Chaque automne, je suis atteinte du syndrome du poète romantique : j’ai envie de regarder la pluie tomber derrière la fenêtre, boire du thé, respirer l’odeur des feuilles mortes, porter un duffle-coat, fumer la pipe, et surtout m’acheter un cottage et 3 gros diffuseurs de brume artificielle pour mettre autour. Heureusement pour moi, les nouvelles tendances me font doucement revenir à la réalité et un bon bain chez Zara m’y a le mieux plongé.
Bon, entre nous, Zara et moi c’est fini depuis que j’ai décidé qu’aucun de mes vêtements achetés en France ne me coûterait plus de 29€. Fini aussi depuis que j’ai développé une allergie sévère à la queue pour les cabines d’essayage.
Mais portée par ma curiosité et une missive express de la direction (hrm), l’œil averti (j’ai quand même feuilleté plusieurs centaines de lookbooks cette saison) et le pas léger, je suis donc entrée dans la boutique et j’ai pu constater que Zara ne s’est pas fichu de nous : la collection automne hiver 2009/2010 intègre environ 110% des tendances du moment, ce qui est d’autant plus fort que c’est mathématiquement impossible.
Avant tout et plus que tout, Zara, cette saison, c’est une quantité des vestes boyfriend, formelles en laine ou casual en jersey, esprit preppy avec galons et écussons, ou plus habillées, façon smoking ; sans oublier le sacro saint détail du moment, les manches retroussées avec doublure contrastante . Côté épaulettes, on a bien sûr quelques modèles remarquablement pointus mais l’essentiel des pièces, aux proportions plus raisonnables, restent sages et très portables.
Après le blazer, l’autre veste de l’hiver c’est la petite pièce en tweed, très développée chez Zara Woman qui propose une dizaine de modèles, souvent accompagnées de leur petite jupe coordonnée. Un grand classique chic rajeuni par quelques détails comme des pièces de cuir mais dans des teintes toujours sobres.
Question manteau, l’enseigne espagnole parie là encore sur les essentiels de la saison avec de grosses vestes en draps de laine, des perfectos, une poignée de doudounes, d’immanquables grosses pièces en fausses fourrures et quelques vestes d’uniforme (militaire chez Zara Woman, et fanfare chez Trafaluc).
Si les vestes et manteaux demeurent à mon sens la raison principale pour laquelle il faudra aller chez Zara cet hiver, le reste de la collection offre quelque très bonnes choses. Je pense aux robes 3 trous tirées à quatre épingles et marquant idéalement la taille, aux pantalons carrot ou sarouel, aux chemisiers blancs manches gigots ainsi qu’à quelques créations efficaces autour de la dentelle, des zipps ou des sequins.
Tempérons enfin : si les accessoires ne sont pas complètement décevants (cuissardes, sandales cloutées, boots et sacs matelassés), on ne peut pas dire qu’ils nous transportent d’excitation (qualité et design), pas plus que les jeans (montagnes de slims, avec détails rebutants type zipps, genouillères et javel grossière) ou la maille et le reste des pièces p-a-p (jupes, shorts, tops) dont le degré de créativité retombe très sec à côté du reste.
En clair, la nouvelle collection Zara est réussie mais sa sophistication teintée de classissisme ne s’adresse pas à toutes les filles. C’est pur, c’est chic, c’est tendance mais toujours sobre, bref c’est beau mais pas très funky. Le rayon Trafaluc, mi-folk, mi-punk, mi-paillettes offre alors une alternative plus jeune – mais qui à mon goût manque pour le coup de subtilité…
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