Le 4 septembre 2017
C’est la rentrée ! Si ça se trouve, tu emménages avec de nouveaux colocataires, que ce soient des potes de longue date, des connaissances, ou des inconnues. Et tu en attends peut-être beaucoup !
Alors comment poser les bases pour une coloc saine, dans laquelle chacune s’épanouira ?
La rédac a fait un tour dans ses anecdotes bonnes ou mauvaises, pour établir les leçons à en tirer.
Bien choisir ses colocataires pour une colocation réussie
Le premier pas, lorsqu’on s’installe en colocation, c’est de savoir avec qui. Et par « savoir avec qui », j’entends savoir quelles sont les attentes de ces personnes dans une colocation.
Est-ce qu’elles veulent une coloc simplement pour partager le loyer, mais vivre à leur rythme sans forcément avoir une vie commune, ou au contraire tout partager du petit dej au coucher ?
Est-ce qu’elles se situent quelque part entre les deux ?
C’est important car c’est vite frustrant si tu ambitionnais de manger ensemble le soir et de faire des soirées jeux/ciné/sorties alors que les autres sont plutôt du genre à se barricader dans leur chambre.
L’argent, le nerf de la guerre en colocation
Une fois que tu as choisi tes colocs, tu entames une relation dont il faut bien poser les bases. Et à mon sens, il faut y appliquer le concept américain de « the talk » : la conversation à avoir lorsque tu te mets en couple avec une personne.
Vous allez a priori partager un appartement, c’est hyper intime ! Mieux vaut donc savoir quelles sont vos règles, vos limites, etc. Cette conversation peut recouper un nombre de sujets incalculables.
L’une des dernières leçons que j’ai tirées, pour ma part, concerne les factures. J’ai été en colocation avec 4 personnes différentes, à chaque fois en duo, qui se sont toutes plutôt bien passées.
Quand ton coloc te rembourse enfin 5 mois d’EDF
Mon seul écueil a été, pour l’une d’elle, de mal gérer le paiement des factures.
J’avais sans doute mal expliqué quel était le montant prélevé sur mon compte, et comme je n’ai pas vraiment réclamé mes remboursements au fur et à mesure, à la fin des six mois de cohabitation il me manquait 200€.
Pas facile pour ma coloc de les sortir d’un coup, pas facile pour moi d’attendre car la somme était désormais conséquente… Et j’aurais pu éviter tout ça en faisant le point chaque mois avec elle.
Les courses en colocation
L’autre pendant financier de la coloc, c’est ce qu’on fait en matière de courses. Dans mes 4 expériences différentes, j’ai eu plusieurs modes de fonctionnement.
Dans la première, on achetait toute la bouffe ensemble, on cuisinait tout ensemble, on partageait l’intégralité du contenu des placards ainsi que la note qui va avec.
D’autres fois, on partageait le panier d’une AMAP, et on complétait sans vraiment se soucier de qui achetait quoi, en partageant toujours lorsqu’on mangeait ensemble, ce qui n’était pas le cas tous les jours.
Mais je sais que certains définissent des espaces précis dans le frigo et les placards pour que chacune gère son budget et ses quantités de nourriture en autonomie.
Les possibilités sont infinies : il faut juste se mettre d’accord pour éviter que Gertrude ne pique les cérales de Léa ou que Paulette bouillonne de voir le budget total fondre à cause des noix de pécan consommées par Lou.
Si tout le monde se met d’accord dès le début pour par exemple partager les produits d’entretien et de consommation globale comme l’huile d’olive, et que le reste soit complété individuellement, il ne devrait pas y avoir de problème.
Le tout est de fixer les règles, et de demander la permission lorsqu’on les « enfreint » (comme le jour où tu as oublié de faire tes courses, et que tu as mendié 150 grammes de pâtes à ta coloc).
L’intimité en colocation
La coloc, c’est le partage d’un grand nombre d’espaces communs. Encore faut-il savoir quels sont les espaces communs !
Cette partie de la conversation est encore plus importante si le salon sert de chambre à l’un•e des colocs, ou s’il manque des portes entre certaines pièces…
Manon a fait l’expérience désagréable de ce type de malentendus.
