C’est l’histoire de trois mecs, qui n’ont en commun qu’une seule personne : Charlie, leur pote, qui a succombé à une maladie.
Ils s’étaient promis quelques semaines avant sa mort de se barrer en Corse, dans la maison de Charlie, voyage forcément compromis par sa mort. C’était sans compter sur une carte postale, sorte de dernière volonté, qui invite les trois hommes à y aller tout de même.
Ni une ni deux, sans réellement réfléchir plus loin, Maxime (Pierre Niney), Élie (Nicolas Duvauchelle) et Boris (François-Xavier Demaison) se barrent en direction de l’Île de Beauté, dans un road-trip qui va leur permettre de faire connaissance… et même de devenir potes.
A priori, le synopsis peut effrayer : un road-movie, français, avec trois mecs dedans, en hommage à une personne décédée. Tous les ingrédients sont réunis pour faire un film qui se roule langoureusement dans le pathos et les clichés.
Mais c’était sans compter sur la maîtrise d’Hugo Gelin qui réussit un vrai beau film pour son premier long-métrage, sur des dialogues affutés, drôles et percutants et sur l’alchimie entre les trois acteurs principaux, devenus potes dans la vraie vie, le genre de paramètre impossible à mettre en scène artificiellement à l’écran.
Ces trois acteurs, d’ailleurs, ont des vies parallèles — Parallel Lives de Revolver revient d’ailleurs deux fois dans le film, ceci est un signe, jouent chacun dans un registre bien distinct. Exercice casse-gueule de les mettre au diapason et de les faire se découvrir petit à petit sans tomber dans la facilité, mais Hugo Gelin y arrive à merveille.
La réussite de Comme des Frères tient aussi à ses nombreux flash-backs, qui permettent petit à petit d’éclairer la relation dans le temps de ces trois personnages et de Charlie. Drôlement intéressant de voir comment ces gars se sont rencontrés alors qu’ils deviennent des potes au fur et à mesure que le film progresse.
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xry0md_comme-des-freres-teaser-1_shortfilms[/dailymotion]
Enfin, saluons la performance particulièrement jouissive de Pierre Niney, tout simplement parfait dans son rôle de benjamin – et de candide – de la bande. Grosse kiffouze et gros coup de coeur pour son personnage.
Comme souvent, difficile d’en dire plus sans vous spoiler, mais sachez juste qu’à mon humble avis, Comme Des Frères est une vraie belle réussite, la preuve, on y pleure et on y rit de bon coeur, chialade et rigolade, étant selon moi les deux mamelles du film réussi. Un magnifique hommage à un certain « Jocelyn », un ami d’Hugo Gelin, « décédé à l’âge de 30 ans il y a deux ans ». Chapeau.
— Comme Des Frères, sortie le 21 novembre
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires