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Parentalité

Comment garder un bébé pour la première fois (sans le tuer)

Vous allez garder un bébé pour la première fois (ou presque) de votre vie et vous avez peur de faire une connerie et de le rendre tout cassé à ses parents ? Pas de panique, on vous file quelques petits tips du débutant.

Article publié initialement le 22 octobre 2020

C’est pas une couche sale qui va vous faire flipper ! Si vos potes ou des personnes de votre famille ont eu la grande idée de se reproduire et de fabriquer un être humain, il peut arriver, par bonté d’âme ou par chantage affectif, que vous soyez assignée à la garde du bébé pendant quelques heures.

Sauf que vous n’avez peut-être jamais eu la responsabilité d’un autre être vivant, à part le cactus de votre mamie Paulette, et quand on voit la tronche de la plante après que vous l’ayez rendue à sa propriétaire, on peut comprendre que le fait de garder un bébé tout neuf vous angoisse quelque peu.

Par altruisme pur, je vous ai fait un petit topo des choses à savoir sur le fonctionnement d’un enfant de moins d’un an, qui ne parle pas, ne mange pas seul, ne va pas aux toilettes et ne sait même pas encore marcher. Un boulet, oui c’est exactement ça.

Promis, après la lecture de cette liste, vous serez capable de rendre à ses parents le bébé gardé sans prier pour qu’ils ne remarquent pas toutes les conneries que vous avez pu faire. De l’altruisme, je vous dis.

Vous êtes prête ? Mise en situation, c’est parti.

À lire aussi : Débutante ou experte : à quel point maîtrisez-vous le vocabulaire de la parentalité ?

Le bébé pleure, je fais quoi ?

Déjà, il faut identifier les pleurs, et procéder par élimination. Faut cocher un certain nombre de cases, un peu comme au bingo.

Consoler les pleurs de séparation

Est-ce qu’il pleure tout de suite après le départ de ses parents en vous regardant de travers genre « C’est qui cette meuf que je ne connais pas qui me tient dans ses bras ? » Bah voilà, la réponse est dans la question.

Il ne vous connait pas, il flippe, il veut voir ses parents. Comment faire dans ces cas-là ? Essayez de lui changer les idées le plus vite possible pour qu’il passe à autre chose et qu’il zappe qu’il est en présence d’une inconnue qui ne ressemble pas franchement à ses géniteurs.

Mais comment on change les idées à un bébé qui n’est pas capable de tenir une conversation ? C’est là que les jouets interviennent, les trucs qui font « pouet pouet », ceux qui ont des couleurs et qui peuvent s’agiter et faire du bruit, mais vous pouvez aussi chanter une petite chanson ou mettre une playlist comptines sur Deezer si votre voix tient plus du mort-vivant que de la princesse Disney et que ses pleurs s’intensifient rien qu’en vous écoutant.

Vous pouvez également vous balader dans toute la maison avec le bébé dans vos bras et lui raconter ce que vous voyez, bref : changez-lui les idées. Généralement, au bout de quelques minutes, il se calme. Lui filer son doudou imprégné de l’odeur de ses parents peut aussi pas mal aider, au cas où.

Apaiser les pleurs de faim

Si le bébé que vous gardez n’a pas franchement bronché depuis deux heures, et que tout à coup il se transforme en gremlin, c’est peut-être qu’il a la dalle. Techniquement, s’il est encore tout petit, c’est que l’heure du biberon a sonné et qu’il faut rapidement nourrir l’enfant avant qu’il ne s’attaque aux pieds de la table.

Si les parents de l’Héritier que vous gardez sont un minimum consciencieux, ils vous auront dit (ou écrit, c’est encore mieux), ce que sa majesté de la couche-qui-pue désire faire passer dans son estomac. Biberon de lait, compote, purée, un Big Mac ou un kebab, vous saurez à l’avance quoi lui faire à grailler, et avec un peu de chance, tout sera déjà même déjà disposé dans la cuisine et prêt à être réchauffé.

Si vous avez une vague idée de ce qu’il doit manger mais que les parents ne vous ont pas filé de mode d’emploi avant de partir, pas de panique, les fabricants de la bouffe pour bébé adorent mettre des modes d’emploi partout.

Ainsi, sur la boîte de lait en poudre, vous saurez exactement combien mettre de cuillères dans l’eau du bib, et vous saurez combien de temps il faut faire réchauffer une purée sans que ça ne crame le palais du divin enfant. Pratique.

Calmer les pleurs de la couche sale

Il vient de manger donc il n’a pas faim, il est avec vous depuis un certain moment donc il n’a pas peur, mais alors pourquoi il pleure ? La douce odeur qui émane de son entrejambe n’y est peut-être pas pour rien.

Effectivement, rares sont les bébés qui aiment avoir la crotte aux fesses ou la couche humide (même si y en a qui kiffent) et il est probable qu’il manifeste son mécontentement en hurlant jusqu’à en devenir tout rouge, pour le plus grand plaisir de vos oreilles. Vous y êtes, il va falloir lui changer sa couche, c’est LE grand moment que l’on peut facilement redouter quand on n’a pas l’habitude.