« Je me suis rendue compte récemment que l’on pouvait avoir une notion TRÈS différente de l’intimité.
Par exemple, pour moi, ma chambre c’est le temple sacré. C’est le seul endroit où je peux faire ce que je veux, quand je veux. Et une intrusion dans ma chambre, je vis ça comme intrusion dans mon espace le plus personnel.
J’ai vécu récemment avec quelqu’un qui avait une vision totalement opposée de l’intimité.
Pour cette personne, toutes les pièces lui étaient accessibles à tout moment parce qu’elle payait pour l’appartement. Alors que selon moi, on payait pour une chambre et les espaces communs.
Cette conversation sur l’intimité est primordiale. Figurez-vous que j’ai appris que cette coloc dormait dans mon lit et squattait ma chambre en mon absence sans m’en avoir demandé la permission !
Moralité : communiquez même sur des choses qui paraissent logiques, d’autant plus si vous ne connaissez pas la ou les personnes avec qui vous allez vivre. »
La colocation, la propreté et l’hygiène
De même, les notions d’hygiène peuvent être, disons variables, d’une personne à l’autre. Et ça peut se révéler très compliqué pour quelqu’un d’un peu bordélique et pour quelqu’un de « maniaque » de vivre ensemble !
Il est donc essentiel de savoir quelles sont les limites de chacune en la matière.
Certaines colocations instaurent un planning pour le ménage, d’autres se répartissent les rôles (je sors les poubelles, tu gères la caisse du chat), ou ont des accords tacites au feeling…
L’important, c’est de savoir dire lorsque ça ne nous convient pas, mais aussi, comme le signale Léa, de savoir dire merci :
« Un truc qui me semble primordial aussi, c’est vraiment très bête, mais c’est de remercier ses colocs quand ils font quelque chose pour l’ensemble du groupe.
Par exemple quand la vaisselle traîne depuis deux jours et que quelqu’un s’est retroussé les manches pour la faire, c’est bien de lui faire comprendre que tu apprécies le geste.
Un simple merci, ça peut éviter des situations de conflits où la personne a toujours l’impression de faire des efforts dans le vent ! »
C’est d’ailleurs ce que corrobore Lucie, qui a vécu une expérience un peu nulle de colocation :
« Mes colocs étaient très crado, pour des trucs qui me semblaient invraisemblables.
Quelqu’un avait dû faire déborder son eau de cuisson de riz ou du lait sur les plaques de cuisson, la petite pellicule de saleté est restée UNE SEMAINE avant que je décide de nettoyer.
Et bien entendu, quand je faisais le ménage à fond dans l’appart (qui était grand), pas un merci. Ça donnait pas envie. »
Demander la permission, c’est essentiel en colocation
Une fois qu’on a fixé des règles globales, on peut essayer de s’y conformer le plus possible… Mais parfois, on peut avoir besoin d’une exception.
La règle est de faire sa vaisselle immédiatement, mais ce jour-là tu es en retard pour un rendez-vous important ? Tu peux laisser un petit mot pour t’excuser et dire que promis, tu la feras en rentrant.
Louise a vécu un malentendu de ce type à une autre échelle :
« Dans ma nouvelle coloc, on est trois. Ça se passe bien, mais on est pas vraiment du genre à discuter des heures, pas dans une dynamique de coloc groupée, plutôt chacun dans son coin.
Depuis que je suis arrivée (environ 2 mois), j’ai croisé à plusieurs reprises la copine de Coloc n°1 et aussi le mec de Coloc n°2 durant un week-end.
À aucun moment je n’ai été prévenue de leurs venues donc je suis partie du principe que ce n’était pas utile de prévenir quand mon mec viendrait me rendre visite.
En trois jours chez moi, on s’est à plusieurs reprises posés dans le salon pour manger, on a croisé mes colocs sans que personne n’ait trop l’air de s’intéresser à lui…
Finalement, il repart un matin et ô surprise, je trouve dans ma boîte mail un message de Coloc n°2 qui me demande « qui est cet inconnu qui dort chez nous ? ».
Elle m’explique en long, en large et en travers que c’est pas possible de ne pas prévenir, qu’elle est fatiguée pour 8 000 raisons et que cet appartement n’est pas fait pour être habité par 4 personnes.
