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Clémentine Galey nous parle d’elle et de son podcast : « Bliss Stories a sérieusement fait monter mon curseur féministe »

Le podcast Bliss Stories, premier du genre sur la maternité débarque sur scène, à Paris le 8 mars et en tournée. On a bien hâte ! On a voulu en savoir plus sur le parcours de Clémentine Galey, sa créatrice.

La parole se libère sur les difficultés du post-partum !

Et ce podcast y contribue grandement. Clémentine Galey, de sa voix douce et bienveillante, questionne des femmes aux profils divers et variés pour leur faire raconter lors de récits intimes, tantôt difficiles et tantôt emplis de douceur, leur grossesse, leur accouchement et leur post-partum. Et c’est aussi agréable à nos oreilles qu’utile à nos expériences passées et à venir.

Ce podcast est d’utilité publique !

Il m’a été à titre personnel bien utile, quand de sales pathologies de grossesse et des complications me sont tombées au coin du nez, eh bien j’en avais déjà entendu parler dans les témoignages reçus par Clémentine Galey et ça se finissait toujours bien. De quoi garder le moral.

Une amie, lorsque j’étais enceinte, m’avait dit : « Écoute ce podcast, tu vas apprendre plein de choses ! » Et ça a été effectivement le cas. Les informations passent aussi de cette manière, de femmes en femmes, grâce à un casque sur les oreilles.

Clémentine Galey nous avait accordé du temps pour une vidéo « Madphone » dans laquelle elle répondait aux questions de nos lectrices :

Nous avons décidé de donner la parole à l’intervieweuse que l’on entend qu’en filigrane dans ses podcasts. Elle est revenue pour nous sur son parcours et sur ses projets.

Comment est né le podcast Bliss Stories ?

Bliss Stories et né il y a presque quatre ans alors que j’étais directrice de casting pour la télévision. J’ai eu envie de faire un projet perso, le fameux side project l’année de mes quarante ans pour donner plus de sens à ma vie professionnelle et me sentir utile surtout.

La maternité était un sujet qui m’avait toujours passionnée. Une de mes sœurs est tombée enceinte, et je me suis rendu compte qu’elle n’y connaissait rien, non seulement sur la grossesse mais aussi sur le post-partum. Évidemment, en tant que grande sœur je lui donnais des infos car j’étais passée par là quelques années auparavant. Elle a eu cette phrase un peu comme un déclic :

« Si tu ne me l’avais pas dit, qui me l’aurait dit ? »

J’ai réalisé que malgré l’encadrement médical, il y avait plein d’infos qu’il n’y avait pas et qu’une femme pouvait passer à côté de l’essentiel. Tout ce qui fait qu’une personne peut être actrice de sa grossesse et de son accouchement, préparée au post-partum, à l’allaitement, au manque de sommeil, tout le tsunami qu’on se prend dans la tête, la première fois, elle l’ignorait.

Je me suis dit : « On ne peut pas laisser les femmes comme ça ! » Le média podcast commençait à émerger en France, en tout cas le podcast natif. Et il n’existait pas de podcast sur la maternité. Mon projet, ça va être celui-là ! J’ai alors lancé Bliss Stories en quelques semaines.

Comment s’est passé ce lancement ?

J’ai interviewé ma cousine, l’une de mes meilleures potes. Je leur ai demandé de raconter en détail leur grossesse, leur accouchement et c’était la première fois qu’elles racontaient tout de A à Z et ça leur a fait beaucoup de bien. Ça permettait de revenir sur des choses intenses, parfois traumatisantes.

J’ai adoré les écouter ! Je me suis dit que le concept marchait. Les femmes se souviennent minute par minute de leur accouchement. On apprend beaucoup de choses dans ces récits.

J’ai mis en ligne ces épisodes et l’accueil a été incroyable. Il y a eu un effet boule de neige et un bouche à oreille incroyable. Je me suis mise sur Instagram car je voyais que les mères ne montraient que la face visible de l’iceberg mais pas la fatigue, les saignements, les ventres un peu déformés, et les apparts en bordel. Il y a quatre ans, on ne montrait pas ça.

Les influenceuses ne montraient que les jolies choses. J’ai été un peu adoubée par cette communauté de mères ultra puissantes. Ces filles que l’on ne voyait que sur des jolies photos, un peu comme des mannequins, elles prenaient vie grâce à leurs voix. Bliss était parti ! Dès le début j’ai alterné entre des interviews d’anonymes et de femmes plus influentes, soit des mères d’Instagram, soit des people. Ça fait du bien à tout le monde de se dire qu’on est pas seules. Et les écoutes se sont envolées.

Avant il n’y avait pas vraiment de témoignages, même de mère en fille ?

On a jamais l’occasion de raconter sa grossesse et son accouchement. Ça fait un peu chier tout le monde. Tu choisis des extraits, qui sont pas forcément les plus galères d’ailleurs.

Là, je leur offrais un endroit où déposer leur histoire. Ce temps de parole, elles ne l’avaient jamais eu. On peut choisir les sujets et les thématiques. C’est différent de quand on te l’impose dans un magazine, là il y a un vrai engagement. Prendre le temps de détailler, de dire les émotions. Toutes les choses infimes et impalpables qui font la magie de ces moments-là.

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Est-ce que tu dirais que la maternité t’a rendue féministe ?

Je ne dirais pas la maternité mais plutôt le recueil de ces témoignages. Bliss a sérieusement fait monter mon curseur féministe. Il y a beaucoup de sujets qui sont des sujets politiques, qui sont des combats qu’il faut continuer à porter. Des voix qu’il faut écouter. Les choses bougent. En rencontrant toutes ces femmes, en leur donnant la parole, ça a augmenté mon envie de défendre les droits des femmes et de porter des combats.

