Encore une question pour la Daronne ! Saura-t-elle y répondre sans être trop à côté de la plaque ? Hummm, joker.
La question de la semaine : comment motiver mon mec à faire un enfant ?
Chère Daronne,
Je m’appelle Clélia, j’ai 30 ans. Je suis en couple avec mon mec depuis bientôt 15 ans (oui, la moitié de ma vie, je n’en reviens pas moi-même).
Je voudrais avoir un enfant avec lui. Jusqu’à peu, il ne voulait pas. Désormais, il y réfléchit. Je me demandais si tu avais des conseils pour accélérer un peu le mouvement s’il te plait ?
Il me sort l’excuse que l’on n’a pas fini les travaux, mais concrètement, il ne nous reste qu’une chambre à faire, donc ça va. C’est lui qui gère la contraception depuis plusieurs années (chacun son tour…).
Bref, si tu as des conseils pour qu’il saute le pas plus rapidement. Ça fait quand même 6 ans que j’attends qu’il se mette à y réfléchir… Je ne veux pas attendre 6 ans de plus !
Merci d’avance pour tes conseils avisés et pour tes articles !
Bises,
Clélia.
La réponse de la Daronne
Ma petite perruche,
Pas facile de gérer un désir d’enfant non partagé (ou du moins non aligné dans la même sphère temporelle). Je peux comprendre ta frustration. Surtout qu’après 15 ans de vie de couple avec la même personne, tu le connais suffisamment pour savoir si c’est une bonne idée de mélanger vos patrimoines génétiques pour se lancer dans cette nouvelle aventure ensemble.
Mais, est-ce que je t’ai déjà dit qu’avoir des enfants, c’est chaud ? Pas genre « chaud, mais ça va », mais bien « ah putain, c’est hard, pourquoi on a décidé d’enlever la capote déjà ?! »
Si je te dis ça, c’est parce qu’entre vouloir un enfant et l’avoir, il y a tout un lot de désillusions que tu vas devoir te taper, et que c’est mieux pour cela d’avoir à tes côtés quelqu’un qui voulait fabriquer votre héritier tout autant que toi.
Quand c’est voulu des deux côtés, c’est déjà balèze à assumer, alors si c’est une envie à moitié partagée, ça peut engendrer des prises de têtes et des engueulades assez hallucinantes.
Est-ce que tu as envie d’avoir un enfant avec un gars qui y va à contrecœur ? Pas trop. Mais tout ça, j’imagine que tu le sais déjà.
Si tu penses que ton mec en a aussi envie que toi, mais qu’il a peur et se planque derrière des excuses, voici quelques options (plus ou moins louables) pour accélérer un peu le processus :
- Tu peux y aller franco et lui foutre un ultimatum, à coup de « je te laisse six mois / un an pour te décider sans pression (ou si peu) et ensuite, j’ai besoin d’une décision ferme passé ce délai ». Si la réponse est « oui, allons-y pour les ébats sans contraception » dans ce cas youpi, c’est parti. Si la réponse est « non, je n’en veux vraiment pas », il va falloir malheureusement que tu te questionnes sur la suite pour ton couple et ta vie. Est-ce que tu es prête à renoncer définitivement à ton envie de te reproduire ? Est-ce que tu te sens capable d’envisager de te séparer de ton mec pour voir si l’herbe est plus fertile ailleurs ?
- Tu peux aussi la jouer méga-fourbe et lui faire un enfant dans le dos, en trouant les capotes (dans l’hypothèse où ça soit votre moyen de contraception). Pas sûre que ton couple survive à ça et que l’enfant soit accueilli dans les meilleures conditions ensuite, mais c’est à toi de voir jusqu’où tu es prête à aller. (NDLR : Ceci est un conseil foireux de la Daronne, faut jamais faire ça en vrai hein)
- Tu peux lui balancer des chiffres, PowerPoint et graphiques camemberts à l’appui, pour lui montrer que la fertilité décline avec l’âge et lui rappeler ainsi pourquoi ça urge un peu et que « chaton, il va falloir que tu te décides plus vite, là. »
- Vous pouvez aussi faire des listes ensemble des craintes / peurs que vous avez à l’idée d’accueillir un enfant et essayer de voir ce que vous pouvez trouver ensemble comme solutions.
- Tu peux aussi essayer de le motiver en ne le mettant en contact qu’avec les bébés adorables et qui ne bavent pas trop dans votre entourage. Pour être sûre du potentiel mignon des marmots, tu peux leur faire passer un casting façon La France a un incroyable talent. Ah oui, et prévois aussi les rencontres lorsque les bébés sont de bonne humeur, genre après la sieste ou après le goûter. Un bébé est carrément plus sympa reposé et avec le ventre plein, un peu comme moi.
- Enfin, tu peux la jouer méga-romantique, en lui écrivant une lettre d’amour qui liste toutes les raisons pour lesquelles tu veux un gamin avec lui (et lui chanter la nuit dans son sommeil Un enfant de toi de Phil Barney).
Ton mec ne semble pas totalement fermé à la discussion, puisqu’il est passé de « non » à « je réfléchis ». C’est un peu comme l’évolution des Pokémon : on attend la 3ᵉ étape définitive avec impatience.
Si tu veux de l’anecdote personnelle (je sais que tu adores ça), sache que mon Jean-Roger n’a jamais lutté contre le fait de faire un enfant. Au contraire, il a été très rapide dans sa décision (et sa conception, mais ça, c’est une autre histoire), puisqu’il n’avait absolument pas conscience de ce qui l’attendait et qu’en vrai, il pensait surtout qu’il n’aurait pas grand-chose à faire puisque j’allais tout gérer.
Quel naïf ce Jean-Roger ! S’il avait su qu’il allait se faire vomir dessus plusieurs fois par jour, qu’il allait devoir torcher d’autres fesses que les siennes, que ses économies allaient fondre comme neige au soleil et que tous ses dimanches matins seraient aussi joyeux que des lundis, il aurait peut-être voulu réfléchir un peu plus lui aussi, avant de prendre perpète comme c’est le cas aujourd’hui.
Peut-être que ton mec sait ce qui l’attend. Peut-être qu’il a vu ses potes devenir parents et galérer, et qu’il n’a pas envie de s’embourber tout de suite. Peut-être qu’il a envie de profiter de sa vie de nullipare et de finir proprement les travaux de votre maison sans avoir un bébé à quatre pattes qui le suit à la trace et qui mange les clous tombés au sol et joue avec un marteau.
Ou peut-être qu’en vrai, il n’a pas du tout envie de devenir père et qu’il flippe de te le dire, parce qu’il sait que ça va créer un fossé entre vous et que vous risquez de vous séparer.
Je ne peux te conseiller qu’une chose, et c’est même pas une astuce foireuse pour une fois : parlez-en. En long et en travers, à l’écrit ou à l’oral, seuls ou accompagnés d’un thérapeute s’il le faut, mais parlez. Si vous ne le faites pas maintenant et qu’il cède à ton désir sous la pression, personne ne sera gagnant dans cette histoire, pas même toi.
Un bébé n’a pas de SAV malheureusement, tu ne peux pas le ramener à la maternité une fois qu’il est né. Déjà que faire un enfant avec un partenaire 100% motivé, ça déconne souvent, alors imagine s’il n’est pas autant à donf que toi, ça peut vite faire tourner la mayonnaise.
Bon courage ma petite crêpe au sucre et envoie-moi un faire-part (ou pas ) !
Je te laisse, je retourne me faire baver dessus,
La bisette,
Ta Daronne
Voilà, c’était le 8ᵉ épisode de notre courrier du cœur baptisé “Chère Daronne”, qui parle d’amour bien sûr, mais aussi de relations humaines compliquées.
Nous répondons à VOS questions avec une grosse louche d’humour et d’autodérision, un petit peu de bienveillance et quelques conseils plus ou moins foireux de la daronne le cas échéant. Vous pouvez retrouver les épisodes précédents ci-dessous :
1 – Chère Daronne, mon mec passe sa vie sur Tinder, que faire ?
2 – Chère Daronne, le confinement encroûte mon couple, help !
3 – Chère Daronne, j’ai un bébé de 9 mois et le manque de sommeil me fait vriller, help !
4 – Chère Daronne, comment faire taire mon voisin bruyant sans finir en prison ?
5 – Chère Daronne, aide-moi à faire comprendre à mon mec qu’il étend mal le linge
6 – Chère Daronne, le père de mon bébé se fout de ma tronche, que faire ?
7 – L’ambiance au boulot est ultra pourrie et je n’en peux plus, comment réagir ?
8 – J’ai peur de perdre mes amies après avoir eu un enfant, help !
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