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« Comme tu es féministe je t’offre pas le resto, on fait moitié-moitié ? » Vos pires histoires au resto

Entre le date où on a rien à se dire et qui dure une plombe, le dîner qui tourne au cauchemar au moment de l’addition… vos anecdotes au restaurantes sont nombreuses et savoureuses. Florilège du pire du pire au resto.

Dans Le Pire du Pire, le nouveau format de Madmoizelle, nous vous donnons la parole pour exorciser vos pires souvenirs et anecdotes. Pour ce troisième volet, trois d’entre vous ont raconté leur plus mauvaise expérience au restaurant.

Le resto Tinder du malaise (Kathy)

Quand j’étais célibataire, j’ai tenté Tinder et après quelques messages avec un gars que je trouvais à la fois beau et cool, il m’a proposé un premier rencard dans un restaurant.  

Arrivée au rendez-vous, j’ai trouvé les premières minutes un peu gênantes. Concrètement, il répondait à mes questions par des monosyllabes, sans relancer ensuite. Sur le coup, je me suis dit qu’il était peut-être intimidé, j’avais espoir (ou j’étais naïve, je ne sais pas). 

J’ai su que la soirée allait être très longue quand le serveur est venu nous demander si nous souhaitions une entrée. Avant même que j’ouvre la bouche, mon rencard a répondu : « Oui, évidemment, on fera entrée, plat dessert ! », avant de me glisser doucement « quand je vais au resto, j’aime profiter pleinement de l’expérience ». 

Et c’est ainsi que j’ai vécu l’expérience la plus laborieuse de ma vie. Déjà que ce garçon n’avait pas de conversation, il semblait en plus avoir choisi le resto au service le plus lent au monde. On a attendu l’entrée 45 minutes. Le plat 1h. La cuisine n’était franchement pas bonne. D’ailleurs, j’ai trouvé un cheveu dans mon plat. Je ne suis pas du genre à faire de scandale, mais je l’ai relevé à mon cavalier qui n’a rien trouvé de mieux à dire que « C’est un cheveux à toi, c’est bon » (évidemment que non, ce n’était pas la même nature de cheveux). 

Évidemment, le dessert n’était pas bon et surgelé. 

Et quand l’addition est venue, mon date a trouvé ça très fin de m’annoncer fièrement : « du coup, comme tu es féministe je t’offre pas le resto, on fait moitié moitié ? » 

Évidemment, nous ne nous sommes jamais revus et par la suite, je n’ai plus jamais accepté de resto en premier rencard. Un verre, c’est suffisant pour se faire une première impression.

L’addition et la fierté de mon oncle (anonyme)

Un jour, ma mère m’a invité à aller au restaurant avec son frère (mon oncle) et sa fille (ma cousine).  J’étais heureuse car cela faisait longtemps que je n’avais pas vu ma cousine. J’ai un peu plus de mal avec mon oncle, mais pour un repas, je peux faire un effort.

Quand vient le moment de payer, mon oncle, très fier, se lève et dit qu’il nous invite. Je suis un peu interloquée car à ma connaissance, il a toujours eu des soucis d’argent et est même interdit bancaire. Demandant à ma cousine si ses problèmes se sont réglés, elle m’explique rapidement qu’elle a un petit arrangement avec son père, qu’elle s’est créé un autre compte en banque et qu’elle a filé la carte de ce compte à mon oncle pour qu’il puisse vivre normalement… 

Plus ou moins à ce moment-là, on entend à la caisse le ton monter entre la restauratrice et mon oncle : elle lui dit que ce n’est pas sa carte bleue à LUI car elle est au nom de (prénom féminin de ma cousine), et elle soupçonne une carte volée. Lui commence à crier qu’il est outré d’être pris pour un voleur, qu’elle est raciste de sous-entendre que ce n’est pas sa carte et que c’est bien sa carte bleue à lui. 

Évidemment, à aucun moment mon oncle explique la situation réelle, répondant de plus en plus fort à la caissière qui finit par dire qu’elle va appeler les flics. Je vois alors ma cousine se décomposer devant cette scène ubuesque et ma mère la prendre par la main pour attendre mon oncle dehors pour fuir les hurlements.

