La créativité et moi, on n’était pas faites pour s’entendre. J’en ai longtemps été persuadée.
J’ai toujours cru que je n’étais pas créative. Pourtant, c’est pas faute d’avoir essayé…
Je n’ai jamais été créative
Petite, mes parents m’ont inscrite à plein de cours — batterie, piano, dessin, danse, etc. J’ai tenté plein de trucs, sans jamais dépasser une année de pratique.
Pendant mes années lycée, j’étais sur un forum d’écriture… où je passais plus de temps à raconter ma vie qu’à écrire des nouvelles ou des poèmes, malgré les ateliers d’écriture récurrents.
À la fac, j’ai tenté les cours d’écriture en petits groupes. J’y suis restée un semestre avant de lâcher l’affaire.
Je me suis même achetée un ukulélé pour essayer d’apprendre à jouer toute seule. Ça a duré trois mois, je lui ai trouvé un nom (Barnabé) ! Et je l’ai rangé dans son étui à jamais.
La musique et l’écriture faisaient partie des choses que je préférais. Alors, je suis partie du principe que si je n’étais bonne ni pour l’un, ni pour l’autre, c’est que le souci, c’était moi.
À défaut d’être créative, autant aider celles qui le sont
Sur ce forum d’écriture, je passais mon temps à lire les autres en admirant leurs tournures de phrases si poétiques, si évoluées.
J’essayais tant bien que mal de copier ce style d’écriture qui ne me correspondait pas du tout… et ça se voyait.
J’ai toujours rêvé d’être une âme romantico-mélancolique, car j’imaginais que c’était ça être créative — et donc, par extension être une artiste.
Sauf que c’est l’exact inverse de ma nature, qui est plutôt très positive et joyeuse !
Dès que j’avais quelque chose en tête, je n’y arrivais pas. C’était jamais comme je voulais, jamais ce que j’imaginais, jamais parfait. Bref, c’était jamais assez bien. Conclusion logique (non) : c’est moi qui n’étais pas assez bien.
Comme je m’étais résignée à ne pas être créative, je me suis tournée vers des études de gestion de projets culturels, en disant à qui voulait bien l’entendre :
« À défaut d’être une artiste, je vais aider celles et ceux qui le sont à réaliser leurs œuvres ! »
Quelle belle âme altruiste, dis donc.
Travailler dans un milieu créatif a changé mes perspectives
Quand je suis arrivée chez madmoiZelle, ma mission c’était de créer des podcasts. Tu as bien lu, dans la phrase précédente, il y a le mot « créer ».
Je me souviens, un mois après mon arrivée, être allée voir Fab en lui disant :
« Je sais pas faire, je ne suis pas créative. »
Ce à quoi, il m’a répondu avec un air interdit : « Mais qu’est-ce que tu racontes ? Je t’ai pas embauchée pour rien. »
Pour moi, c’était une montagne infranchissable. J’arrivais dans un endroit où il y avait que des meufs pleines de talent et d’idées, et j’étais là à me demander comment j’allais pouvoir faire des podcasts à partir de rien…
Plot twist : c’est avec des gens motivés et pleins d’idées (bonnes comme mauvaises) qu’on finit par faire des choses.
Les idées, c’est juste des pensées, si t’en fais rien. C’est ton temps, ton travail et tes brouillons qui font qu’elles deviennent autre chose.
En travaillant entourée de personnes qui, comme moi, passaient leur temps à avoir des idées et à les mettre en application, j’ai capté qu’avoir un entourage bienveillant, quand tu testes de nouvelles choses, c’est primordial !
Trouver sa voie pour être créative
Je le disais au début de l’article, j’ai fait plein d’activités créatives.
Ce qui me frustrait le plus, c’est que ça ne rendait JA-MAIS comme je voulais. Mais il faut dire que j’allais pas non plus passer 1000 heures à m’acharner sur un seul et même sujet.
En dessin, 2h me paraissaient interminables. Au ukulélé, en apprenant 3 accords, j’avais l’impression d’être un génie, mais j’étais incapable de les enchaîner correctement, et je lâchais l’affaire au bout de 30 minutes.
Jusqu’au jour où j’ai appris à mixer. J’avais jamais sauté le pas, alors que je voulais m’y mettre depuis plusieurs années.
Et tout à coup, les heures à s’entraîner sont passées comme une lettre à la Poste.
Dès que j’entends un morceau qui me plaît, je me demande si ça va faire danser les gens ou quel tempo il fait pour savoir avec quel autre titre je vais pouvoir l’enchaîner.
C’est là que j’ai compris l’importance du medium. C’était pas moi le souci, c’était juste que les autres formes créatives que j’avais testées ne me correspondaient pas !
Ça ne me dérange plus de rater plein de fois, de réussir une fois et de louper encore. Simplement parce que j’ai envie de me casser la tête pour faire le meilleur mix.
Maintenant que je suis créative, ça change quoi ?
Aujourd’hui, je ne (me) dis plus que je ne suis plus créative. Je sais que je le suis.
Avoir pris confiance en moi sur le mix, ça m’a aussi permis de reprendre confiance en moi et en mon travail.
J’ai enfin compris que toutes les idées, pour prendre forme, demandent du temps et du travail (ouais, il a fallu attendre 26 ans). Que pour une réussite, il y a probablement 32 échecs avant.
Dis-toi que j’ai tellement arrêté d’écouter mon syndrome de l’imposteur que j’ose dire que je suis DJ !
Même si j’ai encore plein de trucs à apprendre et à améliorer, la vérité c’est que j’ai fait danser 3000 personnes à Solidays en passant du son. Ça veut sûrement dire que j’ai bien fait mon taf.
Je me dis même que bientôt, je vais essayer de produire de la musique. Après tout, maintenant que je suis créative, pourquoi pas moi ?
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Les Commentaires
Mais en photo, j’ai clairement pas un « œil » inné pour ça. Je suis beaucoup plus littéraire que visuelle et c’est difficile de développer mon œil et ma créativité. Comme le dit Louise, le résultat est pas toujours comme je voulais ou PIRE les gens de mon cours de photo ont de bien meilleures idées que moi (qui n’est jamais été la meilleure en quoique ce soit en plus). Et là j’ai juste envie d’aller me réfugier sous ma couette en pleurant que je suis NULLE et ai la créativité d’un radis.