Chaque année depuis 2010, le Women Equity Index compare les performances des entreprises dirigées par des femmes avec celles qui ont un homme à leur tête.
Et comme chaque année, le constat est le même : en 2020, les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les Petites et Moyennes Entreprises (PME) qui ont une femme pour patronne ont surperformé.
Comment ?! Les hommes ne seraient pas des leaders nés ayant le sens du business dès le berceau ? Incroyable !
Les entreprises avec des femmes à leur tête sont plus rentables
Plus sérieusement, ce constat se base sur l’analyse des performances financières de plus de 25.000 entreprises françaises ayant réalisé un chiffre d’affaires compris entre 4 et 150 millions d’euros.
Les PME et ETI avec au moins une femme à leur tête sont assez semblables aux sociétés gérées par des hommes en termes de chiffres d’affaires ou de secteurs d’activités.
Mais les entreprises dirigées (ou co-dirigées) par des femmes sont en moyenne plus performantes sur le critère de la rentabilité, c’est-à-dire sur le ratio Excédent Brut d’exploitation divisé par le chiffre d’affaires.
Celle-ci est de 8,4% en moyenne pour les boîtes gérées par des femmes versus 6,4% pour leurs homologues.
Top 50 des entreprises performantes ayant une patronne
Au-delà de ce constat, Women Equity a ensuite, comme chaque année, dressé un palmarès pour mettre en lumière les 50 ETI ou PME dirigées par des femmes les plus performantes, en se basant notamment sur la croissance du chiffre d’affaires et sur la rentabilité.
Parmi elles, on retrouve quelques noms d’entreprises qui vous seront peut-être familiers comme Aroma-Zone, Médiapart ou Love&Green.
Women Equity dresse ensuite un portrait-robot de ces dirigeantes performantes
. Elles ont en moyenne 47,8 ans, sont 84% à posséder un diplôme supérieur ou égal à Bac+5 et dans 54% des cas elles ont créé la société qu’elles dirigent actuellement.
S’il vous fallait un argument supplémentaire pour lancer votre boîte (ou convaincre votre banquier de vous accorder un prêt pour créer votre entreprise), c’est peut-être bien celui-ci !
Quand conseil d’administration paritaire rime avec performance financière
Si le Women Equity Index se concentre sur les entreprises de taille moyenne et intermédiaire, une autre étude récente menée par des enseignants-chercheurs de NEOMA Business School se concentre, elle, sur les grands groupes.
On y apprend que ceux ayant un nombre relativement élevé de femmes au sein de leur conseil d’administration affichent des performances financières supérieures. À condition toutefois que ces grands groupes ne soient pas dans des pays à la ramasse en matière d’égalité femmes/hommes…
Ainsi, les chercheurs ont constaté que ce phénomène de surperformance des entreprises à conseil d’administration paritaire était encore plus marqué dans les pays avancés en matière d’égalité des sexes, comme en Scandinavie.
Nommer des femmes dans les conseils d’administration ne suffira pas
À l’inverse, en Chine, en Inde ou au Japon, la présence de femmes dans les conseils d’administration n’a pas réellement d’impact sur la performance de l’entreprise. Les professeurs Samia Belaounia, Ran Tao et Hong Zhao qui ont réalisé l’étude, l’expliquent ainsi :
« Dans les sociétés caractérisées par une forte égalité des sexes, les administratrices possèdent des compétences plus importantes et ont la possibilité d’exercer une influence sur les décisions grâce à un meilleur accès aux opportunités éducatives et professionnelles.
Si une société en général a une attitude biaisée envers les femmes, il est difficile de croire que les administratrices pourront faire entendre leur voix parmi leurs homologues masculins. »
En France, la loi Copé-Zimmermann oblige les grandes entreprises à avoir au moins 40% de femmes au sein de leur conseil d’administration depuis 2017.
Un dispositif législatif qui a permis aux femmes d’avoir davantage de possibilités d’accéder à des niveaux élevés de responsabilité, ce qui peut avoir un effet positif à long terme sur l’égalité des sexes et la performance des entreprises.
Toutefois, pour les chercheurs, il est important que ce type de lois soit accompagné de mesures de fond visant à offrir aux femmes un accès égal à l’éducation et aux opportunités socio-économiques.
Nommer des administratrices ne suffira pas pour améliorer les résultats de la boîte en matière financière ou pour effacer les inégalités femmes/hommes dans la société.
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.
Les Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.