Je tente un chemin vers la caisse pour régler la situation en payant moi-même la note (au passage plutôt salée) mais évidemment mon oncle refuse fermement que je paye. À ce moment là, tous les clients nous regardent, j’en peux plus de cette situation stupide, et je m’en sors finalement en disant à mon oncle : il y a un distributeur à la sortie, tu me rembourses en liquide juste après et ça sera pareil. 

J’ai payé, il a fini par sortir du resto en gueulant une dernière fois sur la pauvre caissière puis il a changé de sujet et ne m’a évidemment jamais remboursé… On ne choisit pas sa famille.

Noël avec le patron que je hais (Manon)

À 19 ans, j’ai fait un stage dans une petite entreprise. Je détestais le patron et m’en plaignais beaucoup auprès de ma tutrice de stage, disons Odile. Un jour, je m’étais emportée auprès d’elle en listant tous les défauts que je trouvais à notre chef, et en ajoutant que la boîte tournerait probablement mieux sans lui. 

Arrive Noël, et on nous invite à un restaurant pour se retrouver ensemble un midi, une dernière fois avant les fêtes. 

Ce jour-là, il y avait une bonne ambiance, on a même fait un petit échange de cadeaux entre le plat et le désert. Puis notre patron a fait un discours pour nous féliciter des chiffres annuels, avant de dire qu’il avait une annonce à nous faire : il était fatigué de se cacher et souhaitait officialiser sa relation avec… Odile, ma tutrice de stage ! 

À ce moment précis, j’ai eu l’impression de voir le sol s’écrouler, d’être dans un film. Je ne voyais aucune autre issue que de mourir de honte. Cela faisait des semaines que je me plaignais auprès d’elle du patron et je découvrais devant tout le monde qu’ils étaient en couple ? J’avais envie de disparaître. 

À lire aussi : « Il m’a larguée après 9 heures d’avion à l’autre bout du monde » : vos pires histoires de voyage en couple

Si cela ne suffisait pas, le resto a mis une éternité à servir le dessert et je n’avais plus de batterie sur mon téléphone pour envoyer de SMS de SOS à mes amis. Dans ma tête, c’était la fin du monde : j’avais besoin de ce stage pour valider mon année, et je m’imaginais déjà annoncer à mes parents déçus que j’avais été virée et que j’allais rater mes études car j’avais dit du mal du patron à sa femme. 

Quand la bûche de Noël est arrivée, je n’ai pas réussi à y toucher. Le pire, c’est que la moitié de mes collègues semblaient déjà au courant. Je me suis sentie si bête.

Après une heure ainsi, nous sommes retournés au bureau. Je pense qu’Odile a senti ma panique et a balayé le sujet : « on a caché notre relation car on ne voulait pas que ça jase dans notre dos. Maintenant que tu le sais, passons à autre chose ». 

Il restait 3 longs mois de stage que j’ai passé le plus discrètement possible. Cette histoire a 10 ans et j’ai encore des frissons en repensant à ce resto. 

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Les Commentaires

11
Avatar de Lylia-B
26 mars 2024 à 12h03
Lylia-B
Pas pour jeter la pierre à la dernière témoignante, j'imagine que ça nous arrive à tous.tes de choisir le "mauvais" confident et que sa faible expérience dans le monde du travail au moment où ça s'est passé joue beaucoup, mais je trouve ça quand même pas très malin de débiner le patron devant sa tutrice de stage. (même si celle-ci ne s'était pas avérée être la nana du patron)
En soit, si tu as vraiment des problèmes avec la personne qui impacte ton boulot, c'est sain d'en parler pour trouver des solutions, mais ça ne semblait pas être le problème dans ce cas-là (elle le trouve incapable et elle ne l'aime pas à ce que je comprends).
De là à faire une dissert sur pourquoi et comment tu peux pas le saquer, PPT à l'appui limite, ça me semble quand même too much, surtout dans un cadre professionnel.
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