Article publié initialement en décembre 2021
Quiconque a déjà tenté de faire garder ses enfants un 31 décembre sait que la solidarité familiale est une jolie expression qui n’a plus aucune valeur à la seconde même où nos proches supposément dévoués ont trouvé un vague plan de réveillon, même si ce vague plan implique de manger de la terrine de saumon industrielle arrosée de mousseux devant « Le Grand Bêtisier ».
En désespoir de cause, nous envisageons de faire appel aux services d’un ou une baby-sitter, mais même en y mettant toutes nos économies, il nous manque encore un peu plus de 30 000 euros. Le constat est sans appel : nos enfants seront avec nous pendant le réveillon.
Mais ce n’est pas ça qui va nous arrêter, comme nous le prouvent mes petits conseils pour réveillonner à l’ancienne avec ses enfants dans les pattes.
Conseil numéro 1 : faire la fête à la maison
En termes de logistique parentale, rien ne vaut un réveillon à domicile. Maintenant que nos âges canoniques et le Covid sont passés par là, plus personne n’a envie de s’entasser dans une soirée club ringarde animée par un type sans âge qui a choisi de se faire appeler Deejay Seb. Cela dit, personne n’a envie de faire le réveillon chez moi non plus. Pour appâter les potes, même les plus réfractaires, je ne recule devant aucune promesse démago : champagne en open bar, petits fours à l’œil et ambiance de folie.
Concernant la présence de mes enfants, je ne mens pas, mais enfin, je ne me vante pas non plus et certains découvrent donc le soir même que ma progéniture sera des nôtres, avec tout ce que ça implique de Shhhht moins fort, le bébé dort et de cigarettes à fumer dehors sous la pluie. Je ne culpabilise pas vraiment, la plupart de mes invités débarquent également escortés de leur propre marmaille, sans avoir prévenu au préalable. Quant aux childless de la soirée, ils réalisent peu à peu qu’ils sont tombés dans un piège sournois, mais c’est trop tard et ils ne peuvent plus faire marche arrière.
Conseil numéro 2 : trouver des occupations rentables aux enfants
Pour optimiser la présence de nos marmots et surtout éviter de voir toutes nos conversations d’adultes parasitées par de futiles « Mamaaaaan, Lucien il m’a planté une fourchette dans la main, y a du sang partout sur ma robe de princesseeeeeuh » et autres « Papaaa, Gloria elle a renversé une bougie de Noël sur mon bras, ça pique et ça sent la saucisse », je crée une diversion qui devrait les tenir occupés toute la soirée et je leur confie le service des plats et des boissons.
On sait à quel point les enfants sont intenses et dépourvus de tout second degré. En leur présentant la chose comme une mission de la plus haute importance, je m’offre l’aide gratuite d’un personnel certes ultra maladroit (éviter les flûtes en cristal) mais très impliqué.
J’évite cependant de leur demander d’assurer le spectacle. Ma fille serait certes ravie de faire démonstration de ses talents de chanteuse et de danseuse, mais vraiment, tout le monde s’en fout, il n’y a que moi qui puisse trouver un plaisir quelconque dans l’écoute de cette mignonne voix de crécelle.
Conseil numéro 3 : définir des rôles
Attention à l’abus d’alcool ! Comme dirait l’autre, quand les parents boivent, les enfants trinquent. D’ailleurs, personne ne s’interroge sur les raisons qui ont poussé les parents à boire HEIN MES PETITS TRÉSORS, mais passons.
Quand un des marmots échappera à la surveillance générale et se jettera du haut du canapé parce qu’il est un super-héros, mais qu’en fait non, il est juste un humain normal qui vient de s’ouvrir le front sur un coin de table en verre, ce sera clairement gênant de réaliser que tout le monde est tellement pété que plus personne n’est en mesure de prendre le volant pour le conduire à l’hôpital.
Au lieu de demander à chaque parent de gérer sa propre progéniture, on peut désigner UN responsable pour le groupe, par exemple une femme enceinte (mon lectorat se compose essentiellement de trentenaires, je suis donc assez certaine que vous avez ce modèle en nombreux exemplaires dans votre entourage) à qui on promettra une cuite monumentale l’année prochaine pendant que le reste de la troupe tournera à l’eau gazeuse pour gérer son bébé.
Conseil numéro 4 : le coucher des enfants
La question du coucher est centrale puisque je dois trouver l’équilibre entre un coucher suffisamment tardif pour espérer que mes enfants se lèvent plus tard que d’habitude le lendemain, mais pas suffisamment tardif pour qu’ils assistent à ma déchéance alcoolisée et mon interprétation enflammée du Chanteur de Daniel Balavoine (À CHAQUE FOIS). On les connaît les enfants, ça balance à la maîtresse et aux voisins et ma réputation est ruinée.
Admettons que ma stratégie visant à décaler la mise au lit pour m’assurer un réveil moins matinal fonctionne (soyons clairs, elle ne fonctionnera pas, mais admettons, pour les besoins de cet article), ce réveil n’interviendra pas pour autant aux alentours de 17 heures le lendemain après-midi. Or c’est le temps qu’il m’aurait fallu pour m’extirper de ma torpeur post vie nocturne débridée que je n’ai plus l’habitude de mener.
Alors avant d’aller me coucher, je n’hésite pas à débarrasser et à sécuriser l’espace au maximum pour pouvoir y lâcher mes fauves en toute autonomie le lendemain matin afin qu’ils restent en vie pendant que moi, en revanche, je décède dans mon lit.
Allez, je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année et je vous dis à l’année prochaine !
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Image en une : © Pexels/Polina Kovaleva
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