Ça y est, ton dossier de location vient d’être accepté par ton nouveau propriétaire. Après plusieurs loopings émotionnels chez les confrères de Stéphane Plaza, te voilà, les clés dans le creux de la main, sur le seuil de ton nouvel appartement. Il est beau, il est clair, il est au sixième étage sans ascenseur putain mais surtout, il est (presque) à toi.
Tu as déjà plein de bonnes idées pour magnifier chaque millimètre carré du parquet flottant de la pièce principale. D’ailleurs, tu as appris hier soir qu’on ne pouvait pas créer plus de 500 tableaux sur Pinterest. Du coup tu as ouvert un compte doublon.
Tu as des projets pour vous deux, pour l’avenir. Le premier, c’est de te débarrasser de cet affreux mur blanc cassé.
Cet appartement, tu promets de le choyer plus que ton lapin nain, ou le fils de ton cousin que tu gardes un mercredi soir sur deux. Tu as des projets pour vous deux, pour l’avenir. Le premier, c’est de te débarrasser de cet affreux mur blanc cassé, jauni par les rayons du soleil, qui donne à ta pièce un air de salle d’attente.
Peindre un mur, quand on n’est pas propriétaire de son logement, n’est pas interdit pas la loi. Celle-ci considère les travaux de ce type comme de simples aménagements qui n’altèrent en rien le bien loué.
Attention, si tu décides de créer un plafond voie lactée, d’ajouter des plinthes vert fluo et quelques rayures murales jaunes et roses, ton/ta propriétaire pourra quand même décider de taper dans ta caution, sauf si tu remets tout en état avant de partir.
Cependant, rien ne t’empêche de tremper ton rouleau dans d’autres teintes que le blanc, le beige et le gris clair !
À lire aussi : Ces trucs que j’aimerais faire dans mon appart’ (sans demander au proprio)
Si tu as déjà planifié ton expédition secrète chez Leroy Merlin, enfile un vieux t-shirt, je t’explique comment bien peindre ton mur et éviter les gros ratages.
Peindre un mur : la préparation
Avant toute chose, même s’il ne s’agit pas de la partie la plus marrante, il faut impérativement que tu prépares l’endroit où tu t’apprêtes à peindre. Que ce soit une pièce entière ou un simple mur, il est humainement impossible de ne pas faire (ne serait-ce que) une dégoulinure sur le sol (ou sur tes Stan Smith neuves).
- Première solution : peins en chaussettes (moches)
- Deuxième solution : achète du masking tape
Même s’il ne s’agit pas de la partie la plus marrante, il faut impérativement que tu prépares l’endroit où tu t’apprêtes à peindre.
Non, pas le petit, coloré, qui fait joli sur les murs mais qui se décolle tous les trois jours. Le vrai-bon-masking-tape de vrai-peintre-en-bâtiment (aussi appelé scotch de peintre) !
Celui-ci te servira à couvrir la démarcation entre le mur et le plafond/le sol/un autre mur. Il te sauvera la vie si tu n’as jamais été forte en coloriage quand il ne fallait pas dépasser ou si tu n’as franchement pas le temps de t’embêter avec ces conneries.
Aussi, n’oublie pas de déboîter les boîtiers de prises électriques et interrupteurs (ou d’en faire le tour avec ton ruban adhésif également) et de passer un enduit pour boucher les trous avant de commencer quoi que ce soit !
À lire aussi : Le masking tape en cinq idées cool #1
Walt et Jesse hésitent entre le bleu de prusse et le cobalt pour la porte des waters (mais sont bien équipés) (elle était facile celle là).
Si tu as décidé de repeindre ton plafond — laisse-moi te faire un câlin d’encouragement avant — il faut alors que tu tapisses tout le sol histoire d’éviter les coulures. Sois fort•e.
Choisis bien la couleur pour peindre ton mur
Décider de donner un peu de vie à ta salle de bain est une bonne idée… si tu sais quelle couleur utiliser ! Je ne suis pas là pour te dire que le vert pomme, ça donne franchement pas bonne mine à six heures du matin.
D’ailleurs, la déco c’est comme la mode : on en fait ce qu’on en veut. Mais, si tu es en panne d’idée, voilà de quoi te mettre sur le chemin du nuancier Dulux Valentine.
En général, les couleurs flashy sont à éviter dans les lieux de repos car elles excitent l’esprit. Pour ta chambre, tu peux partir sur les teintes pastel (Rose quartz et bleu Serenity, mes colow sûres) ou toutes les nuances foncées (mais chaudes) pour un côté grotte-cocon.
Au contraire, un mur rouge ou jaune citron sera parfait pour les lieux de création (la cuisine ou le bureau) (mais à oublier si tu es d’un naturel hyper stressé et énervé). Jusque-là, on est logique.
© Marie Mersier et Avenue
Pourtant, tes résultats aux tests psychologiques des magazines qui traînent chez ton/ta médecin ne sont pas le seul critère à prendre en compte. Le plus important, en matière de couleur, c’est la lumière.
Le plus important, en matière de couleur, c’est la lumière.
