Une voix singulière au sein du gouvernement. Alors qu’Emmanuel Macron n’a jamais fait part de sa volonté de légiférer au sujet de la gestation pour autrui (GPA) dans son programme présidentiel, Clément Beaune a décidé de se démarquer de la ligne de conduite dictée par le chef de l’État.
Dans un entretien accordé à L’Obs, le ministre délégué aux Transports, membre de l’aile gauche de la majorité, a fait part de sa volonté de légaliser « à l’avenir » sur la GPA.
« Aujourd’hui, la donne est claire : la GPA ne figure pas dans le contrat présidentiel et législatif que nous avons passé avec les Français au printemps 2022. Cette mesure n’est pas au programme, le président l’a dit aux Français. Est-ce que, néanmoins, à l’avenir, il faudrait aller plus loin et légaliser la GPA ? Je le pense, oui », a déclaré Clément Beaune.
Clément Beaune dans un entretien à L’Obs, le 30 août 2023.
Le ministre a toutefois précisé que « ce n’est pas pour maintenant ». Et d’ajouter : « Il y a d’un côté tellement d’enfants en souffrance et de familles dysfonctionnelles, et de l’autre, tellement de couples qui portent dans leur coeur un projet d’enfants. »
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Légaliser la GPA pour permettre à tous les Français d’y avoir recours
Pour Clément Beaune, légaliser la GPA permettrait aussi de rétablir l’équité parmi les couples qui y ont recours.
« Aujourd’hui, les Français peuvent en fait déjà avoir recours à la GPA. Mais pas tous les Français ! Seulement ceux qui ont les moyens de se rendre à l’étranger : au Canada, aux États-Unis… La sélection se fait par l’argent et les contacts. Avoir notre propre cadre et nos propres règles serait plus juste et plus protecteur. Cela ne se fera pas dans cette législature. Mais il faut aussi creuser des idées pour demain. »
Aujourd’hui, en Europe, 19 pays sur 28 interdisent encore la GPA. Neuf pays l’autorisent ou du moins la tolèrent (ni autorisée, ni interdite). C’est le cas du Royaume-Uni, de l’Irlande, de la Belgique, de la Roumanie, des Pays-Bas, de la Slovaquie, de la Pologne, de la Grèce et récemment du Portugal. L’Ukraine et la Russie autorisent aussi la GPA.
Les Commentaires
Par contre en cas d'handicap qui peut mener à une IMG, si la mère porteuse est ok, si les parents sont ok, on peut leur laisser cette option (comme pour tous les autres parents). De toute façon c'est un conseil de médecin qui décide, toujours dans l'intérêt de l'enfant (par exemple la trisomie 18 où il n'y a que quelques semaines de vie possibles, ou s'il manque un cerveau). Par contre pour un orteil en moins, non. Là personne n'a le droit à une IMG, donc pas plus les parents d'intention que les autres couples.