Pourtant en vrai, c’est pas compliqué. Si vous avez un peu anticipé le truc, vous avez peut-être déjà observé le parent du bébé effectuer la besogne et vous allez essayer de reproduire la manœuvre. Si vous n’avez pas pu le faire, je vais tenter de vous expliquer simplement les étapes à suivre :

  • Poser le bébé sur le dos sur la table à langer ou sur le lit.
  • Ne pas le déshabiller entièrement, mais enlever juste son pantalon/collant/legging et declipser les petits boutons du body.
  • Ouvrir la couche en enlevant les languettes, et caler le devant de la couche sous les fesses du bébé.
  • Prendre un coton et l’humidifier avec les produits à disposition, comme du liniment, de l’eau nettoyante ou de l’eau tout court.
  • Répéter l’opération jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à nettoyer, en partant du haut vers le bas.
  • Si rien ne vous a été précisé au sujet d’une crème à rajouter ensuite par les parents, n’en mettez pas, dans le doute.
  • Choper une couche propre, attraper les jambes du grumeau qui gigote pour lui lever les fesses, et glisser la couche ouverte à plat sous le boule dans le bon sens. Pour savoir quel est le bon sens justement, il faut que les languettes collantes qui attachent la couche soient du côté dos du bébé.
  • Petit tip : pour les garçons, il faut faire gaffe que son zgeg soit bien positionné vers le bas de la couche, pour éviter de devoir changer toutes ses fringues au prochain pipi.
  • Vous refermez le body, vous remettez les vêtements, et hop, roulez jeunesse.

Attention, information de la plus haute importance : ne laissez jamais un bébé seul sur une table à langer. Il faut constamment avoir une main posée sur lui, pour éviter qu’il ne roule sur lui-même et ne se casse la margoulette. Vous avez peur de le faire tomber ? Installez une serviette par terre, et changez-le à même le sol, ça marche aussi.

Soulager les pleurs de fatigue

Il a mangé, il est propre, il a joué, et il se met à chialer ? Ah bah ne cherchez pas, il a sûrement besoin d’une bonne sieste. Bah oui, au bout d’un moment, ça fatigue ces petits machins. Dans ces cas-là, vous pouvez faire comme vous le sentez et le bercer dans vos bras doucement pour qu’il s’endorme, ou bien le poser dans son berceau en restant à côté, avec une petite musique douce pour l’endormir.

Son rituel d’endormissement vous aura sûrement été fourni par ses parents. Mais après, si les techniques qu’ils vous ont données ne marchent pas avec vous parce que vous êtes vous justement, et pas son géniteur, vous pouvez vous adapter et faire au feeling.

Si vous voyiez qu’il se met à hurler du moment que vous le posez dans son lit alors qu’habituellement c’est de cette manière qu’il s’endort, prenez-le dans vos bras, rassurez-le, bercez-le, et ça va venir tout seul.

Les parents ne vous en tiendront pas rigueur si, pour une fois, le rituel du coucher n’est pas le même que d’habitude. Le tout est qu’il se sente suffisamment en sécurité pour qu’il s’endorme.

Si vous avez coché toutes les cases et que malgré tout cela, il continue à pleurer, un petit coup de fil aux parents vous aidera à comprendre ce qui se passe et à aviser ensuite.

Attention, information de la plus haute importance : si jamais vous n’arrivez pas à calmer ses pleurs, que les parents ne répondent pas au téléphone et que vous sentez que vos nerfs lâchent, NE SECOUEZ JAMAIS LE BÉBÉ. JAMAIS. Si vous voulez connaître les conséquences du syndrome du bébé secoué, n’hésitez pas à vous rendre sur cette page d’Ameli.fr.

Si vous sentez que vous perdez patience et que vous allez craquez, posez le bébé dans son berceau même s’il hurle, et allez respirer un bout coup à la fenêtre. Il vaut mieux un bébé seul dans sa chambre, en sécurité dans son lit à barreau, plutot que les conséquences tragiques d’une action violente et irréversible. 

Comment je fais pour aller aux toilettes ?

Forcément, quand on la charge d’un bébé, on ne s’imagine pas une seconde le laisser seul pendant qu’il est sous sa responsabilité. Mais il y a « seul » et « seul ». Par là j’entends : non, vous ne pouvez pas le laisser tout solo dans l’appart’ pour aller vous acheter un paquet de clopes.

Mais quid d’un pipi rapide ? Eh bien ça dépend de votre désir d’intimité, de votre dextérité, et du poids du bébé. Si vous préférez être toute seule face à vous-même dans les toilettes, ou bien que le bébé pèse 13 kg, ou que vous ne savez pas tenir un lardon d’une main tout en vous essuyant le fessier de l’autre, il vaut mieux le poser dans un endroit sécurisé le temps de faire votre petite affaire.

Par endroit sécurisé, j’entends par exemple son berceau, dénué de tout objet qui pourrait le blesser, même si ce n’est qu’une peluche (il pourrait s’étouffer). Il y a aussi l’option du parc – qui n’est pas un parc avec des arbres hein, je parle d’un endroit avec des barreaux dans lequel l’enfant joue, si les parents en ont un. Vous pouvez le poser quelques instants, et aller faire un petit pipi rapide.

Concrètement, si le bébé ne risque pas de tomber, de s’étouffer, de boire une bouteille de Javel à même le goulot ou d’allumer la gazinière, vous pouvez le laisser quelques minutes pour aller à votre petite affaire.

À quoi je dois faire gaffe pour qu’il ne finisse pas aux urgences ?

C’est bien mignon de faire attention autant que possible, mais parfois, les accidents ça arrive. Il y a plusieurs points et détails auxquels vous devez faire vraiment attention si vous voulez éviter de filer aux urgences et de vous brouiller avec ceux dont vous gardez l’enfant.

La culpabilité de casser le bébé de quelqu’un d’autre (ou un bébé tout court d’ailleurs) peut être forte, alors évitons de finir à l’hosto, ça vaut mieux pour tout le monde.

Pour ce faire, il faut, comme je vous l’ai dit plus haut, ne jamais JAMAIS laisser le bébé seul sur la table à langer pour éviter qu’il ne roule sur lui-même et qu’il ne tombe. Un bébé qui tombe, c’est pas le meilleur truc, vous vous en doutez, ça ne donne jamais rien de bon.

S’il est tout petit, il faut bien faire attention à sa tête quand vous le portez, à accompagner sa nuque avec vos mains, parce que c’est pas très musclé ce petit truc. Et n’appuyez jamais sur la fontanelle, la partie molle en haut du crâne du bébé. J’vous promets, ce trou n’est pas l’emplacement du bouton stop de l’enfant, et appuyer dessus peut juste l’envoyer aux urgences. La fontanelle, c’est la kryptonite des bébés, en gros. Vous pouvez caresser sa tête hein, mais allez-y en douceur.

Bien sûr, il ne faut pas faire tomber le bébé, ça ne rebondit pas ces trucs-là. S’il tombe, il peut se faire mal, comme tout être vivant. Mais bon ça, je ne pense pas trop devoir le préciser, non ?

Également, s’il ne faut pas que vous le fassiez tomber, il faut aussi éviter qu’il ne tombe tout court. Alors oui les chutes, surtout avec un enfant qui apprend à marcher, c’est normal, mais s’il se casse la tronche dans les escaliers, c’est moins fun. Faites donc bien gaffe, si jamais il y a des marches, à ce que l’enfant ne se prenne pas pour une bille ou un ballon, ça peut faire très mal.

Enfin, une chose à laquelle il faut faire grandement attention, c’est aux petits objets. Partons du principe que les enfants en bas âge foutent absolument tout ce qu’ils trouvent à la bouche, allant des cubes de jouets destinés à ça aux cailloux, aux piles et aux bouts de verre. Tout, ils mettent tout à la bouche. Et le pire, c’est qu’ils n’ont pas de dents ou peu, peuvent s’étouffer avec n’importe quoi, bref c’est vraiment le truc auquel il faut faire gaffe.

Je fais quoi s’il y a vraiment un problème ?

Si malgré tout cela, vous avez des doutes, des peurs, s’il y a un accident ou une maladie qui surgie, vous dégainez votre téléphone.

Si c’est une question pratique n’incluant pas un évènement dangereux, vous passez un coup de téléphone aux parents. Généralement, ils savent beaucoup de trucs même s’il n’en n’ont pas toujours conscience, et ils sauront vous rassurer ou vous aiguiller. Après tout, c’est eux qui l’ont fabriqué ce bébé, ils le connaissent pas mal.

S’il y a un accident, que l’enfant est tombé de la table à langer sur la tête par exemple, vous appelez le Samu, puis les parents. Les priorités changent dans ces cas-là, et la prise en charge doit être très rapide pour le bébé. Les parents doivent attendre dans la liste.

Aussi, si vous voulez être au taquet et gagner la palme du baby-sitter du jour le plus performant, vous pouvez aussi vous inscrire à des ateliers d’initiations aux gestes de premiers secours pour les enfants et nourrissons. La Croix Rouge propose des formations partout en France, et clairement, ça peut sauver des vies.

Enfin, avant que les parents ne quittent le domicile en vous laissant la charge de leur progéniture, vous pouvez leur demander de vous faire une petite fiche sanitaire, en notant par exemple le poids et la taille de l’enfant, ses allergies connues, sa date de naissance, ce genre de détails qui peuvent être indispensables pour les secours en cas de prise en charge.

Bien sûr, il faut aussi qu’ils vous laissent le carnet de santé, la bible du bébé, là où tout est marqué, des vaccins effectués au poids qu’il faisait quand il est né.

Avec tout ça, vous devriez survivre quelques heures ou une journée, et le bébé aussi. Du moins, jusqu’à ce que les parents rentrent.

À lire aussi : Combien ça coûte de faire garder son enfant par une assistante maternelle ?

 


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