En effet, une teinte ne ressortira pas de la même façon aux différentes heures de la journée, en fonction de son exposition. Si ta pièce est exposée Nord, donc assez peu lumineuse, évite le blanc qui, au lieu d’illuminer la pièce, ressortira terne, gris ou verdâtre.
Si tu as de la lumière le matin, tu peux utiliser des couleurs chaudes et douces pour gagner en « cocooning » le soir.
Pour finir, si ta pièce est ensoleillée toute la journée, tu as tiré le Dracaufeu méga-évolution shiny : tout est possible.
Tout dépend du style que tu souhaites donner à ton intérieur. Prenons l’exemple d’un couloir une pièce de passage souvent sans fenêtre et plutôt sombre. Tu peux décider de pallier ce manque de luminosité en utilisant un blanc avec de légers reflets bleutés ou rosés… ou la jouer pièce secrète ou cabinet de curiosité avec un gris foncé mat et une lumière tamisée. C’est comme tu veux, tu choiz.
À lire aussi : 8 astuces déco pour une ambiance cabinet de curiosités
© Architectural Digest et Denis Krasikov
Attention, la peinture posée sur le mur te paraîtra toujours un peu plus foncée que sur le nuancier !
Une fois ta couleur définie, il va falloir que tu détermines sa teinte. Pour ça, le plus simple est de te rendre directement au magasin pour prendre plusieurs nuanciers selon les marques de peintures qui t’intéressent. Attention, la peinture posée sur le mur te paraîtra toujours un peu plus foncée que sur le nuancier !
D’ailleurs, il est possible qu’une couleur te semble super sous les néons de la boutique, et absolument dégueu une fois dans ton salon. Pour être sûr•e de toi, tu peux acheter un petit pot et faire un test avant de te lancer et de te rendre compte que le résultat n’est pas celui que tu espérais.
… et ta finition !
Je ne t’apprends rien en te disant que si tu as prévu de repeindre une porte en chêne, tu as tout intérêt à te diriger vers une peinture pour boiserie et non de l’aquarelle. Cependant, il existe plusieurs finitions de peinture et il faut bien réfléchir avant de la choisir.
- Le mat est velouté, doux et très classieux. Mais attention, il est aussi très fragile. À éviter donc dans une entrée passante, dans une cuisine ou si tu as décidé de rejouer cette scène :
On ne frotte pas son corps contre les murs, donc.
- La finition satinée est la plus utilisée car elle permet d’être nettoyée très facilement. Le rendu se situe entre le mat et le brillant. Elle est facile à appliquer et convient à toutes les pièces.
- La peinture brillante est un peu moins à la mode mais peut donner un super effet si elle n’est pas utilisée partout. À la manière d’un miroir, elle capte la lumière et peut donner l’impression d’agrandir la pièce. Elle est aussi très résistante et donc appréciée dans les salles de bain humides.
Peindre en haut, en bas, à gauche ou à droite ?
Tu as donc opté pour un fuchsia ultra-brillant pour mettre en valeur ta cabine de douche. Bien, mais maintenant, un autre dilemme se pose : quel mur vas-tu choisir ? Pour le définir, il te suffit de réfléchir à la construction de ta pièce afin de mettre en valeur ses atouts ou corriger ses défauts.
- Les couleurs claires ont tendance à agrandir la pièce, contrairement aux sombres.
© Bjurfors et Michael Timsit
- De manière générale, les couleurs sombres permettent de structurer la pièce. Du coup, un mur coloré au fond permet de raccourcir une pièce trop longue et un ou deux murs colorés sur les côtés la rallonge en diminuant sa largeur.
© Little House of Four et Blueberry Home
- Un plafond peint diminue la hauteur sous-plafond (du coup) et un sol foncé permet de donner un peu de « matière » à une pièce uniforme.
© Inside Closet et Devitt Stevens
Prête à peindre ton mur ? Let’s go !
Rappelle-toi, la peinture, c’est comme le vernis à ongles et les protections hygiéniques : mieux vaut deux petites couches qu’une grosse. Attends bien qu’elle soit sèche.
Maintenant que tu es paré•e au décollage, il est temps de t’équiper comme il se doit pour peindre ton mur. Il te faudra tout d’abord un pinceau. Il te permettra de dégager les angles, de peindre les radiateurs et tous les endroits où tu as mis ton masking tape.
Ensuite, si tu as beaucoup à faire, le plus simple est d’utiliser un rouleau (à poils courts si jamais tu utilises de la peinture brillante et donc plus collante).
Rappelle-toi, la peinture, c’est comme le vernis à ongles et les protections hygiéniques : mieux vaut deux petites couches qu’une grosse. Même si celle que tu as choisi s’auto-proclame « mono-couche », rares sont les produits qui le sont vraiment.
Pense à bien étirer ta peinture pour éviter les coulures et attends toujours un peu plus que le temps de séchage prévu pour éviter les méga-cata. Une fois ta ou tes dix couches passé•es et sèche(s) (bon, un entre-deux c’est bien aussi), tu peux retirer le masking tape et admirer ton œuvre, la larme à l’œil.
Bravo, tu peux désormais t’affaler sur le canapé comme une larve de mouche (et payer ton loyer du mois). Tu feras gaffe quand même, t’as un peu de fuchsia dans les cheveux.
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires