Initialement publié le 14 février 2012
Je sais pas vous, mais en ce moment, je suis d’une humeur chafouine. La faute au temps qu’il fait, à l’année scolaire qui s’éternise et au café qui ne reste jamais chaud toute la journée dans ma thermos. Du coup, parfois, je m’amuse à troller la vie de mon entourage. Voir les autres s’énerver alors qu’ils étaient a priori si joyeux et pleins d’entrain pour cette nouvelle journée me remonte le moral à tous les coups. Sale gosse, moi ? Tu penses bien.
Toujours est-il que j’ai souhaité vous faire partager mon expérience – parce que je suis définitivement une fille sympa. Je rajoute à cela que je ne prendrais pas en charge vos frais médicaux si, après avoir suivi mes conseils, vous vous faîtes défoncer la mâchoire – parce que je suis définitivement une fille sympa, mais pas trop généreuse. Maintenant que les choses sont claires entre nous, voyons quelles sont les 8 étapes à mes yeux les plus efficaces pour calmer ses nerfs en irritant ceux des autres.
« Mékéskidi mékéskifé ?»
Étape 1 : Calmer ses nerfs en gonflant ton monde par des menus détails
Tout commence au petit matin, si tu as la chance de dormir en compagnie d’un charmant garçon ou d’une charmante jeune fille. Pour ce faire, mets ton réveil très tôt. Genre à 4h du matin (parce que tu comprends, faut que je me lave les cheveux alors ça va prendre du temps faut que je me lève tôt). Bien évidemment, tu ne vas pas te lever à 4h : tu vas donc repousser ton réveil de 5mn jusqu’à l’heure où tu souhaites réellement te lever. Conséquence : ton amoureux/se passera la journée à pester contre toi, avec des valises énormes sous les yeux.
Ensuite, tout au long de la journée, fais dans la nuisance sonore. Plusieurs possibilités s’offrent à toi. Tu peux…
- Faire toutes les 30 secondes un son ténu, comme un « mmmm » qui remonte vers les aigüs à la fin. C’est à mes yeux la méthode la plus efficace de harcèlement sonore, parce que les gens n’arrivent pas à détecter ce qui les énerve autant : le marmonnement doit être suffisamment discret pour qu’on n’en repère pas la source, mais suffisamment fort pour que tout le monde l’entende. Mais sans vraiment l’entendre. Insidieux et pervers.
- Baragouiner le dernier mot de chaque phrase de ton interlocuteur en prenant un air impassible. Exemple : « Et là je lui ai répondu qu’il avait qu’à aller se faire foutre. – Foutre. – Mais qu’est-ce que tu fais ? – Fais.» (Si la manoeuvre devient trop flagrante, racle-toi la gorge en même temps).
Autres possibilités : faire cliqueter ton stylo, taper du pied, rire bêtement sans raison, renifler, grincer des dents,…
Étape 2 : Calmer ses nerfs en râlant autant que faire se peut
Rien de plus simple : soupire et fronce les sourcils chaque fois qu’on te propose quelque chose (et ce quelque soit la nature de la proposition). Exemples :
– On va prendre le bus ? – Pfffff. – Bah qu’est c’que t’as ? – Mais rien mais j’en ai marre du bus. Tu pourrais venir en voiture toi aussi ! – Bah j’ai pas le permis. – Pffffffff.
Ou :
– Ca te dirait qu’on fasse se rejoindre nos deux corps de dieux grecs et de faire des étincelles avec nos appareils génitaux ? – Pfffffffffff. – Bah qu’est-c’qui te prend ? – Y a qu’on l’a déjà fait hier, voilà c’qui m’prend.
BONNE AMBIANCE !
Étape 3 :
Calmer ses nerfs en riant à tes propres blagues…
Tu viens de faire un jeu de mots déplorable (de ceux que tu utiliseras pendant des mois) du type « Aller faire les soldes à Lille ? C’est à tes risques et terrils ». Pour titiller les nerfs de tes interlocuteurs, fais une guadélmaléïte – ce qui signifie « ris à ta blague d’un air suffisant » en langage pernautien médiéval. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi, ça veut dire beaucoup.
… Étape 4 : Et piquer celles des autres
Autre preuve que l’humour sert la cause du cassage de testicules et d’ovaires. C’est assez difficile à expliquer alors je vais te donner un exemple théâtralisé :
Marie-Conifère : Haha, aller faire les soldes à Lille ? C’est à vos risques et terrils (Une blague que personne n’entend, sauf toi) Toi : (tout bas à Marie-Conifère) Hahaha, elle est bien bonne celle-là, (hurlant aux autres) « faire les soldes à Lille c’est à vos risques et terrils ! » Les autres à l’unisson : Hahaha, bravo [insère ton prénom ici], elle est bien bonne celle-là. (Marie-Conifère jette un regard irrité à [insère ton prénom ici])
Étape 5 : Calmer ses nerfs en cassant les coups de tes potes
Au bar, une de tes copines est en bonne passe de se trouver une nouvelle personne à qui offrir un demi-coeur en pendentif. Comme ça, pour rigoler tu as soudain très envie de casser son coup ? Ok, c’est très simple : je te déconseille fortement d’aller draguer la personne en question en mode « la fille sur la photo ci-dessous ». T’as beau être de mauvaise humeur, Tatiana-Fleuve est quand même ton amie.
L’idéal, c’est de rejoindre le futur couple, de prendre ta pote par le bras sans la regarder, de fixer méchamment l’objet de son affection dans les yeux et de beugler « VIENS TATIANA-FLEUVE ON S’CASSE C’EST UN CON ».
Juste comme ça. Sans raison.
Kikoo, tu veux voir ma grosse griotte ?
Etape 6 : Calmer ses nerfs en parlant TRES FORT de sujets très intimes
Autre méthode imparable pour faire regretter à tes comparses humains d’être venus au monde : raconter des trucs sales dans les transports en commun.
Tu peux, par exemple, commencer à parler de sexe de manière très crue, dans un espace confiné rempli d’inconnus. Un jour, que j’étais dans le bus, j’ai entendu une fille hurler à deux de ses copines qu’un jour une de ses potes avait essayé l’amour pendant les règles, avec des détails très écoeurants que je ne vous retranscrirai pas pour ne pas rendre mon déjeuner (note : je n’ai rien contre les filles qui ont des rapports pendant leurs menstrues. J’aimerais juste qu’on évite de m’imposer des précisions muqueuses. Il suffit).
Au bout d’un moment, j’ai compris que la fille était dans un état proche de la transe et qu’elle voulait juste saouler tout le monde avec ses histoires ; j’ai eu le déclic lorsqu’une de ses copines a dit « Non mais tu sais, tout le monde n’a pas envie d’entendre ça » et que la Danièle Evenou de l’histoire de boules a hurlé « SI LES GENS SONT PAS CONTENTS ILS ONT QU’A PAS ECOUTER CE QUE JE DIS ». Comme si on avait eu le choix.
Bien, donc, pour donner des envies de meurtres à toute la rame de métro, tout le bus, voire même tout l’avion, tu n’as qu’à imiter cette jeune femme charmante.
Étape 7 : Calmer ses nerfs en jouant au troll sur les internets
Pour jouer au troll sur internet, c’est pas bien compliqué : tu n’as qu’à piocher des blogs au hasard et y laisser en commentaire quelque chose comme « J’ai pas compris la blague », « Je crois qu’on est pas sur la même longueur d’onde. Mpf », « Je sais que c’est un BILLET D’HUMEUR propre A TOI sur TON blog, mais je tiens à dire qu’on s’en fout de ta vie », « Y a une faute. Mais je vais pas te dire où », ou encore « J’ai lu que les deux premières lignes, mais je tiens à dire que je suis pas d’accord avec toi. Tu m’as l’air bien immature ».
À toi de laisser parler ton imagination.
Étape 8 : Calmer ses nerfs, le coup ultime
Une fois que tu es absolument sûre que tout le monde est à cran par ta faute (petite friponne), donne-leur le coup de grâce. Prends une voix de petite fille, et dis-leur en les regardant d’en-dessous avec l’air du chat de Shrek :
Maiiiiis, pourquoi tu me fais la tête alors que je suis siiii mignonne ?
Hé, mais c’est pas merveilleux ? Maintenant, tu peux troller le quotidien de tes proches ! On dit merci qui ?
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