Pour la rentrée des classes, le collectif Famille.s — présent à la table ronde Comment élever des graines de féministes intersectionnelles ? lors de notre soirée Madmoizelle écrit le futur — a conçu un petit guide pour favoriser l’accueil et l’inclusion des enfants qui grandissent dans des familles homoparentales.
Des moyens faciles à mettre en œuvre
Première étape pour une bonne rentrée des classes qui permettra à tous les élèves de partir du bon pied : faire en sorte d’avoir une fiche de renseignement inclusive en bannissant les cases « père » et « mère ».
Ça n’a l’air de rien si l’on est pas directement concerné, mais permettre aux enfants de ne pas avoir à cacher le fait qu’ils et elles ont deux papas ou deux mamans – ou parfois plus dans certaines configurations comme la coparentalité – leur envoie un message : leur famille n’est pas moins légitime que toutes les autres.
C’est justement le témoignage que nous livrait Kolia Hiffler-Wittkowsky, autrice de Gosses d’homos et qui expliquait à quel point voir les mentions « nom du père » et « nom de la mère » avait eu un impact sur elle pendant son enfance, n’osant pas rayer la mention inutile sur le document.
Le collectif invite aussi les enseignants à permettre aux enfants de parler de leur famille, pour montrer la diversité des vécus et des modèles et ainsi faire comprendre qu’elles sont toutes valables.
Certains enseignants s’y sont déjà mis : au lieu de perpétuer en fin d’année scolaire les fêtes des mères et des pères, vestiges conservateurs d’un temps révolu (enfin, on aimerait bien), ils et elles proposent une activité manuelle pour créer un cadeau destiné à la personne qu’on aime. Une façon habile de montrer que toutes les familles ne se ressemblent pas.
Si le guide se concentre sur la façon de s’adresser aux enfants qui ont des parents de même sexe, il est clair que d’autres ressources sont nécessaires pour rendre l’école plus inclusive.
Les élèves LGBTI+ eux-mêmes peuvent être victimes de discriminations et sont parfois démunis face à une institution qui ne sait pas comment prendre pas en compte ces vécus, comme l’expliquait la sociologue Gabrielle Richard quand fin 2020 le suicide d’une jeune lycéenne trans avait été fortement médiatisé.
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Crédit photo : Dziana Hasanbekava via Pexels
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