Publié initialement en décembre 2021
Au fur et à mesure que je m’enfonce dans les tréfonds de la parentalité, je découvre un monde parallèle où nous avons délaissé les débats d’actualité nauséabonds du style « pour ou contre le pronom iel » pour les remplacer par des questions autrement plus clivantes comme celle qui nous intéresse aujourd’hui, à savoir s’il faut laisser ou non ses enfants croire au père Noël.
À vrai dire, avant de devenir mère, j’ignorais qu’on avait le choix. Je pensais que TOUS les enfants des familles fêtant Noël y croyaient, jusqu’au jour où un grand cousin cruel et sadique lâchait le morceau — révélation violente et douloureuse sonnant la fin brutale de l’innocence enfantine, mais que voulez-vous : un rite de passage est un rite de passage. Quand je me suis fait percer la langue pour fêter mes 18 ans, ça ne m’a pas fait du bien non plus.
Pourtant, j’ai récemment appris qu’à l’inverse de la grand-tante persifleuse qu’on se coltine à tous les réveillons parce que la famille culpabilise de la laisser seule à la maison de retraite, le père Noël n’était pas un invité obligatoire de nos fêtes de fin d’années !
Faire croire or not faire croire au père Noël
Je vais afficher la couleur direct : je fais partie de la #teamperenoel4ever. Et de la team Saint-Nicolas, et de la team petite souris, et de la team cloches, etc. J’ai adoré y croire enfant, même si depuis que j’ai découvert la triste vérité (il y a donc à peine moins de 30 ans), la vie n’a plus tout à fait la même saveur. Mais c’est Noël quand même, haut les cœurs !
Bref, je projette à fond mes kifs enfantins sur mes enfants et je n’ai qu’une envie : partager avec eux ces moments littéralement magiques d’alors et insuffler un peu d’imaginaire dans leur quotidien.
Bien sûr, il n’y a pas que des avantages à croire au père Noël. Cette croyance peut avoir des répercussions sur toute la famille, et notamment sur papa et maman — OK, surtout maman, statistiquement, qui s’est enquiquinée à trouver des cadeaux sur-mesure pour se voir voler la vedette par un cismec blanc d’un certain âge (comme par hasard) QUI N’EXISTE MÊME PAS !
Et tout ça dans l’abnégation la plus totale, puisqu’en 2021, on ne peut même plus faire de chantage au père Noël à ses enfants sans être immédiatement relégué au rang de parent indigne et maltraitant. Vous me direz, j’y étais déjà dans ce rang puisque je mens éhontément à mes gosses en leur faisant croire qu’un type défie les lois de la gravité et globalement de notre monde tout entier chaque 25 décembre, mais bon.
À titre personnel, je le vis bien et n’ai aucun problème avec le fait de mentir de temps en temps. Brûlez-moi si vous voulez, mais kids will be kids et il y a un certain nombre de choses que je préfère garder pour moi.
Ne pas leur faire croire au père Noël
Les gens qui ne veulent pas que leurs enfants croient au père Noël existent. J’en connais, j’en connais même un nombre étonnamment élevé.
J’ai longtemps pensé qu’il s’agissait d’une pratique marginale encensée par quelques extrémistes de la parentalité positive, mais NON. Ces rabat-joies peuplent nos rues et leurs enfants fréquentent les mêmes écoles que les nôtres, prêts à vendre la mèche et ruiner par la même occasion ce moment magique !
Bien sûr, ces Grinchs ultimes ont quelques bons arguments dans leurs chaussettes en fourrure et feutre rouge. Puisqu’après tout, IL PARAÎT que ne pas faire croire au père Noël ce n’est pas rejeter en bloc ce moment de fête et faire l’impasse sur les cadeaux, mais simplement revisiter la tradition à sa façon sans avoir besoin de mentir ni d’inventer des craques un peu chelous qui pourraient justifier pourquoi, malgré l’existence du grand barbu, certains enfants sont beaucoup plus gâtés que d’autres.
Entre injustice et sentiment de trahison au moment de la découverte du pot au rose, notre cher Santa ne fait pas naître que d’heureux sentiments chez ses petits admirateurs. I GUESS.
À chaque famille sa tradition
Passée la surprise de réaliser que cette histoire de père Noël n’était absolument pas systématique, et que ce que je prenais comme le souvenir d’enfance ultime était considéré comme une croyance douteuse par certains de mes pairs, j’en suis venue à la conclusion – attention, tenez-vous bien ça va déménager – que peu importe les rituels, il y avait toujours moyen d’insuffler un peu de magie dans le quotidien d’un enfant, que l’on fête Noël ou non, qu’on le laisse croire au père Noël ou non.
Quant à moi, je ne changerai pas de team, mais j’ai d’ores et déjà adopté un père Noël qui préfère le vert au rouge, qui n’a rien contre la seconde main ni la récup et qui glisse en off aux membres de la famille qui voudraient l’aider d’éviter les jouets en plastique qu’on regarde à peine et qu’on laisse s’empiler.
Allez ! Joyeux Noël à tous !
À lire aussi : Non, il ne faut pas forcer les enfants à faire un bisou (même à tata Monique)
Image en une : © Unsplash/_drz_
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Les Commentaires
Perso, j'ai l'impression de n'y avoir jamais cru car on a surpris nos parents très tôt avec mes soeurs et mes cousins donc...