Moralité : communique avec tes colocs dès l’entrée sur les conditions pour ramener des gens, et si ce n’est pas fait, au lieu d’envoyer un mail, n’hésite pas à venir voir les gens dans la vraie vie pour discuter. »
Donc lorsque tu amènes un changement dans ta coloc (que ce soit la personne qui partage ta vie squattant pour un week-end, le cochon d’Inde qu’on t’a demandé de garder, ou réorganiser l’ameublement du salon) : discutes-en avec tout le monde !
La communication, en colocation, ça marche dans tous les sens
Le piège, dans une coloc, c’est que parfois même si l’on a fixé des règles, de petites choses que l’on découvre nous posent problème au fur et à mesure.
Et si on la ferme pour ne pas créer de conflit, on risque d’accumuler une certaine rancoeur qui peut finir par exploser dans une engueulade géante…
Alors que dire dès le premier coup à Alphonse que ses poils de fesses qui restent dans la douche te dégoûtent et que ce serait sympa qu’il rince après son passage aurait évité tout ça.
Pour que ça marche, il faut bien signifier que ça va dans les deux sens.
Il faut être capable d’émettre des réserves et critiques si besoin, calmement, en utilisant par exemple les méthodes de la communication non-violente. Et il faut être capable de les recevoir, lorsque ça vient de l’autre côté.
Cependant, même quand on est disposé•e à recevoir la critique, la personne en face peut parfois avoir du mal à l’émettre.
On peut donc créer un espace pour qu’elle se sente libre de le faire.
Ça peut être par le fait de dire (et répéter) que si quelque chose ne va pas, il faut le signaler, par le fait d’instaurer un temps dédié à faire le bilan sur ce qui doit être amélioré, une boîte pour déposer des mots si c’est vraiment trop compliqué d’aborder le sujet frontalement…
Quoi qu’il en soit, il faut créer et conserver cet espace, pour la critique bienveillante et constructive.
Par exemple : ne pas hurler à Alphonse que ses poils de fesses sont immondes, mais proposer à tout le monde de penser en général à rincer la douche après son passage.
Savoir reconnaître les limites de la colocation
Parfois, malgré tout ça, deux personnes ne sont simplement pas faites pour vivre ensemble. Des rythmes de vie trop décalés, des seuil de tolérance trop différents en matière de bruit/propreté/finances… Les raisons peuvent être nombreuses.
Tifaine raconte l’histoire de deux de ses amis, qui ont un jour su prendre la bonne décision :
« Deux de mes meilleurs amis ont vécu ensemble en coloc pendant 3 ans. Au début tout se passait bien à tous les points de vue : ils se connaissaient déjà depuis le lycée et ont emménagé ensemble aux études supérieures.
Mais à la dernière année, leurs vies se sont éloignées. Lui avait pour objectif de pleinement réussir son année et elle était plutôt du genre à recevoir très souvent ses ami•es, faire la fête etc.
Leurs rythmes étaient en total décalage et ce n’était plus possible. Il ne supportait notamment plus les squats réguliers alors qu’il essayait d’étudier.
Avant que les choses ne se gâtent, ils ont décidé de déménager et de se ré-installer chacun•e de son côté pour préserver leur amitié, et aujourd’hui tout va bien.
Ce que j’en ai retenu, c’est que je pense qu’en matière de colocation il ne faut pas hésiter à prendre des initiatives rapidement car les situations peuvent vite s’envenimer.
Dans des cas comme celui-ci – une amitié de longue date – c’est dommage ! »
De même, Anouk a su faire la part des choses à un moment, après avoir enchaîné trois colocations différentes :
« Dans la première et la seconde, j’ai eu différents types de problèmes. Mais dans la troisième, tout se passait bien, j’avais des colocs en or, de l’espace…
Simplement, je me suis rendue compte qu’en fait je n’aime pas les gens. Enfin si, mais pas pour vivre avec.
J’en suis donc venue à la conclusion suivante : le mieux pour moi est de vivre seule ! »
J’espère très fort qu’avec ces quelques conseils, tu sauras trouver ce qui convient à tout le monde pour ta colocation de rêve, qu’elle soit plutôt version Auberge espagnole ou Friends !
You got this !
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