Les bandes-annonces pour films à très gros budget semblent respecter un cahier des charges fort précis : de la typo aux bruitages en passant par le monologue-du-méchant-en-voix-off, l’impression de déjà-vu n’est jamais loin.
Cracked a compilé ces clichés dans une vidéo intitulée 5 éléments bizarrement précis qui font que les bandes-annonces se ressemblent toutes, mais pour plus d’honnêteté intellectuelle je me permets de la retitrer 5 éléments qu’on retrouve dans les bandes-annonces de plein de blockbusters, surtout ceux de Marvel on va pas se mentir hein
. Parce que je n’aime pas vous prendre pour des pigeons.
Attention il y a un spoiler concernant Captain America : The Winter Soldier dans la vidéo !
Voici la bête, avec une traduction en-dessous !
#5 — Des titres bien clinquants en grosses lettres pour une raison quelconque
Dans les années 80, les gens avaient besoin que les bandes-annonces racontent le début du film…
« Ghostbusters : ils attrapent les fantômes qui ne veulent pas rester morts »
…et à peu près tout ce qui arrivait aux personnages.
« Ils l’ont chassé, ils ont assassiné ses amis… » « Il doit devenir l’essence même du prédateur. »
C’était… embarrassant.
On n’a plus besoin qu’un homme avec une voix de gros fumeur nous dise quoi penser, mais apparemment on a encore besoin de voir les éléments principaux du films écrits en majuscules avec la même police carrée. Oh, et les lettres doivent être étincelantes, pour qu’on sache où regarder. Par exemple…
« LE 12 JUILLET — UNE MENACE D’UN NOUVEAU GENRE — PAR LE RÉALISATEUR J. J. ABRAMS — EST PLUS FORTE — JODIE FOSTER — N’EST PAS HUMAINE — ROBOCOP ! »
Heeeey, je viens d’écrire un film ! Yeaah…
#4 — Ouvrir sur le monologue du méchant en voix-off
« Vous pensez que votre monde est sûr… C’est une illusion. Profitez de ces fragiles moments de paix. »
Toute la campagne publicitaire pour Star Trek était centrée sur l’homme au nom très britannique Benedict Cumberbatch, donnant un long discours expliquant exactement pourquoi il méprisait très britanniquement l’humanité. On ne peut pas vraiment dire que ça gâche la surprise, puisque les personnages à l’accent britannique sont contractuellement obligés d’être des méchants dans la moindre production avec plus de cent millions de dollars de budget.
Mais cette mode est tellement omniprésente dans les bandes-annonces Marvel que vous pouvez vraiment l’utiliser pour régler votre montre !
« Après tout ce temps… » « Ce sera chacun pour soi. »
La bande-annonce d’Avengers de 2012 et celle de Thor de 2013 passent toutes les deux leurs premières 35 secondes sur le monologue de Tom Hiddleston plaqué sur un enchaînement rapide d’écrans noirs et de gens… euh… allant quelque part, j’imagine ?
C’est devenu si facile à remarquer que quand la nouvelle bande-annonce de Captain America s’ouvre sur la voix-off de Robert Redford incarnant le héros de comics Alexander Pierce, c’était quasiment la preuve qu’il allait devenir un super-méchant à un moment ou à un autre du film.
« Capitaine, construire un nouveau monde nécessite parfois de détruire l’ancien. »
Enfin… ça, et le fait qu’il a carrément révélé le fait qu’il était le méchant du film dans une interview, donc… spoilers, j’imagine ? P**ain de Redford, hein ? Bravo, Sundance, bonne idée.
#4A — Sauter d’un avion
Vite fait, tant qu’on est sur le sujet des trucs bizarrement précis que Marvel n’a pas honte de recycler, jetons un oeil au « mec qui dit un truc drôle à une rouquine avant de sauter d’un avion » !
« — Va les choper, patron ! — Tu me complètes ! »
Captain America a pris une scène d’Iron Man et y a ajouté une nouveauté, cette nouveauté étant… faire exactement la même chose.
