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Société

Cinq chiffres pour saisir la réalité derrière les violences policières

Alors que la France s’insurge face à la mort de Nahel, 17 ans, lors d’un contrôle routier à Nanterre mardi 27 juin 2023, voici cinq chiffres qui illustrent le continuum systémique et institutionnel des violences policières.

Parce que les chiffres ont parfois plus de poids que les mots.

861 décès

C’est le nombre de personnes décédées à la suite d’une intervention des forces de l’ordre entre 1977 et 2022. Ce chiffre (comme beaucoup de ceux cités dans ce papier) provient de l’excellente base de données compilée par nos confrères du média d’investigation basta!, à retrouver dans son intégralité sur ce lien.

Parmi ces 861 victimes, 489 ont été tuées par arme à feu (57%). 275 d’entre elles, donc plus de la moitié, n’étaient pas armées. Et seul 74 des 489 suspects abattus avaient préalablement attaqué les forces de l’ordre.

5 policiers mis en examen

Pour l’année 2022 seulement, 13 personnes sont décédées suite à un refus d’obtempérer lors d’un contrôle routier. Dans ces affaires, seuls 5 policiers ont été mis en examen à ce jour. Les autres ont été libérés et ne font l’objet d’aucune poursuite à l’heure actuelle.

Pour rappel, le refus d’obtempérer est passible de 2 ans de prison et de 15 000 euros d’amende, pas d’une peine de mort.

À lire aussi : Les violences policières explosent et décrédibilisent la France, selon un rapport

27 ans, l’âge moyen

Comme Nahel, la moitié des morts recensés par basta ! avaient moins de 27 ans. Parmi eux, 86 étaient mineurs.

Un quart des décès intervenus pendant ou à la suite d’un contrôle d’identité

Pratiquement un quart des victimes (204, soit 24 %) sont décédées pendant, ou à la suite, d’un contrôle d’identité. Par ailleurs, poursuit basta !, 129 personnes sont mortes alors qu’elles étaient en état d’arrestation dans un commissariat ou une gendarmerie, ou lors de leur transfèrement alors qu’elles venaient d’être interpellées.

80 cas d’agents hors service

Parmi les 861 cas recensés par Basta ! , 80 impliquaient des agents qui n’étaient pas en service. Les victimes recensées étaient dans l’écrasante majorité des affaires des membres de l’entourage intime du policier (conjointe et/ou enfants), triste illustration de la manière dont les violences policières s’immiscent aussi dans la sphère intrafamiliale. Le média note d’ailleurs un pic de ces violences en 2017 : un an plus tôt, « l’autorisation de porter l’arme en dehors du service avait été assouplie, pour les policiers et les gendarmes ».


Les Commentaires

40
Avatar de kandinskette
8 juillet 2023 à 18h07
kandinskette
Je viens de tomber sur cette vidéo : TW violences (la vidéo peut-être choquante, n'hésitez pas à lire le résumé que j'en fais ci dessous)...
Il va falloir m'expliquer en quoi les personnes violentées ont été elles mêmes violentes. L'homme commence à donner des coups de t-shirt/drapeau/tissu (je ne sais pas trop) à partir du moment où il se fait frapper et pousser, la femme qui est projetée à terre pour avoir dit "laissez-le".... Les deux personnes qui se font pousser, à la limite de tomber à terre, pour avoir simplement dit "ne vous mettez pas à 3 sur son dos", le journaliste qui est violenté...
Une "jolie"* illustration des violences policières. Et il me semble qu'un policier dit "on fait notre travail" (je me trompe peut-être ?)... Il n'y a aucun travail légal en France qui consiste à commettre des violences envers autrui...
Que l'on soit d'accord ou non avec les personnes qui ont participé à la manifestation pour Adama Traoré, ça me révolte.
Celles qui ont déjà eu l'immense plaisir ( ) savent que je suis révoltée du "deux poids deux mesures", de l'absence du nuances, mais là, je suis plus que choquée....
*Le mot "jolie" est du sarcasme, je le précise, pour toutes les personnes qui disent que je suis un troll d'extrême droite qui couvre mes traces
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