Qu’elles aient le choix, en étant sachantes, éclairées, soit avec les témoignages que je propose, soit avec d’autres sources. Qu’elles soient vigilantes sur l’après, pour ne pas tomber dans la dépression du post-partum, ne pas se laisser embarquer dans cette machine à essorer.

Comment vous arrivez à articuler vie professionnelle bien remplie et vie personnelle avec deux enfants ?

Je n’ai pas de secret, je galère comme tout le monde. Je jongle, je cours, je dors très peu. J’ai renoncé depuis longtemps aux bonnes nuits. Je travaille beaucoup la nuit quand mes enfants sont couchés.

Et nous sommes deux !

De toute façon, Bliss c’est une aventure familiale, qui a des répercussions sur tout le monde. Les enfants, très vite, ils ont été baignés dans ces sujets. Ça a créé des débats familiaux hyper intéressants. Mon mec prend beaucoup de choses en charge.

C’est beaucoup d’organisation, une petite logistique de vie, des plannings. Plus les enfants grandissent, plus ils sont autonomes. Je me suis lancée dans cette aventure à un moment où les enfants grandissaient et où ils avaient moins besoin d’une attention permanente.

Et puis l’entreprenariat, le fait de sortir d’un bureau, ça permet d’être là à des heures où j’étais pas là avant. C’est différent ! Ils sont fiers d’avoir une maman qui s’éclate dans son boulot. Ils le voient, ils le sentent. Ça me fait vibrer et ça me rend heureuse !

Vous avez élargi vos activités récemment ? Un livre, un vanity…

Mon livre est sorti en septembre 2020 aux éditions Hachette, qui est une synthèse de tout ce que j’ai emmagasiné. Je ne me positionne pas comme une professionnelle de santé.

L’idée, c’était de synthétiser dans un bouquin tout ce que j’avais appris, entrecoupé d’extraits des témoignages. C’est un bouquin en trois parties, avant, pendant, après l’accouchement, avec tous les sujets abordés dans Bliss, allant de la PMA, à la GPA, à la fausse couche, le deuil périnatal, l’allaitement, le sommeil…

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Pour vous procurer ce livre au prix de 17,95 euros, c’est ici

Pour continuer avec l’envie d’informer les femmes, j’ai eu envie de produire une nouvelle façon d’être accompagnée sous forme audio, j’ai créé Bliss Bump grossesse et Bliss Bumb post-partum, qui sont deux programmes audio payants. Il y a 10 épisodes d’au moins une heure. C’est une nouvelle façon de se préparer avec des épisodes très complets. C’est génial aussi pour les co-parents. Ça peut faire un petit moment à deux.

On a aussi une box avec des accessoires pas du tout glamour, c’est un vanity avec entre autres des shortys après accouchement pour remplacer ces fameux slips filets immondes, dégueus, qui ne tiennent pas, un vaporisateur pour asperger la vulve au moment d’uriner, car ça peut brûler atrocement après l’accouchement. Des produits pour mieux vivre tout ça !

Tu es accompagnée dans ces projets-là ?

Depuis deux ans, j’ai une associée, une équipe de trois personnes plus une alternante. Ces femmes sont incroyables, tellement talentueuses. Certaines sont des anciennes collègues, d’autres étaient des auditrices. Elles sont toutes portées par la même envie que moi d’informer. Certaines sont mères, d’autres non. Seule, on n’est pas grand-chose.

Quels sont les projets à venir ? Un spectacle ?

J’aime aller sur des terrains inconnus. On m’a proposé de transposer le podcast sur scène. Ce n’est pas un enregistrement, mais plutôt une soirée inspirée du podcast pour célébrer les femmes et la maternité. Une soirée inédite, unique et hybride.

C’est l’occasion de mettre ces sujets sur le devant de la scène, c’est le cas de le dire ! Je serai inspirée de femmes qui ont des choses à transmettre et qui vont venir sur scène avec moi. Beaucoup de surprises. Ça va être assez dingue !

Continuer à donner une tribune à ces voix de femmes, le 8 mars !

Merci à Clémentine Galey d’avoir répondu à nos questions.

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Bliss Stories sur scène le 8 mars au Trianon. Et en tournée : le 4 juin à Lille, le 10 juin 2022 à Lyon et le 16 juin à Bordeaux. 

Vous pouvez vous procurer des places pour ce spectacle ici !

À lire aussi : Un réel « consentement éclairé à la maternité », c’est ce que propose Renée Greusard dans Choisir d’être mère

Image en une : © Hachette


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Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.

Les Commentaires

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Avatar de Lylia-B
9 août 2022 à 16h08
Lylia-B
C'est dingue que je ne découvre cet article que maintenant, je suis vraiment une inconditionnelle de ce podcast !
Je trouve Clémentine absolument exceptionnelle, dans sa façon d'interviewer ces femmes, d'aborder des sujets parfois très durs, dans son empathie, son écoute, son non-jugement, son ouverture d'esprit.
Elle a eu à son micro aussi bien "madame tout le monde" que des personnalités, et la force c'est que chaque histoire est différente, car chaque personne l'est. Cela permet d'entendre des témoignages de personnes qui ont vécu des choses très différentes et de s'identifier ou non. Je suis CF mais j'ai appris tellement de choses avec ce podcast, et la bienveillance de Clémentine fait que je ne rate jamais un épisode.
J'ai l'impression d'être devenue aussi plus tolérante grâce à ce podcast, et plus sereine aussi sur le sujet de la maternité.
Merci à elle pour tout ce qu'elle fait pour les Femmes avec un grand F.
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