« — Tu sais, si tu invites Kristin du département statistique à un rendez-vous, elle dirait probablement oui. — Trop occupé ! — Est-ce qu’il portait un parachute ?! — Non. »
Oh ? Ok. Et après… il meurt, j’imagine. Générique de fin.
Eh mais… il a utilisé un parachute dans Avengers ! Dans la MÊME FICHUE SCÈNE avec Captain America et la même rouquine.
« — Ces mecs sont légendaires, ils sont plus ou moins des dieux ! — Il n’y a qu’un seul Dieu, madame, et je suis à peu près sûr qu’il ne s’habille pas comme ça. »
C’est comme si l’un des producteurs avait la maladie mentale de Memento et que tout le monde était trop mal à l’aise pour le lui faire remarquer.
#3 — N’utiliser que du bleu et du jaune
La roue colorimétrique classique contient douze étapes couvrant l’envergure de cette magie quotidienne qu’est la lumière réfractée. Vous voyez le bleu et le jaune, chacune d’un côté du spectre ? Cool ! Bravo, vous êtes capables de gagner des millions à Hollywood !
Je pourrais VRAIMENT passer toute cette vidéo à parler uniquement du fait que la hiérarchie d’Hollywood semble être dirigée par les 10% de la population incapables de voir le rouge et le vert. Hey, vous vous souvenez du temps où faire exploser un truc dans l’espace ne ressemblait pas à la partie « avant » d’une pub pour des antidépresseurs ?
En gros, il faut qu’on accepte le fait qu’Hollywood a réduit cent ans d’évolution cinématographique à… deux couleurs.
#2 — Un très gros truc s’écrase dans l’océan
En regardant la nouvelle bande-annonce pour Captain America tuer quelques centaines de personnes en sept secondes, j’ai commencé à ressentir comme une impression de déjà-vu.
La bande-annonce du dernier Star Trek avait tué plus de gens que le Titanic en moins de dix secondes, mais il n’y a pas seulement que les blockbusters semblent avoir besoin de tuer plus de personnes que tous les Jurassic Park bout à bout, ou qu’ils ont décidé de ne plus se prendre la tête à rendre la mort réaliste ni à lui donner un aspect émotionnel.
J’ai comme qui dirait l’impression que toutes ces morts ont lieu parce qu’une évolution technique a rendu cet éclaboussement super classe que vous voyez ici très, très bon marché à réaliser.
#1 — LES PERCUSSEXPLOSIONS !
La percussexplosion, ou explopercussion, est à 2013 ce que le « BRLLLLHHHHHHHHHUUUMMMMM » d’Inception fut à 2012 : un indice sonore disant au public qu’il est censé avoir quelque chose à foutre de ce qu’il se passe là tout de suite.
Et tout comme le son d’Inception, ça ressemble de moins en moins à un indice et de plus en plus à un tic nerveux.
C’est comme s’ils n’arrivaient pas à décider ce qui mérite une percussexplosion. Du coup, ils la refilent à tout et n’importe quoi :
- Chaise qui s’envole
- Baffe par Natalie Portman
- « Fuck you » de Thor à la maçonnerie humaine
- Mec qui regarde la caméra pendant un instant
Il n’y a JAMAIS de mauvais moment pour donner l’impression que le dieu du tonnerre vient de claquer la portière de sa voiture très très fort.
47 Ronin nous offre une cavalcade de percussions énervées pour absolument tout, du combat à l’épée aux statues décoratives. À la fin de cette bande-annonce, ils nous lancent juste des sons débiles à la gueule, tels un clown saoulé d’essayer de divertir des gosses hystériques.
Mais le champion est indiscutablement le nouveau Robocop, qui estime qu’on a besoin du même indice sonore surprenant pour un homme qui se fait tirer dessus que pour une scène d’expériences en laboratoire.
Et voilà ! Si votre bande-annonce comporte ces quelques éléments, vous pouvez sauter la case « art » et aller directement à la case « je fais des igloos géants en cocaïne »… j’imagine… c’est ce que font les producteurs blindés de thune, non ?
Tout cela n’est pas sans rappeler la géniale bande-annonce d’H2G2 qui traitait du même thème !
Et toi, quels clichés de bandes-annonces ont le don de t’agacer ?
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