expliquer ce qui vous pousse à rompre, mais aussi revenir sur les bons moments passés, si ça te semble juste. C’est l’occasion de nuancer le propos en exprimant votre gratitude pour ce que votre relation vous a apporté jusque-là.
Je terminerai donc ce tuto sur une note d’optimisme : ne soyez pas triste parce que c’est fini, soyez heureuse parce que c’est arrivé !
À lire aussi : Pourquoi la rupture Cyprien-Squeezie nous rend-elle si tristes ?
Crédit Photo : Vera Arsic / Pexels
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Les Commentaires
Je ne parle pas de cas comme les vôtres mais bien du ghosting connu comme "je disparais sans crier gare alors que tout allait bien" et qui est le ghosting le plus fréquemment mis en pratique.
Ce que vous faîtes s'appelle le "No contact" qui est différent dans l'intention. C'est la même chose sur le papier mais pas du tout le même mécanisme psychologique. Essayons de ne pas intervertir les mots sinon on ne se comprendra pas.