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Anna Mouglalis, Clotilde Hesme et Laurence Cordier dénoncent la « culture du viol » du cinéma français, dans Mediapart // Source : Capture d'écran Mediapart
Culture

Clotilde Hesme, Ariane Labed et d’autres actrices s’engagent pour de meilleures conditions de tournage

Dans un entretien accordé à « Libération », Alice de Lencquesaing, Clotilde Hesme et Ariane Labed reviennent sur le rôle de l’Association des Acteurs.ices (ADA) et leur engagement pour de meilleures conditions de travail sur les tournages.

« Il y a une corrélation entre la manière dont le pouvoir masculin s’exerce, la représentation des femmes dans les films et la solidité des stéréotypes au cinéma comme dans la société », clame l’actrice Clotilde Hesme. Elle fait partie, avec d’autres actrices comme Ariane Labed et Alice de Lencquesaing de l’Association des Acteurs.ices (ADA) qu’elles ont monté au printemps 2022 pour échanger leurs expériences, mais aussi questionner les représentations des femmes sur le grand écran.

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« Créer une solidarité entre actrices »

Toutes les trois se sont confiées dans les colonnes de Libération sur leur engagement par le biais de cette association. Leur volonté première ? D’abord, créer une solidarité entre actrices qui « a beaucoup manqué pendant tant d’années ». Mais aussi, « créer des récits et d’interpréter des histoires qui sortent des relations de domination » rapporte encore Clotilde Hesme.

« À l’ADA, on ne cesse de recueillir des témoignages d’abus sur les plateaux qui peuvent aller jusqu’à la mise en danger d’autrui. Ce sont des jeunes filles blessées dans leur chair, dans leur âme. Ce n’est pas rien ! On tient à préserver la joie qu’apporte ce métier. Sauf que pour l’instant, elle est souvent mise à mal par des rapports de pouvoir. C’est insupportable qu’ils brisent des carrières et des gens. »

Clotilde Hesme.

Ainsi, elles décrivent les lieux de tournage comme des lieux quasi sacrés, et dénoncent le mythe du cinéaste tout puissant. Ainsi, les actrices ne sont pas forcément protégées en cas de confit avec la réalisation ou la production.

« On demande à travailler dans le respect du code du travail »

Par conséquent, en cas d’agression sur le plateau de tournage, la résolution du conflit est presque inexistante : « Il me semble en tout cas que si les agressions ont lieu publiquement dans un café, ou n’importe où ailleurs, les témoins réagissent. Par ailleurs un tournage est le lieu de beaucoup d’extrêmes dans un temps ultra condensé. Plaisir de jouer, de vivre intensément. Plaisir de travailler ! Une très grosse somme d’argent est dépensée en très peu de temps. », rapporte Alice de Lencquesaing, directrice artistique du petit théâtre le Chariot.

À lire aussi : Samuel Theis : ce que l’on sait des accusations de viol qui visent l’acteur et réalisateur

Pourtant, des outils existent sur les tournages afin de protéger les actrices des agressions sur les tournages. Mais selon l’actrice et réalisatrice Ariane Labed, « en France, on refuse de les utiliser ». Alors avec l’ADA, les membres souhaitent imposer de nouvelles normes sur les tournages, afin de mieux les protéger : « On demande à travailler dans le respect du code du travail. Rien de plus. Dans quelle autre industrie se prend-on de vrais coups sans que cela pose problème ? » assène-t-elle.


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

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