Alors que ce mardi 5 décembre, l’enquête Pisa de l’OCDE a pointé une baisse « historique » du niveau des élèves français en maths et en français – notamment en compréhension écrite –, le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal a, quelques heures après, annoncé une série de mesures pour « remettre de l’exigence » à l’école, tous niveaux confondus.
Des examens modifiés
À commencer par de nouvelles règles quant aux examens nationaux. À partir de 2025, pour le brevet, une plus grande place sera donnée à la note finale aux épreuves de fin d’année, qui représenteront 60 % du verdict final, contre 50 % aujourd’hui.
Par ailleurs, le brevet sera désormais indispensable pour le passage au lycée. Les élèves qui ne l’obtiendront pas n’iront pas en seconde. Ils devront, à la place, rejoindre une classe « prépa-lycée.
Quant aux épreuves du bac, elles aussi vont subir un petit changement. Sur le même modèle de l’épreuve anticipée de français pour le baccalauréat que passent les lycéens en fin de première, un exercice similaire en maths et en culture scientifique sera mis en place, à partir de l’année 2025-2026.
Des groupes de niveau au collège
Gabriel Attal veut également instaurer des « groupes de niveaux » au collège, en français et en mathématiques. Ainsi, à partir de la rentrée 2024, les élèves de 6ᵉ et de 5ᵉ seront répartis en trois groupes de niveaux pour ces matières, groupes qui seront instaurés à partir de la rentrée 2025 pour les 4e et les 3e. Les élèves pourront passer d’un groupe à l’autre selon leur niveau de progression, avec une quinzaine d’élèves maximum pour les plus en difficulté.
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Par ailleurs, les collégiens connaissant les plus grandes difficultés en français et en maths auront droit à une « scolarité aménagée » : ils auront davantage d’heures dans ces matières et moins dans d’autres.
Le redoublement décidé par les professeurs
Autre mesure majeure annoncée par le ministre : ce seront désormais aux professeurs d’avoir le dernier mot quant au redoublement d’un élève, et non plus aux parents. Les profs pourront aussi « recommander, voire prescrire » aux élèves des stages de réussite pendant les vacances scolaires, dont les résultats conditionneront leur passage en classe supérieure.
À l’école maternelle et à l’école primaire, de nouveaux programmes seront d’ailleurs mis en place dès septembre 2024. Selon Attal, ils sont « moins volumineux » et apporteront une « clarification » sur les objectifs, tandis que l’apprentissage de certaines notions, comme les fractions et les nombres décimaux, se fera plus tôt, dès le CE1.
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Les Commentaires
Les professeurs des écoles ne sont pas des surhumain.e.s capables de s’adapter à l’infini. Quand aux élèves, il y a tellement de différences entre eux : caractère, adaptabilité au système scolaire, sans oublier ceux avec un handicap physique ou mental. Je pense au multiple dys (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie, dysorthographie et j’en oublie sûrement) et au neuraux atypiques. A quand des moyens pour l’école primaire (maternelle et élémentaire) ?
Toutes ces annonces en quelques jours me font l’effet d’un pansement sur une jambe de bois. Il faut réfléchir avec les enseignants ce qui n’est pas gagné.