Depuis quelques semaines déjà, l’hiver, toujours aussi cruel, fait couler nos nez et électrise nos crinières. À ce stade, nos jolies robes et nos collants fins dorment dans nos armoires, et nous ne portons plus que des jeans et des pantalons épais. Puis, le froid s’intensifie, et s’attaque à nos peaux délicates qui piquent et qui tirent… Nous savons alors que pour lutter contre la cryogénisation totale il nous faut dégainer l’arme ultime : le collant sous le jean.
Apparemment sans danger, cette pratique peut passer pour la solution idéale à notre frilosité naturelle. Oui mais voilà, ce n’est pas le cas. Alors avant de vous couvrir le cuissot, je souhaite vous mettre en garde contre les risques auxquels vous vous exposez, et vous donner quelques solutions pour porter un collant sous votre jean en toute sécurité.
La genèse et ce à quoi nous avons échappé
Mettre un collant sous son jean, c’est reprendre un geste que des générations de madmoiZelles ont instauré. Ma mère me racontait que, dans l’internat de jeunes filles où elle a été éduquée, elle avait obligation de porter la jupe de son uniforme toute l’année. Vivant dans le Ch’nord, il arrivait toujours un moment où le collant sous la jupe ne suffisait plus, et où elle et ses camarades étaient autorisées à porter le magnifique combo jupe + pantalon + collant.
Ces temps obscurs sont heureusement derrière nous, mais dans un réflexe de survie hérité de la nuit des temps, nous reproduisons aujourd’hui l’association jean + collant lorsque les températures descendent en dessous de zéro. C’est le moment fatal où nous renonçons au glamour, le moment où nous obéissons à la grosse frileuse qui est en nous, le moment où l’avis esthétique de ceux qui nous entourent importe peu : l’instinct de survie prime sur tout le reste (y compris le confort).
Vous avez dit pratique ?
À cet instant dramatique, les gigots enserrés dans 95% de coton et 5% d’élasthanne, notre jean habituel devient tout à coup aussi serré qu’un slim.
Car oui, une des particularités du collant sous le jean, c’est qu’il réduit immédiatement le léger écart qui existait entre notre pantalon et nos cuisses. Vous savez, ce flottement agréable du tissu autour de vos jambes, qui vous aide à vous sentir libres et bien dans vos sapes. Et bien cela, le collant le réduit à néant en quelques instants. Malheureusement il n’existe à ma connaissance aucune solution à ce problème, à part de s’y préparer mentalement dès les premières gelées et se concentrer sur l’idée que les beaux jours finiront par revenir.
Mais les conséquences du collant sous le jean ne s’arrêtent pas là. Tout comme nos ignobles culottes de grand-mère, dites aussi « culottes de règles », le collant sous le jean a un effet naturellement repoussant. Principalement parce qu’il dépasse souvent du pantalon. Qui n’a jamais remis honteusement en place son pull, remonté jusqu’au nombril alors qu’on n’y prêtait plus attention ? Forcément, le collant accomplissant parfaitement son rôle, aucun frisson gelé dans le bas de notre dos n’est venu nous en avertir, et nous mettons généralement une heure à nous en rendre compte. Seule astuce pour y remédier : porter un haut suffisamment long pour que le collant reste invisible même lorsque l’on doit se baisser.
Dernière répercussion du port du collant sous le jean : la multiplication de nos visites aux toilettes. En effet, déjà pressées par le froid, et pour peu que nous nous réchauffions à grandes bolées de soupes, notre petite vessie est mise à rude épreuve. Mais si le collant nous serre le ventre au mauvais endroit, là c’est carrément le drame. Être obligées de se découvrir le popotin dans des toilettes glacées dix fois par jour, c’est un coup à s’enrhumer pour de vrai. Il est donc essentiel de bien choisir son collant. Plusieurs marques ont innové de ce côté là ces dernières années, afin nous offrir un confort tout à fait acceptable au niveau de la ceinture, c’est peut-être le moment d’investir.
Comme vous l’avez constaté, ces différents écueils sont évitables pour peu que vous vous y prépariez. Mais une madmoiZelle avertie en vaut deux, et je vous conseille de ne pas prendre mes recommandations à la légère. Pour ma part je porte un collant sous mon jean depuis deux jours sans incidents notables, et aujourd’hui j’ai même rajouté une paire de chaussettes par-dessus. Je n’ai peur de rien.
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires